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L'exécution imminente de ce prisonnier est remarquable pour deux raisons

Rédigé par Dakarposte le Jeudi 24 Août 2017 à 00:39

L'exécution imminente de ce prisonnier est remarquable pour deux raisons

La Floride renoue avec les exécutions ce 24 août après un an et demi d'interruption. La peine de mort avait été jugée contraire à la Constitution en 2016: la Floride était l'un des rares Etats américains qui n'avait pas besoin de l'unanimité d'un jury pour autoriser la peine capitale. C'est le juge qui tranchait. Désormais, le jury est obligé de se mettre d'accord d'une seule voix sur la sanction de la peine de mort. La loi ne s'applique pas aux anciens jugements: Mark Asay, 53 ans, sera donc exécuté jeudi.

© photo news.

Sa mort sera remarquable pour deux raisons. D'abord, il est le premier Blanc à être exécuté pour avoir tué un Noir en Floride en 41 ans. Mark Asay a tué Robert Lee Booker, 34 ans, après l'avoir insulté pour sa couleur de peau. Il a également tué un autre homme cette fois d'origine hispanique, Robert McDowell, 26 ans. Robert était habillée en femme et avait été engagé par Mark Asay pour avoir des relations sexuelles. Asay l'a tué quand il a découvert que le sexe de son partenaire n'était pas celui qu'il croyait être.

Selon le Centre d'Information de la Peine de Mort, la Floride a réinstauré la peine capitale en 1976. Alors que Mark Asay est le premier homme blanc à être tué pour s'en être pris à un noir, au moins 20 hommes noirs ont été exécutés pour avoir visé des victimes blanches. Depuis 1976, 92 détenus au total ont été exécutés en Floride.

La drogue qui le tuera n'a jamais été utilisée auparavant
L'exécution de Mark Asay attire l'attention pour une deuxième raison: il mourra par injection létale à 18 heures heures locales et les produits qui serviront à le tuer n'ont jamais été utilisés auparavant dans ce cadre. Il recevra d'abord de l'étomidate, un anesthésiant approuvé par la Cour Suprême de Floride. Il remplace le midazolam, de plus en plus difficile à acquérir, les laboratoires refusant d'en fournir pour les injections létales. 

Mark Asay aura ensuite du rocuronium injecté dans les veines, un paralytique, et enfin, l'acétate de potassium se chargera d'arrêter les battements de son coeur. L'acétate de potassium avait été utilisé par erreur lors d'une exécution en 2015 dans l'Oklahoma mais n'a jamais fait partie du cocktail final autorisé à part ça.

Jen Moreno, qui travaille à l'Université de Californie et est spécialiste de la peine de mort, rappelle que "l'étomidate n'a jamais été utilisé auparavant lors d'une exécution. On ne sait pas ce que ça fera. L'Etat n'a fourni aucune information sur la raison pour laquelle il a sélectionné ce médicament." Les médecins embauchés par les avocats de Mark Asay ont tenté de prouver que l'étomidate pouvait provoquer de la douleur chez les patients, sans succès.

Alors que le meurtrier de son père vit ses dernières heures, Vittorio Robinson, qui avait 15 ans quand Robert a été tué, a déclaré au journal local Florida Times-Union que la disparition dramatique de son paternel lui avait fait comprendre que le racisme est toujours bien vivant. "Je ne pouvais pas y croire. Et puis ça m'est tombé dessus, il y a encore des gens qui pensent de cette manière."

 
© photo news.



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