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​ Trafic de drogue- Comment l'OCRTIS a fait tomber le Libanais Hachem, le comptable d'HERTZ Sarr et l'Ingénieur Diagne

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 6 Mars 2020 à 17:50

Il y'a de cela quelques jours, dakarposte ébruitait cette saisie de drogue survenue à l'aéroport de Diass et l'arrestation de deux personnes. Nous vous promettions de "creuser" aux fins d'en savoir davantage. Chose promise, chose due.
Nos radars, qui ont enquêté à l'image des redoutés mais redoutables limiers de l'l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS), pas du genre à comprendre de travers, en savent sur le bout des ongles les tenants et les aboutissants de cette affaire aux relents de trafic international de drogue. Au finish, pas moins de trois personnes sont tombés dans la nasse des enquêteurs sous la coupole du commissaire Ibrahima Diop, patron de l'OCRTIS. Révélations.


C'est révéler un secret de polichinelle de dire qu'au Sénégal, les GP désignent des individus qui font la navette entre l’Occident et le Sénégal et qui transportent des colis moyennant quelques euros selon la nature de ces derniers.  En réalité, le terme GP signifie " Gratuité Partielle" et fait référence aux billets gratuits (ou à tarifs préférentiels) dont bénéficient les salariés d’Air France. 

Il existe deux catégories de GP.

La première catégorie constitue " les vrais GP " comme on les appelle dans le milieu. Il s’agit des femmes de salariés d’Air France. Ces dernières bénéficient, grâce aux avantages sociaux de leurs conjoints, de réductions sur le prix du billet d’avion. Très souvent, elle obtiennent gratuitement le billet d’avion et ne payent que les taxes aéroportuaires qui s’élèvent à 80 000 ou 100 000 FCFA (entre 120 -150 euros) – chiffres recueillis auprès de GP à l’aéroport d’Orly à Paris. Cependant, leur place n’est pas réservée : si le vol est plein, " elles restent à terre ". Ainsi, leur voyage dépend des places disponibles dans un vol.

La deuxième catégorie de GP est constituée de particuliers. Il s’agit là de personnes comme vous et moi qui achètent les billets à plein tarif comme n’importe quel passager du même vol. La seule différence c’est qu’ils ne transportent pas que leurs propres bagages, ils transportent aussi ceux d’autres personnes qui auront payé pour l’acheminement de leurs biens à Dakar ou ailleurs, par exemple en Occident.  Au fur et à mesure qu’ils voyagent, ils obtiennent cette possibilité d’avoir des bagages supplémentaires. De plus, grâce à leurs fréquents vols, ils accumulent des points de fidélité qui leurs permettent parfois d’obtenir un billet gratuit. Dans le milieu des GP on les appelle des « commerçants ».

Dans la deuxième catégorie, on peut voir les membres d’une même famille exercer ce métier (car oui ç’en est un !), parfois des parents passent le flambeau aux enfants car avec l’âge ils ne peuvent plus faire les longs et fréquents voyages entre Dakar et le reste du monde. Les " commerçants  " peuvent ainsi être plus nombreux que les " vrais GP" (ceux de la première catégorie).

" Le système" des  GP, un véritable business

Si la zone géographique des GP était à l’origine limitée à Paris et à Dakar, ce n’est plus le cas aujourd’hui : elle s’est étendue aux grandes villes occidentales comme New York, Montréal, Milan, ainsi qu’à toutes les régions françaises…. Et si jadis c’était une activité réservée aux femmes d’un certain âge, aujourd’hui on note la présence de plus en plus d’hommes mais aussi de jeunes (hommes comme femmes) dans le secteur. C'est le cas par exemple de cette dame (dont nous tairons délibérément l'identité pour des raisons de sécurité) qui a découvert un emballage des plus suspects dans le colis qui lui été remis depuis Paris par un client. À charge pour elle de le transporter  de la capitale du pays de Marianne jusqu'à Dakar. Ayant du nez, elle a alors ouvert l'emballage minutieusement inséré dans le colis. Elle tombera des nues en découvrant une importante quantité de drogue. Sans sourciller, elle confiera l'emballage en question à un proche établi à Paris avant de prendre, comme si de rien, son vol pour voyager. Aussitôt à Dakar, "elle prendra son courage à deux mains en tant que patriote", pour paraphraser notre source, pour se rendre à la direction de l'OCRTIS. Elle révélera sa surprenante découverte aux éléments du commissaire Ibrahima Diop. Lequel, informé en temps réel, recevra, sans attendre, la dame aux fins d'avoir une ébauche de détails.  Avec ce geste républicain, elle a permis aux limiers de l'OCTRIS, qui savent s'y prendre en matière de stupéfiants, de démanteler toute une filière.

C'est ainsi qu'Ibrahima Diop dressera une souricière au niveau de l'AIBD. En limier aguerri, il demandera à la dame de jouer le jeu en joignant au téléphone le destinataire du colis contenant de la drogue et provenant de la capitale du pays de Marianne. Joint, le destinataire  Sarr (comptable à l'entreprise de location de véhicules HERTZ  ) envoie alors un jeune livreur aux fins de récupérer son colis. Le livreur sera vite mis aux arrêts aussitôt qu'il se présentera à l'AIBD. Il passera à table et dira être juste envoyé par le sieur Sarr et qu'il ignore le contenu du colis. Après audition sur procès verbal, le livreur , exempt de reproches, sera vite libéré. Simultanément, le commissaire Diop envoie des éléments chez Sarr. Suite à une perquisition, il sera mis au arrêts. Il adoptera la dénégation systématique. N'empêche, son téléphone mobile "travaillé" fera sortir des messages compromettants. Dans la messagerie, les limiers découvriront des sms du sieur P.S. Diagne (qui se dit ingénieur financier). Ce dernier, commandera de la drogue à Sarr.  Une perquisition effectuée chez Diagne permettra aux policiers de l'OCTRIS de découvrir une importante quantité de drogue appelée SKUNK. "Cuisiné" (interrogé), Sarr dira, sans ambages, aux limiers que son fournisseur n'est autre que le nommé H. Hachem (un libanais qui se présente comme un stagiaire comptable).
Aux dernières nouvelles, tout ce beau monde a fini par passer à table. Ils ont été acheminés sous bonne escorte ce vendredi au niveau du parquet de Dakar. À charge pour le maitre des poursuites (le Procureur) de statuer sur leurs gratinés cas.

Dakarposte, qui suit comme de l'huile sur le feu l'évolution de cette affaire de trafic de drogue appelés hachich et skunk, vous promet d'y revenir!

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