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​Mamadou Diop Decroix: "Le gouvernement n’arrive toujours pas à nous édifier sur la présence ou pas de Sénégalais parmi les victimes des 800 migrants"

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 24 Avril 2015 à 21:47

​Mamadou Diop Decroix:      "Le gouvernement n’arrive toujours pas à nous édifier sur la présence ou pas de Sénégalais parmi les victimes des 800 migrants"
"Il s’agit de faire avec vous le tour d’horizon de l’actualité touchant directement notre pays à l’international comme à l’interne" a d'emblée laissé entendre devant les médias  Mamadou Diop parlant au nom et pour le compte du Front Patriotique pour la Défense de la République.

Poursuivant, il soutient: "Nous commençons par l’actualité internationale où Trois (3) sujets retiennent particulièrement l’attention avec : Le  phénomène récurrent des naufrages tragiques en Méditerranée avec leurs lots de morts et de disparus; De la situation des émigrés Africains en Afrique du Sud; De la perspective d’envoyer nos soldats au Moyen Orient, dans le cadre du conflit au Yémen 

Au sujet des migrants africains qui passent par la Libye pour traverser la Méditerranée, il nous revient que lundi dernier, 20 avril 2015, a eu lieu une autre catastrophe en Méditerranée, la pire jusqu’ici avec le naufrage de 700 migrants en Méditerranée majoritairement originaires de d’Afrique.

On a signalé la présence de 950 personnes à bord du chalutier, dont une cinquantaine d'enfants et quelque 200 femmes. Les trafiquants avaient enfermé une grande partie des migrants dans les cales sans possibilité pour eux de s'échapper.

Nous apprenons également que « ce nouveau drame fait suite à deux naufrages la semaine dernière, dont l'un a fait 400 disparus, et l'autre plus de 40, selon le récit de survivants à l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et à des ONG. 

 Chaque jour, entre 500 et 1.000 personnes sont récupérées par les garde-côtes italiens ou des navires marchands. Plus de 11.000 l'ont été en une seule semaine, selon les garde-côtes ».

Tout le monde sait que notre pays est un grand contributeur en matière de migration clandestine. Et le gouvernement n’arrive toujours pas à nous édifier sur la présence ou pas de Sénégalais parmi les victimes. En effet tandis que certains secteurs du pouvoir continuent de tergiverser et même de nier l’existence de Sénégalais parmi les victimes, l’on nous apprend par ailleurs qu’à Maka Coulibantang les familles célèbrent le deuil de 13 enfants du village péris dans le naufrage.

Jusqu’au moment où nous parlons, aucun dispositif n’a encore été pris, à notre connaissance pour un suivi régulier et rapproché du phénomène par  les autorités. Des communiqués et autres initiatives à l’emporte-pièce seront encore servis à l’opinion publique et tout retombera dans l’oubli jusqu’à la prochaine catastrophe.

Nous savons que l’Europe, en ce qui la concerne est entrain de se concerter pour trouver ses solutions qui ne seront rien d’autre que des solutions d’auto-défense alors qu’elle a une large part de responsabilité dans ce cycle tragique.
Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se sont déjà réunis lundi dernier à Luxembourg. 

Le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Antonio Guterrez, a lui aussi plaidé dimanche pour une action d'urgence face à ce qui représente potentiellement "la pire tragédie" dont sont victimes des migrants jamais intervenue en Méditerranée. 

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui s'est dit "choqué et profondément attristé", a appelé dimanche la communauté internationale à partager la prise en charge des réfugiés. Il est vrai que le problème dépasse très largement celui d’une simple prise en charge.

Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a de son côté réclamé dimanche la réunion, avant la fin de la semaine prochaine, d'un sommet européen sur ce sujet. "On ne parle pas de choses banales, mais bien de la vie humaine", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse. 

Face à ce drame récurrent et devant la consternation de ce qu’il est convenu d’appeler la communauté internationale, que devons-nous faire ?

Revenir, encore une fois sur les responsabilités des uns et des autres. Et, là-dessus, la communauté des gouvernants en Europe et en Afrique est collectivement responsable.

Au cours de la première moitié de la présente décennie, ce qu’on a trop vite caractérisé de révolutions populaires et de printemps arabe s’est révélée être une véritable tragédie pour les peuples concernés. La liquidation du régime de Mouhammar Al Khadafi suivi de l’assassinat de ce dernier a, en particulier conduit à la disparition de l’Etat en tant que tel en Libye. Ce pays est livrée, avec son pétrole et ses arsenaux d’armes de tous genres et de tous calibres, à des groupes aussi nombreux qu’antagoniques, sur lesquels s’appuient diverses puissances de par le monde pour poursuivre des objectifs opaques et, en tout état de cause contraires aux intérêts du peuple libyen, des peuples Africains et arabes en général et des idéaux de l’Islam dont, en général ses groupes se réclament. Cette logique et cette dynamique déstabilisatrices sont également en cours au Moyen Orient et ont libéré énormément de forces obscures et obscurantistes de tous poils désormais dotées elles aussi d’armes de tous calibres et de tous genres échappant à tout contrôle.  Il n’est d’ailleurs pas étonnant que la Syrie compte désormais parmi les principaux pays pourvoyeurs d’émigrés clandestins. 

Concernant l’Afrique, ce sont en général des régimes prédateurs mais couverts par l’occident qui génèrent l’arriération économique, le chômage et le sous-emploi et, surtout la désertion de tout espoir de s’en sortir qu’on retrouve à la base du phénomène de l’émigration clandestine.  

Nous devons donc réagir pour exiger de nos gouvernements des solutions économiques et sociales capables d’enrayer l’émigration clandestine d’une part, et, d’autre part, une prise en charge adéquate et immédiate du phénomène. L’Afrique est  progressivement vidée de son sang avec cette migration et ses tragédies qui durent, de façon ininterrompue, de jour comme de nuit,  depuis bientôt quinze ans même si ses formes et modalités peuvent évoluer selon les contextes. 

Nous devons exiger de l’Europe des politiques conformes aux intérêts des peuples. Déjà les subventions aux agricultures européennes sont des instruments de destruction de nos agricultures avec comme corollaire l’exode rural comme première étape vers l’émigration par l’océan. Demain la mise en œuvre des APE viendra détruire le peu qui nous reste en termes de tissu industriel et hypothéquer pour une longue période les chances pour notre continent et ses populations de s’en sortir. Hélas, les opinions africaines ne sont pas encore suffisamment averties de ces dangers existants ou imminents.

Les gouvernements africains devraient aller vite pour éviter que l’Europe qui est déjà est  pied d’œuvre pour trouver ses solutions ne se détourne de ses responsabilités historiques vis-à-vis des zones émettrices et ne se défausse sur l’Afrique. Une solidarité active entre les secteurs organisés au sein des peuples africains et européens devrait rapidement et concrètement s’établir pour refuser que les solutions fondamentales soient encore une fois différées.


En Afrique du Sud

On émigre au Nord par la Méditerranée mais on émigre aussi au Sud, en Afrique du sud précisément sans doute pour les mêmes raisons. Paupérisation et misère et, surtout, absence de perspectives.

Il est vrai que l’Afrique du Sud a réussi, au plan économique à devenir un pays émergent. Quand on parle BRICS, le « S » signifie Afrique du Sud (South Africa). La vague d’émigration blanche de la première décennie d’indépendance s’inverse depuis quelques années au cours desquels cette tendance s’est nettement inversée. Y a t – il un rapport entre ces deux phénomènes : montée de la xénophobie à l’encontre des immigrants noirs et retour des émigrés de la communauté blanche ? En tout état de cause, les problèmes que cela pose doivent être courageusement adressés car d’un point de vue historique, l’Afrique du Sud n’a pas de responsabilités dans le sort des pays africains au sens de la France ou de l’Angleterre, etc. 

Le moment est venu pour l’Union Africaine d’affronter ces nouvelles réalités liées aux crises multiformes dans les pays d’accueil. En est-elle capable ? 

Encore une fois, l’avenir de l’Afrique ne réside que dans son unité. 


Ici au Sénégal, une véritable vision est devenue nécessaire au sujet du phénomène de l’émigration. L’on nous apprend que les transferts des émigrés font 4 fois l’investissement direct étranger au Sénégal et deux fois l’aide publique au développement. Les chiffres avoisinent les 1000 milliards cfa. Il est clair qu’une véritable vision posée sur cet apport aurait permis d’obtenir des effets très bénéfiques sur l’inversion des flux migratoires au motif que des opportunités extraordinaires seraient crées ici pour non seulement retenir les jeunes mais également faire des émigrés organisés de véritables capitaines d’industries et d’entreprises.

Le Moyen Orient et la crise au Yémen et l’envoi de contingents Sénégalais.

Sur ce point, le Président de la République a fait sensation à Kaffrine en annonçant la perspective d’envoyer des troupes en Arabie Saoudite dans le cadre du conflit au Yémen. L’on a même cité le chiffre de 2000 soldats.

Ici au Sénégal, l’essentiel de nos populations souhaitent des relations amicales et cordiales avec l’Arabie Saoudite pour ce que ce pays signifie dans la conscience des musulmans. Il est vrai qu’il y a aussi des intérêts économiques certains qui gagneraient d’ailleurs être revisités, en termes de rentabilité pour les populations. 

Mais il se trouve que l’Arabie Saoudite n’est pas en guerre ; son territoire n’est pas directement menacé. D’ailleurs la coalition que dirige l’Arabie Saoudite estime que la menace qu’elle situait au Yémen avec le soulèvement d’une communauté supposée être liée à l’Iran est écartée. Le Président signale qu’il a évoqué la question avec le souverain saoudien mais il faut bien noter qu’entre temps la situation a évolué positivement. 

Notre position est, en conséquence, que le Sénégal réexamine sa position par rapport à l’envoi de troupes qui ne se justifie pas. Quant au Yémen, c’est une situation de guerre civile qui y règne. Il est exclu que nos troupes y soient envoyées. « Dans un premier temps, il ne s’agit pas d’aller sur le théâtre yéménite » a dit le Président et cette déclaration  nous inquiète. 

Ce qu’il faut surtout retenir de tout cela c’est l’état d’esprit du Président Sall concernant ses relations avec l’institution parlementaire. Il dit s’agissant de la nécessaire consultation de l’Assemblée nationale : Ce sont des dispositions qui ne nécessitent pas forcément une information préalable devant le Parlement. On peut le faire disons-le par courtoisie républicaine, mais ce sont des mesures par exemple quand j’envoie des soldats au Mali, je ne suis pas tenu d’aller au Parlement mais je le fais pour l’informer que nos soldats vont aller en devoir de solidarité au Mali pour accompagner un pays ami. Lorsqu’on envoie des soldats dans le cadre des Nations-Unies également, on n’en a pas besoin parce qu’ils vont dans le cadre du maintien de la paix. Le Sénégal n’est pas en guerre. Il n’est en guerre contre aucun pays au monde, donc je ne fais pas une déclaration de guerre que l’Assemblée doit pouvoir ordonner. Lorsque demain après toutes les études faites entre nos deux armées, entre les diplomates et les deux chefs d’Etat, s’il s’avère que je dois envoyer des troupes, je le ferais dans le cadre de cette relation privilégiée et si donc la décision est prise, l’information sera donnée. Si le devoir nous appelle à participer à l’intérieur du Royaume d’Arabie Saoudite à la sécurisation des Lieux Saints ou à la sécurisation de l’espace, certainement le Sénégal pourrait apporter son soutien à l’Arabie Saoudite. Voilà où nous en sommes. Donc, ce n’est pas les Nations-Unies, c’est le Sénégal lui-même qui étudie les voies et moyens d’accompagner un pays ami qui a besoin de son soutien ».
Nous estimons pour notre part que la sagesse et les convenances diplomatiques auraient voulu que tout cela se passe dans le cadre de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) avec un Sénégal qui joue, comme par le passé son rôle de bons offices entre des parties en conflit plutôt que de prétendre défendre militairement un pays ami qui n’est pas menacé. A moins que le Président ne nous ait pas tout dit sur cette affaire.

Situation en Casamance :

Il nous faut bien prendre le contrepied du Président qui critique la presse pour selon lui ce qu’elle rapporte de la situation sur le terrain. 33 ans d’omerta ça suffit ! les Sénégalais ont besoin de savoir comment le problème se pose. Où est-ce que ça bloque ? qui en est e responsable ? quels sont les termes du débat aujourd’hui ? qu’est-ce qu’on négocie ? Y a – t –il même négociation ? Nous avons besoin de savoir. Nous demandons aux jeunes de mettre en place un mouvement « nous avons besoin de savoir ». On nous dit qu’énormément d’argent du contribuable passe dans cette filière sans jamais qu’on nous montre les résultats. Pour une exigence de transparence, cette fameuse transparence érigée en slogan de rupture, nous voulons savoir. Nous félicitons la presse et l’encourageons à faire son devoir.

Nos relations avec la Gambie

Entre la Gambie et le Sénégal, c’est un seul peuple, deux pays et deux Etats. Ce sont les vestiges de l’héritage colonial. Mais il nous faut intérioriser profondément cette réalité. Les attitudes condescendantes vis-à-vis de la Gambie doivent être bannies de nos têtes et de nos comportements. 

Les citoyens gambiens sont responsables chez eux comme les citoyens sénégalais le sont : dès lors les meilleures relations doivent exister entre les deux pays

Agriculture«(…)  Ce n’est qu’en 2013 et en 2014 que le prix aux producteurs a atteint le niveau actuel qui est de 200 francs le kilogramme. Jamais auparavant le prix au Kg n’avait atteint ce niveau ». Et le barigo Junni de Senghor ? mais ce n’est d’ailleurs pas la question. La question est que même ces deux cent mille franc, personne ne les voit.

Investissements(…) Depuis deux ans, nous avons en moyenne un peu moins de 1000 milliards par an. Cette année, nous sommes à 995 milliards de francs qui sont affectés à l’investissement direct pour les populations ( ?????). Le plan peine à démarrer puisqu’il n’ y a pas encore de projets bancables.


Les réformes

Les réformes qui nous mettent à l’abri du chaos. Le terme est impropre. Même s’il est annoncé ailleurs, je ne crois pas que ce soit le terme de la Banque mondiale. Il n’y a point de chaos possible à l’horizon, nch’Allah. Mais de façon générale, nous devons continuer les réformes puisque si nous ne réformons pas, ça veut dire que nous restons statiques et nous dormons sur nos lauriers. (…) Les pays doivent se réformer. Nous devons améliorer le climat des affaires dans notre pays, lutter contre la corruption, faire en sorte que la perception d’un Etat de droit soit une réalité dans notre pays. C’est cela qui attire l’investissement ». Justement il n’y a pas d’investissement puisque la perception qu’on a de l’Etat n’est pas positive.

35 % du Pse déjà mobilisé

Le Pse se porte très bien. Nous n’avons pas de problème de moyens aujourd’hui. 



Marchés publics

Les marchés publics passionnent tant les Sénégalais. Nous avons fait des réformes sur la base d’un contrat. 

On a dit qu’on va augmenter le plafond, le seuil des marchés si vous voulez, à 70 millions de francs pour les travaux et à 60 ou 50 millions francs pour l’achat des biens et services. Et cela a décongestionné. En ce moment, la direction s’occupe de choses beaucoup plus intéressantes à partir de 70 millions jusqu’à X milliards. Mais ce n’est pas dans ces faibles montants que véritablement, il y aura de la grande corruption. Au contraire, c’est un allégement, une bouffée d’air qui a été donnée pour que les gens se concentrent sur l’essentiel. Il ne faut pas que, non plus, les procédures soient un obstacle. Ça doit aider à la gouvernance, ça doit aider à crédibiliser notre Etat de droit. 

Et on ne peut pas avancer à pas de tortue quand on veut de l’émergence dans un pays. (…)Je les modifie. Les lois sont faites pour être modifiées. 


Engagements pour les régions


Transhumance : «Mon rôle, c’est de tout faire pour réduire l’opposition à sa plus simple expression»



BBY : «Le débat sur la détermination des alliés ne se pose pas»La coalition Benno bokkyaakaar se porte très bien. 



Référendum : «Ce n’est pas simple»

Plus on va s’approcher de 2017, plus la tension va monter. J’ai dit que je respecte mon engagement, mais il ne faut pas aussi qu’on m’engage dans ce que je ne peux pas faire. "



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