LES IMPOTS ET DOMAINES MINES PAR ...SONKO

Les révélations et la justesse des informations distillées par Ousmane Sonko, le leader de Pastef et candidat à la présidentielle, sur les affaires foncières et domaniales qui secouent la république ne procéderaient-elles que d’une erreur de casting de l’Etat ? Au niveau de la Direction des impôts et domaines, l’on rit sous cape puisque, selon certains, c’est l’Etat qui est en train de payer les pots cassés pour avoir en un moment donné trop choyé les inspecteurs et les contrôleurs des impôts et domaines en termes d’avantages et consorts. « C’est le système qui les a fabriqués, cela retombe aujourd’hui sur la gueule de ce même système. Parce que l’Etat a tellement favorisé ce corporatisme en permettant au Syndicat autonome des inspecteurs et contrôleurs des impôts et domaines (SAID) de combattre le Syndicat des travailleurs de l’administration fiscale (STAF) qui a en son sein des ingénieurs statisticiens, informaticiens, topographes » indique une source au niveau de la rue de Thiong siège de la DGID. « La force de frappe de ce corps corporatiste a commencé par une mainmise totale sur l’appareil administratif de la DGID. Ceci commençant par la mise à l’écart des autres corporations aussi bien que dans la répartition des postes que des avantages. La preuve, en plein mouvement du deuxième syndicat, le STAF, les inspecteurs et contrôleurs avaient publié un mémorandum demandant l’exclusion du Dr Alassane Ba de la DGID » ajoute notre source. Non seulement Ousmane Sonko, qui en sait beaucoup pour avoir fait près de quinze ans de service au niveau de la famille fiscale, a été victimisé jusqu’à provoquer sa radiation. Mais encore Sonko, pour avoir créé et contrôlé le puissant syndicat autonome des impôts et des domaines qui regroupe essentiellement des inspecteurs et contrôleurs (SAID), est parvenu à tisser un système très huilé au niveau de ce syndicat puisque, même après son départ, il organisait la dévolution à la tête du SAID. D’ailleurs, c’est son cousin Wally Diouf Bodian qui
lui a succédé, puis il y a eu Elimane Pouye qui cédera à son tour son poste à Bassirou Diomaye. Mais là où Sonko a été très fort, c’est qu’il est parvenu à faire adhérer tout le staff directionnel de son ex-syndicat au niveau du bureau de son parti Pastef. C’est ainsi que Bassirou Diomaye est le coordonnateur du Pastef, Birame Soulèye, Diop coordonnateur adjoint du Said, occupe le poste du Secrétaire exécutif administrateur de Pasteef, Matar Sène est le trésorier général de Pasteef, Abdourahmane Baldé, le trésorier général adjoint et El Hadj Dialigué Bâ, le président de la commission des questions juridiques de Pasteef. Alors comment comprendre que, bien qu’étant informée des positions politiques de tout ce staff de Ousmane Sonko, la hiérarchie accepte de confier des postes de responsabilité sensibles à ces mêmes hommes.

Dans un article publié par le site Léeral que nous confirmons par nos sources, ces hommes de Sonko ont été promus à des positions qui leur permettent d’obtenir toutes les informations qui ne devraient jamais être mises sur la place publique. Bassirou Diomaye est chef de Bureau à la Direction de la Législation et de la Coopération internationale anciennement direction de la Législation et du Contentieux. Cette direction prend en charge, tous les appels de contentieux. Suivez mon regard. Birame Soulèye Diop, Secrétaire exécutif administrateur de Pasteef, a été nommé en septembre 2017, chef du bureau des moyennes entreprises aux Impôts et Domaines de Ngor Almadies. Il est donc Chef du Bureau de contrôle CME au MEFP-DGID. Matar Sène, le trésorier général de Pasteef, a été nommé Chef du bureau monnaie et crédit au niveau du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan. Il a en charge tous les crédits et les avancements des enseignants depuis des mois. Abdourahmane Baldé, le trésorier général adjoint, dirige la structure AB Partners qu’Ousmane Sonko avait recommandée pour assister les héritiers du dossier TF 1451/R.Une structure qui défraie la chronique avec des accusations de 94 milliards aux impôts et domaines. A l’inspection générale des Finances (IGF), Abdourahmane Baldé apporte son expertise en étant en charge de l’audit du Programme des Domaines Agricoles Communautaires (PRODAC). El Hadj Dialigué Bâ, le Président de la Commission questions juridiques de Pasteef a été, lui, nommé depuis le 17 janvier 2018, secrétaire général en charge de la Délégation Générale à l'Entreprenariat Rapide (DER). El Hadji Dialigué Bâ est en charge des financements de la DER qui est un des projets phares de Macky Sall avec le Plan Sénégal Emergent (PSE) « Monsieur El Hadji Dialigué Ba, inspecteur principal des Impôts et Domaines, est nommé Secrétaire général de la Délégation générale à l’Entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ) », pouvait-on lire dans le communiqué du Conseil des ministres du 17 janvier 2018. Elimane Pouye, qui a dirigé le SAID est affecté à la Direction du contrôle interne (DCI), qui est considérée comme un frigo. A la DCI, les membres peuvent rester toute année pour ne traiter un voire deux dossiers, mais néanmoins ils ont des fonds communs énormes. A la DCI, tu ne travailles pas, mais les affectés sont riches comme Crésus, nous confie un cadre de la DGID. « Mais l’inquiétude du pouvoir, c’est de comprendre qu’aujourd’hui, les dirigeants du Pasteef ne visent qu’une seule chose, s’accaparer le pouvoir. C’est une force qui s’illustre à tous les niveaux de la sphère étatique. Il ne faut pas comprendre qu’une telle ambition ne tourne pas qu’autour du Pasteef. Elle dépasse de très loin ce cadre puisque Ousmane Sonko et Cie ont un soutien diffus insoupçonné à des niveaux de l’Etat » souligne notre source. Cette dernière estime qu’aujourd’hui, c’est un combat à mort entre l’Etat et ce système. En fonction des résultats des urnes du 24 février, forcément on pourrait assister à des représailles de part et d’autre.


Le Témoin