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La Montée De L’extrême Droite Inquiète Pr Penda Mbow

Rédigé par Dakarposte le Mardi 30 Octobre 2018 à 12:27

Invitée de la matinale Dakar direct sur Iradio ce mardi 30 octobre, Pr Penda Mbow a affiché toute son inquiétude sur la montée de l’extrême droite surtout après l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro à la tête du Brésil. L’historienne alerte : « C’est plus qu’inquiétant. Nous sommes dans un monde où il y a une accélération de phénomènes qui jettent des incertitudes et des questionnements auxquels on n’arrive pas à trouver de réponses. » « George Soros n’est pas un monstre » « Depuis pratiquement la chute du mur de Berlin et la fin de ce qu’on appelle les idéologies, note-t-elle, on a commencé à s’accrocher aux religions, d’abord, qui constituent une ligne de fracture entre croyants et non-croyants mais surtout ceux qui veulent partir de la religion pour construire un modèle étatique et les autres qui veulent conserver disons les formes laïques de l’Etat et de la politique. » Le ministre-conseiller du chef de l’Etat pointe d’autres phénomènes d’ordre humain « c’est-à-dire le sens de la famille. » Des phénomènes qui ont précipité, souligne-t-elle, « aujourd’hui, la montée je ne dis pas de l’homosexualité, je ne fais de jugement mais disons que c’est un bouleversement. Cela a toujours existé dans l’histoire de l’humanité et des sociétés mais le fait que des familles unisexes se retrouvent avec un enfant qui a deux pères ou qui a deux mères, ce sont des phénomènes qui ont tendance à s’imposer et qu’on ne retrouvait pas. Et, la réaction de beaucoup par rapport à ces phénomènes est d’une rare violence. » « L’intolérance est montée à un degré tel qu’aujourd’hui ce qui symbolise un peu les soutiens à la démocratie et aux droits humains sont attaqués de toute part, regrette l’ancien ministre de la Culture dans le gouvernement de Mame Madior Boye, en 2001. Et, le dernier en date, c’est George Soros, qui a reçu une bombe. Il n’est pas le seul mais Soros est identifié comme celui qui soutient dans beaucoup de pays que ce soit en Europe de l’Est, en Afrique ou ailleurs, ceux qui luttent pour les droits humains et ceux qui luttent pour l’enracinement de la démocratie. Si Soros aujourd’hui est considéré par certains comme un monstre, cela veut dire que notre monde a atteint un point de non retour. » L’immigration, un bouc-émissaire Pr Penda Mbow relève que « l’immigration, aujourd’hui, est un phénomène mondial, qui remet en cause la géopolitique du monde. » Elle en veut pour preuve : « Quand on voit l’Europe, elle est divisée sur la base de l’immigration. » Alors que « l’extrême droite se justifie par le phénomène de l’immigration, comment voulez-vous qu’un nombre d’immigrés quel que soit l’importance de ce nombre, puisse déstabiliser une société de cette manière en profondeur », pose-t-elle, soutenant que « cela veut dire que ces sociétés sont profondément en crise. » « L’immigration était là pour apporter une réponse aux crises et aux insuffisances de ces sociétés. Maintenant, la crise s’approfondissant, on est en train de chercher un bouc émissaire, peste l’historienne. Or, quand on prend un pays comme l’Italie, c’est un pays qui n’a plus de jeunes parce que non seulement ce sont des sociétés vieillissantes mais aussi tous les jeunes sont partis. Y compris la France. Vous voyez le nombre d’immigrés français qu’il y a aujourd’hui aux Etats-Unis, en Angleterre. Cela veut dire que la circulation des êtres humains est un phénomène consubstantiel à l’existence même de l’homme. » Face à la montée de l’extrême droite, le ministre-conseiller du chef de l’Etat, Macky Sall prône les modèles indien et marocain. « Je pense, dit-elle, comme on le fait dans un pays comme l’Inde ou dans un pays à la limite comme le Maroc, que le Sénégal devrait organiser, pas un retour des immigrés mais des grandes conférences centrées sur la diaspora, co-organisées avec la diaspora, ici au Sénégal, pour voir dans quelles mesures on peut apporter des solutions à la fois sur le plan diplomatique. Parce que, la situation des immigrés dans beaucoup de pays n’est pas reluisante, ils rencontrent beaucoup de difficultés pour avoir des cartes de séjour, pour être intégrés, pour qu’on respecte leurs droits. Je pense qu’un mouvement très fort où on unit les efforts de l’Etat et ceux des immigrés permettrait justement à l’Etat de pouvoir négocier, de façon plus solide et durable, la situation de nos compatriotes dans d’autres pays. »



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