Serigne Saliou Mbacké fit ses humanités auprès de son oncle maternel Serigne Alassane Diakhaté en compagnie de ses frères Serigne Abdou Ahad Mbacké et Serigne Souhaïbou Mbacké. Très tôt, il se distingua par une vivacité d’esprit et maîtrisa le Saint Coran. Il passa, ensuite, entre les mains d’illustres maîtres coraniques connus et reconnus de la confrérie mouride. Serigne Saliou avait de profondes connaissances en Géographie, en Jurisprudence islamique et en Cosmogonie. Il partageait aussi Sokhna Faty Diakhaté avec Serigne Abdou Khoudoss Mbacké, Serigne Abdou Salam Mbacké et Sokhna Tahirou Mbacké tous disparus à bas âge. La naissance de Serigne Saliou Mbacké avait suscité un immense espoir pour son père Serigne Touba. Ce dernier l’affirmait en ces termes : “ki sama doom la” (Saliou est mon fils !). Il le bénissait et veillait scrupuleusement sur l’éducation de celui qui va être plus tard le cinquième (5ème) gardien de son temple. Grand ami des enfants, Serigne Saliou Mbacké était un homme de son époque. Il comprenait les vrais enjeux du monde moderne et accordait une grande importance à la promotion de l’éducation islamique et entretenait de bonnes relations avec tous ses contemporains.
IL ACCÈDE AU KHALFAT EN MAI 1990
« Yâ ayuhal lazina âmanô wa hamilu sâlihâti » (Ô vous, croyants véridiques, constants dans la vertu, prenez grand soin de bien choisir les noms que vous donnez à vos enfants. Cela peut être d’une grande importance pour leur destin). Nous tenons de Ghazali que le fait de donner le nom d’un saint qui a rencontré l’agrément de Dieu à son enfant est un moyen de faire rejaillir sur lui l’aura de l’homonyme et de lui faire acquérir certaines des qualités qui l’ont distingué aux yeux de Dieu. Cheikh Ahmadou Bamba a donc eu la « main heureuse » en donnant à ce fils, né en 1915 à Diourbel et qui allait devenir le cinquième Khalife de sa communauté, le nom de Saliou. Nom prédestiné s’il en est, Saliou qui signifie la Vertu colle admirablement bien à notre héros. Dès son accession aux fonctions de Khalife en mai 1990, après le bref magistère de Serigne Abdou Khadre, Serigne Saliou a tout de suite donné le ton en précisant, de façon claire et indubitable, la ligne qu’il entendait imprimer à son action à la tête de la Communauté mouride. En effet, dans son mémorable discours inaugural, il a, d’emblée, indiqué que, hormis l’Islam et par conséquent la gestion de l’héritage de Serigne Touba Cheikh Ahmadou Bamba, rien ne saurait retenir son attention, encore moins susciter de sa part commentaires ou directives quelconques. Les choses étaient claires et chacun savait désormais à quoi s’en tenir. Fidèle à cette ” profession de foi “, il est demeuré constant dans sa position, avec, comme unique préoccupation, la promotion de l’Islam à travers la fructification du legs de son illustre père. Dans cette entreprise colossale, Serigne Saliou est servi, avec bonheur, par une connaissance insondable du Coran et des Sciences religieuses, une générosité incommensurable et une humilité indescriptible.
CONNAISSANCE INSONDABLE DU CORAN ET DES SCIENCES
Homme très intelligent et très cultivé, il a une claire conscience des enjeux qu’implique sa mission de Khalife, et surtout, il mesure à sa juste valeur l’impact que la conjoncture internationale peut avoir sur le devenir de l’Islam dont il est l’un des plus ardents défenseurs. Très ouvert à la modernité et au progrès, il est cependant d’une fermeté inébranlable et d’une vigilance absolue dans sa croisade pour la défense de la pureté de l’orthodoxie musulmane, à l’instar de son père. Un fait très révélateur de la hauteur de vue de Serigne Saliou et de sa détermination à marcher sur les traces de Cheikh Ahmadou Bamba dans le sens de la défense et de l’illustration de l’héritage du Prophète Seydina Muhammad (PSL), sans autre considération, est l’acquisition en janvier 2002, à grand frais, d’un imposant immeuble à Taverny, en France. Qu’en-a-t-il fait par la suite, lui qui sait qu’il ne mettra jamais les pieds en France ? Il l’a tout simplement mis à la disposition de tous les musulmans qui peuvent y pratiquer, comme il l’a fait préciser, leur religion dans la paix, dans l’amour et le respect de l’autre et en parfaite conformité avec les lois de la République. Le détail est important. N’est-ce pas là la vraie image de l’Islam universel ? C’est un Islam à hauteur d’homme, fondé sur les valeurs de la paix, de la solidarité, de l’amour du prochain, de la noblesse des sentiments, du dépassement. C’est un Islam qui n’est synonyme de panarabisme mais simplement humain, qui ouvre les bras, sans distinction, à toutes les diverses composantes de l’humanité. C’est un Islam expurgé de tous les germes de la violence, de la discrimination et de l’intolérance, respectueux des lois et qui ne peut, en aucun cas être une menace pour la stabilité de la société. En réalité, c’est ça le véritable héritage de Cheikh Ahmadou Bamba que Serigne Saliou a reçu.
SYNTHÈSE DES DIFFÉRENTS KHALIFES
Le soufisme et le talent de bâtisseur de Serigne Fallou ont été des traits de caractères du cinquième khalife de Serigne Touba. La vision moderniste de Serigne Abdou Lahat qui a doté la ville d’infrastructures modernes (telles que l’érection d’un grand marché, le lotissement de Touba, l’implantation d’une gendarmerie pour traquer les bandits et vendeurs de drogues et de boissons alcoolisées, l’interdiction de fumer dans et l’élargissement de la grande mosquée) s’inscrit en droite ligne avec celle incarnée par Serigne Saliou. Il a achevé les travaux de l’Université Al Ahzar d’une capacité d’accueil de 5000 étudiants, modernisé la bibliothèque Touba et implanté de nombreux daaras à travers le pays pour la vulgarisation de l’enseignement islamique. L’érudition, l’amour et la connaissance insondable du Coran de Serigne Abdou Khadre sont des vertus cardinales chez Serigne Saliou. Le prénom de Saliou ne signifie-t-il pas vertu ? Mais le plus de Serigne Saliou par rapport à certains de ses frères khalifes, c’est son équidistance vis-à-vis de la chose politique. Quand il étrennait son khalifat, il avait fait une profession de foi dans son discours inaugural fort retentissant : «Hormis l’Islam et la gestion de l’héritage de Serigne Touba Cheikh Ahmadou Bamba, rien ne saurait retenir son attention, encore moins susciter de sa part commentaires ou directives quelconques».
DÉTACHEMENT TOTAL DES ASPÉRITÉS TERRESTRES
Des khalifes comme Serigne Fallou et Serigne Abdou Lahat étaient connus, à juste raison, pour leur collaboration ostensible avec le pouvoir socialiste. Ce qui n’a jamais été le cas du vénéré guide que fut Serigne Saliou avec le régime politique libéral sous son khalifat. Il avait la même attitude à l’endroit de tout le monde syndical, politique comme civil parce qu’il voyait en chacun un talibé de Serigne Touba ou un esclave de Dieu. Ce comportement neutraliste faisait de lui un régulateur et un stabilisateur social. Serigne Saliou s’était détaché des choses matérielles parce que, pour lui, seule la parole divine mérite un intérêt. Ascète, il restait souvent enfermé travaillant jours et nuits avec le souci obsessionnel de la perfection en se soumettant à Dieu. Les recommandations puisées du saint Coran de Dieu, de la Sunna de Mahomet et des Xassaïdes de Serigne Touba, il les traduisait par ses réalisations terrestres concrètes, visibles et profitables à tous les Sénégalais. Il savait qu’on ne peut pas conduire les hommes vers Dieu sans passer par la terre c’est-à-dire sans travailler à la sueur de son front. Puisque le travail sanctifiant est le premier acte de la croyance en Dieu.
IL ÉTAIT UNE FOIS «BOROM KHELCOM»
C’est ce qui explique l’exploitation de l’espace agricole moderne des 45000 hectares de Khelcom qui, pourtant, avait poussé certains mauvais esprits rétifs au progrès à élever des voix protestataires et à manifester des grincements de dents sur le projet agricole révolutionnaire du Khalife. Aujourd’hui, les Sénégalais se sont rendu compte de l’utilité de Khelcom dans le combat pour l’autosuffisance alimentaire. Les nombreux “daaras”, auxquels sont adjointes des structures connexes qu’il y a implantés et partout dans le pays, montrent à quel point le Cheikh tenait à l’éducation islamique des enfants. Rien qu’à Khelcom, de son vivant, on y comptait 15 centres d’éducation et un centre de santé moderne avec des soins gratuits pour la population locale. En cela, Khelcom constitue une un pôle agricole et culturel mettant en relief le triptyque : enseignement, éducation et travail sanctifiant. La ville de Touba aura connu sous son Khalifat une modernité sans faille. La mosquée a subi une extension en faisant peau neuve. Le réseau hydrographique et électrique de la sainte ville a été amélioré. L’urbanisation de Touba est devenue une réalité avec ses nombreuses routes bitumées et soigneusement compassées en plus de 110 mille parcelles loties. L’érection d’un hôpital moderne et des structures de santé en appoint font que la ville de Touba jouit de toutes infrastructures d’une ville moderne. Les 10 milliards, débloqués pour la deuxième capitale démographique du Sénégal, ont fini d’achever la vision moderniste du cinquième Khalife Général des Mourides.
Mamadou L. Ndiaye
IL ACCÈDE AU KHALFAT EN MAI 1990
« Yâ ayuhal lazina âmanô wa hamilu sâlihâti » (Ô vous, croyants véridiques, constants dans la vertu, prenez grand soin de bien choisir les noms que vous donnez à vos enfants. Cela peut être d’une grande importance pour leur destin). Nous tenons de Ghazali que le fait de donner le nom d’un saint qui a rencontré l’agrément de Dieu à son enfant est un moyen de faire rejaillir sur lui l’aura de l’homonyme et de lui faire acquérir certaines des qualités qui l’ont distingué aux yeux de Dieu. Cheikh Ahmadou Bamba a donc eu la « main heureuse » en donnant à ce fils, né en 1915 à Diourbel et qui allait devenir le cinquième Khalife de sa communauté, le nom de Saliou. Nom prédestiné s’il en est, Saliou qui signifie la Vertu colle admirablement bien à notre héros. Dès son accession aux fonctions de Khalife en mai 1990, après le bref magistère de Serigne Abdou Khadre, Serigne Saliou a tout de suite donné le ton en précisant, de façon claire et indubitable, la ligne qu’il entendait imprimer à son action à la tête de la Communauté mouride. En effet, dans son mémorable discours inaugural, il a, d’emblée, indiqué que, hormis l’Islam et par conséquent la gestion de l’héritage de Serigne Touba Cheikh Ahmadou Bamba, rien ne saurait retenir son attention, encore moins susciter de sa part commentaires ou directives quelconques. Les choses étaient claires et chacun savait désormais à quoi s’en tenir. Fidèle à cette ” profession de foi “, il est demeuré constant dans sa position, avec, comme unique préoccupation, la promotion de l’Islam à travers la fructification du legs de son illustre père. Dans cette entreprise colossale, Serigne Saliou est servi, avec bonheur, par une connaissance insondable du Coran et des Sciences religieuses, une générosité incommensurable et une humilité indescriptible.
CONNAISSANCE INSONDABLE DU CORAN ET DES SCIENCES
Homme très intelligent et très cultivé, il a une claire conscience des enjeux qu’implique sa mission de Khalife, et surtout, il mesure à sa juste valeur l’impact que la conjoncture internationale peut avoir sur le devenir de l’Islam dont il est l’un des plus ardents défenseurs. Très ouvert à la modernité et au progrès, il est cependant d’une fermeté inébranlable et d’une vigilance absolue dans sa croisade pour la défense de la pureté de l’orthodoxie musulmane, à l’instar de son père. Un fait très révélateur de la hauteur de vue de Serigne Saliou et de sa détermination à marcher sur les traces de Cheikh Ahmadou Bamba dans le sens de la défense et de l’illustration de l’héritage du Prophète Seydina Muhammad (PSL), sans autre considération, est l’acquisition en janvier 2002, à grand frais, d’un imposant immeuble à Taverny, en France. Qu’en-a-t-il fait par la suite, lui qui sait qu’il ne mettra jamais les pieds en France ? Il l’a tout simplement mis à la disposition de tous les musulmans qui peuvent y pratiquer, comme il l’a fait préciser, leur religion dans la paix, dans l’amour et le respect de l’autre et en parfaite conformité avec les lois de la République. Le détail est important. N’est-ce pas là la vraie image de l’Islam universel ? C’est un Islam à hauteur d’homme, fondé sur les valeurs de la paix, de la solidarité, de l’amour du prochain, de la noblesse des sentiments, du dépassement. C’est un Islam qui n’est synonyme de panarabisme mais simplement humain, qui ouvre les bras, sans distinction, à toutes les diverses composantes de l’humanité. C’est un Islam expurgé de tous les germes de la violence, de la discrimination et de l’intolérance, respectueux des lois et qui ne peut, en aucun cas être une menace pour la stabilité de la société. En réalité, c’est ça le véritable héritage de Cheikh Ahmadou Bamba que Serigne Saliou a reçu.
SYNTHÈSE DES DIFFÉRENTS KHALIFES
Le soufisme et le talent de bâtisseur de Serigne Fallou ont été des traits de caractères du cinquième khalife de Serigne Touba. La vision moderniste de Serigne Abdou Lahat qui a doté la ville d’infrastructures modernes (telles que l’érection d’un grand marché, le lotissement de Touba, l’implantation d’une gendarmerie pour traquer les bandits et vendeurs de drogues et de boissons alcoolisées, l’interdiction de fumer dans et l’élargissement de la grande mosquée) s’inscrit en droite ligne avec celle incarnée par Serigne Saliou. Il a achevé les travaux de l’Université Al Ahzar d’une capacité d’accueil de 5000 étudiants, modernisé la bibliothèque Touba et implanté de nombreux daaras à travers le pays pour la vulgarisation de l’enseignement islamique. L’érudition, l’amour et la connaissance insondable du Coran de Serigne Abdou Khadre sont des vertus cardinales chez Serigne Saliou. Le prénom de Saliou ne signifie-t-il pas vertu ? Mais le plus de Serigne Saliou par rapport à certains de ses frères khalifes, c’est son équidistance vis-à-vis de la chose politique. Quand il étrennait son khalifat, il avait fait une profession de foi dans son discours inaugural fort retentissant : «Hormis l’Islam et la gestion de l’héritage de Serigne Touba Cheikh Ahmadou Bamba, rien ne saurait retenir son attention, encore moins susciter de sa part commentaires ou directives quelconques».
DÉTACHEMENT TOTAL DES ASPÉRITÉS TERRESTRES
Des khalifes comme Serigne Fallou et Serigne Abdou Lahat étaient connus, à juste raison, pour leur collaboration ostensible avec le pouvoir socialiste. Ce qui n’a jamais été le cas du vénéré guide que fut Serigne Saliou avec le régime politique libéral sous son khalifat. Il avait la même attitude à l’endroit de tout le monde syndical, politique comme civil parce qu’il voyait en chacun un talibé de Serigne Touba ou un esclave de Dieu. Ce comportement neutraliste faisait de lui un régulateur et un stabilisateur social. Serigne Saliou s’était détaché des choses matérielles parce que, pour lui, seule la parole divine mérite un intérêt. Ascète, il restait souvent enfermé travaillant jours et nuits avec le souci obsessionnel de la perfection en se soumettant à Dieu. Les recommandations puisées du saint Coran de Dieu, de la Sunna de Mahomet et des Xassaïdes de Serigne Touba, il les traduisait par ses réalisations terrestres concrètes, visibles et profitables à tous les Sénégalais. Il savait qu’on ne peut pas conduire les hommes vers Dieu sans passer par la terre c’est-à-dire sans travailler à la sueur de son front. Puisque le travail sanctifiant est le premier acte de la croyance en Dieu.
IL ÉTAIT UNE FOIS «BOROM KHELCOM»
C’est ce qui explique l’exploitation de l’espace agricole moderne des 45000 hectares de Khelcom qui, pourtant, avait poussé certains mauvais esprits rétifs au progrès à élever des voix protestataires et à manifester des grincements de dents sur le projet agricole révolutionnaire du Khalife. Aujourd’hui, les Sénégalais se sont rendu compte de l’utilité de Khelcom dans le combat pour l’autosuffisance alimentaire. Les nombreux “daaras”, auxquels sont adjointes des structures connexes qu’il y a implantés et partout dans le pays, montrent à quel point le Cheikh tenait à l’éducation islamique des enfants. Rien qu’à Khelcom, de son vivant, on y comptait 15 centres d’éducation et un centre de santé moderne avec des soins gratuits pour la population locale. En cela, Khelcom constitue une un pôle agricole et culturel mettant en relief le triptyque : enseignement, éducation et travail sanctifiant. La ville de Touba aura connu sous son Khalifat une modernité sans faille. La mosquée a subi une extension en faisant peau neuve. Le réseau hydrographique et électrique de la sainte ville a été amélioré. L’urbanisation de Touba est devenue une réalité avec ses nombreuses routes bitumées et soigneusement compassées en plus de 110 mille parcelles loties. L’érection d’un hôpital moderne et des structures de santé en appoint font que la ville de Touba jouit de toutes infrastructures d’une ville moderne. Les 10 milliards, débloqués pour la deuxième capitale démographique du Sénégal, ont fini d’achever la vision moderniste du cinquième Khalife Général des Mourides.
Mamadou L. Ndiaye


HOMMAGE au 5E KHALIFE GÉNÉRAL DES MOURIDES- SERIGNE SALIOU MBACKÉ À JAMAIS DANS LES COEURS !
