Dakarposte.com - Le site des scoops
Dakarposte.com
 

Avec sa démission, Bayrou dit retrouver sa "liberté" en restant "à côté du président"

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 21 Juin 2017 à 18:54

François Bayrou, qui a annoncé mercredi matin, qu'il quittait le gouvernement, a expliqué son choix de partir pour «protéger» le président Macron. Il a également assuré qu'il n'y avait pas eu d'emplois fictifs au MoDem.


Quelques heures après l'annonce de son choix de ne pas rester au gouvernement, François Bayrou s'est expliqué lors d'un conférence de presse. Dans une allocution d'une vingtaine de minutes, l'ancien ministre de la Justice a assuré qu'il faisait ce choix pour «ne pas exposer» le gouvernement et Emmanuel Macron.


Le patron du MoDem a surtout confié qu'il était «allé voir le président de la République pour lui proposer cette décision (ndlr : de quitter le gouvernement) il y a quinze jours, peut-être trois semaines, le jour-même de l'ouverture de l'enquête préliminaire». C'est le 9 juin dernier que le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire après qu'un ex-collaborateur du MoDem soit venu faire un signalement pour évoquer l'opacité entourant la prise en charge de ses salaires via le parlement européen. Si effectivement, le garde des Sceaux a proposé dès cette date sa démission, cela signifie que le président Macron a préféré attendre la fin des élections législatives pour l'accepter.


«Je serai à côté du président»


Lors de sa conférence de presse, François Bayrou a tenu à insister sur sa proximité conservée avec le président. «Ma certitude est qu'il est à la hauteur de la fonction. Il a besoin d'une majorité large et où le pluralisme ne soit pas un vain mot (...) Je serai à côté du président de la République pour l'aider et pour le soutenir, fidèle à une entente politique et personnelle à laquelle j'attache du prix», a-t-il assuré.


L'ancien Garde des Sceaux a ensuite défendu son parti. «Nous n'avons jamais eu d'emplois fictifs, a-t-il martelé. Cette situation exposait le président de la République et le gouvernement. (...) je choisis de ne pas exposer à des campagnes mensongères le gouvernement et le président de la République que je soutiens». Celui a qui on a reproché de beaucoup parler depuis le déclenchement de l'affaire, a redit qu'il n'acceptait pas d'être «condamné au silence». «Le bâillon n'est pas mon sport préféré», a-t-il insisté. «Dans une vie publique d'une violence perpétuellement croissante, cela revient à boxer les deux mains attachées dans le dos. Toute remarque est immédiatement regardée comme une pression », a encore lancé Bayrou en référence à son coup de téléphone polémique à Radio France.


«La cible de dénonciations anonymes»


«Bien que mon nom n'ait jamais été cité dans cette enquête, et pour cause, a poursuivi François Bayrou, je n'ai aucun doute que j'étais de ces dénonciations la véritable cible dans le but de décrédibiliser la parole du ministre qui portait la loi» sur la moralisation de la vie publique. «La situation était telle que la seule personne qui, en France, ne puisse se défendre contre des calomnies, c'est le ministre de la Justice. Le seul qui soit obligé de se taire y compris devant l'injustice», a-t-il encore répété.



Enfin, l'ancien Garde des Sceaux s'en est pris aux «dénonciations anonymes». «Nous ne pouvons vivre dans une société de perpétuelle dénonciation, la France a été à une autre époque hélas le pays des lettres anonymes», a enchaîné François Bayrou, évoquant encore «la dénonciation du voisin que l'on jalouse». Il y a une semaine, celui qui était encore ministre avait lâché que l'ancien assistant du Modem qui était allé parler à la justice était aujourd'hui «un proche collaborateur» d'Anne Hidalgo.


«Je n’accepte pas de vivre sans liberté de parole. De surcroît, cette situation exposait le président et le gouvernement. Je choisis de ne pas exposer à des campagnes mensongères le gouvernement auquel j’appartiens ».



Inscription à la newsletter






Vidéos & images