Verdict – Affaire des médicaments de la Patte D’Oie : Le juge blanchit Dr Ba et associés

 La montagne a accouché d’une toute petite souris dans l’affaire dite des médicaments de la Patte D’Oie. Les deux ressortissants chinois et les deux Sénégalais, placés sous mandat de dépôt et jugés pour association de malfaiteurs, vente illicite de médicaments, blanchiment de capitaux, ont été tout simplement blanchis hier par le Tribunal correctionnel. Et toutes les accusations se sont effondrées comme un château de cartes.
Le juge a même ordonné la restitution du titre foncier Tf 692/M, de la somme d’argent trouvée sur les lieux, qui est destinée à la construction de leur siège à Pikine-Dagoudane en face de l’Arène nationale, et la mainlevée sur leurs différents comptes. Cette décision permet au Directeur général de Dipro Pharma biomedic, Mamour Niang, le gérant chinois de la boîte, Zang Hai Dong, et son cuisinier, Bong Wang, et Dr Aliou Ba, Directeur général de la société Dahaico Sarl, de reprendre leurs activités chahutées par des accusations non fondées.
Après ce verdict rendu par le Tribunal, la partie civile n’a pas caché sa joie. «C’est une bonne décision. Le Tribunal a relaxé les prévenus et a ordonné la restitution du titre foncier et des comptes bancaires de la société. C’est une décision sage que nous apprécions beaucoup. Pourtant, le procureur avait requis une peine ferme», rappelle Me Aboubacry Barro.
Les deux Sénégalais et les deux Chinois ont été accusés de trafic de faux médicaments. Arrêtés par la police, ils ont été poursuivis pour association de malfaiteurs, vente illicite de médicaments, blanchiment de capitaux, mise de la vie de personnes en danger, faux usage de faux dans des documents administratifs, exercice illégal d’une profession légalement réglementée. Des accusations qu’ils avaient pourtant rejetées devant le juge d’instruction et à la barre du Tribunal correctionnel. Rien n’y fait.
Ils obtiendront la liberté provisoire lors du procès. Cette décision était le signe annonciateur d’une future relaxe. Dès l’éclatement de l’affaire, les avocats de la défense s’étaient émus de la légèreté de la procédure après la découverte du dépôt par la Sûreté urbaine, qui avait attiré les lumières des caméras pour montrer sa prise. «Le scandale de vente de faux médicaments est une vraie fausse affaire, créée de toutes pièces par la Direction de la pharmacie et du médicament», avait soutenu sans ambages, le Collectif des avocats de Dr Aliou Ba en estimant que l’entreprise Dahaico Sarl «est bien connue des services de la Douane nationale, mais aussi de la Direction de la pharmacie et du médicament». Pour eux, «le vrai scandale est de vouloir éliminer une entreprise concurrente par des méthodes douteuses, des accusations infondées, la corruption des services de l’Etat chargés de réguler le secteur de la distribution des produits pharmaceutiques».
«Il faut rappeler que ma perquisition effectuée dans les locaux avaient montré que 95 % des produits (95%) sont constitués de dispositifs et matériels médicaux et 5% de solutés. In fine, les avocats ont toujours réfuté le trafic et/ou la vente de faux médicaments» retenu contre le client et soupçonné une manipulation. C’est désormais une vérité judiciaire…























Le Quotidien