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Pourquoi Pape Diouf a raté son "live" à Bercy...Ce que "l'enfant prodige de Guinaw Rails" doit comprendre...

Rédigé par Dakarposte le Dimanche 14 Octobre 2018 à 19:13

Convenons-en, de prime abord, l’Europe, particulièrement la France n’est pas forcément l’eldorado pour l’artiste musicien africain qui y exerce son talent. Ce n'est pas un Youssou Ndour, ou par exemple un Salif Keïta, etc..qui nous diront le contraire.

En plus de chercher à convaincre le public européen sur ces œuvres, il éprouve des difficultés à obtenir son statut d’artiste et aussi à se produire sur les scènes du vieux continent.

Le vieux continent  offre aux artistes africains -surtout ceux vivant sur son territoire-  la possibilité d’exercer leur métier. Mais il est important de savoir qu’en Europe, plus particulièrement en France, le domaine de la musique est un domaine complexe qui demande un travail de titan.

De facto, il faut donc une stratégie et une bonne organisation pour réussir l’aventure.On se rend de plus en plus compte qu’il est très difficile à l’Africain, qui ne dispose pas de groupe d’accompagnement, ni de maison de disques, même pas de campagne de promotion, moins encore de support médias et d’aucun agent de booking, d’obtenir une ou des productions sur des scènes européennes.

Quelques rares musiciens africains émergent du lot (par exemple Youssou Ndour, notre fierté nationale), parce qu’ils sont parrainés par des structures qui regorgent de tourneurs, et une équipe managériale efficace. Sinon, il est difficile d’œuvrer de façon durable sans être accompagné d’une équipe forte et solide. De plus, les salles de production travaillent avec des professionnels, des managers qui se connaissent dans l’art , la musique... Tous travaillent en réseau. 

Malheureusement, le chanteur Pape Diouf ne l'a pas compris ou feint la myopie car il est loin d'être un blanc-bec. Qu'on l'aime ou pas, l'enfant prodige de Guinaw Rails a le profil de l'emploi pour avoir affuté ses armes auprès d'un ténor de la trempe du virtuose Lamine Faye, ou de Youssou Ndour.

Pourquoi s'entourer d'aventuriers, de vendeurs d'illusions, d'un pseudo producteur inconnu au "bataillon" des imprésarios internationaux, aguerris aux rouages du show-biz?

 Comment comprendre que Pape Diouf, qui s'enorgueillit d'être professionnel dans son domaine, après plus de d'une décennie de carrière musicale, peut-il accuser un retard aussi grand pour le démarrage de son "live" à Bercy? Alors que le la devait être donné plutôt que prévu, Pape Diouf a entamé les "hostilités" à 21h 45'. En clair, il n'a pas respecté les clauses du contrat. La cause? Il est mal entouré. 

D'ailleurs, ils sont légion ceux-là, qui sont restés sur leur faim, l'injure à  la bouche car le live a été stoppé net à l'heure indiqué sur les clauses du contrat. 

Qui plus, pourquoi Pape Diouf, qui a laissé un goût amer de son spectacle, s'entête à reprendre les tubes de Youssou Ndour? Certes, "You" a de tous temps été son idole, mais il est temps pour lui de s'affranchir. "C'est un vrai complexé ce gosse !" a lâché, l'air dégoûté, un vieux aux cheveux de cendre, avec lequel nous avons juste suivi le morceau "Yarouna" de You que reprenait Pape Diouf depuis la capitale du pays de Marianne.


Que dire de tout ce monde sur sa scène? Du tonitruant, pour ne pas dire encombrant Salla Bigué,en passant par son pseudo producteur, pourquoi toute cette meute de courtisans sur scène? Il n'a qu'à revivre un des "live" de son idole sur la mythique scène de Bercy. Avec l'enfant prodige de la Médina, tout est réglé d'avance, comme sur du papier à musique. Aucune faille.

Il s'y ajoute malheureusement que le "live" de Pape Diouf n'avait aucune mise en scène. On dirait que tout a été improvisé avec son trop-plein de danseurs, qui manquaient, comme ce n'est pas permis, d'emphase. Compte  non tenu d'un Papa Ndiaye, qui , au lieu de gratifier le public d'une belle chorégraphie, faisait son one man show, genre "mas-tu-vu".

Si comme l’a dit Paul Claudel "l’œil écoute", c’est forcément que l’oreille regarde. On ne saurait donc parler de live sans parler lumières.

 Lors d’un spectacle, dans le cas d’un éclairage de scène, l'éclairage doit mettre en valeur  les artistes. C'est son rôle principal. S’il ne le fait pas, l'éclairagiste n'aura pas bien fait son travail. Ensuite, il doit également créer une ambiance. Un spectacle doit rester un évènement "magique" dans l'esprit du public. Si on ne fait pas la différence entre 6 néons alignés au plafond, et une demi-douzaine de PAR ou de lyres, vous aurez peut être éclairé l'artiste, mais vous n'aurez rien créé de magique. C'est là que se situe tout l'art et la technique de l'éclairagiste, qui doit agir sur ces deux paramètres qui peuvent parfois se montrer assez contradictoires. Malheureusement, tel n'a pas été le cas lors du "live" raté de Pape Diouf. Peut-être que la régie préposée à l'éclairage tenait vaille que vaille à "masquer" les "poches" vides comme s'y employaient superbement bien les caméramens de la TFM. Qui , rompus à la tâche, et certainement "coaché" par Ndiaga Ndour, lequel a fait le déplacement, ont su bien cadrer dans un souci permanent de camoufler les chaises vides et les espaces entre le maigre public de Sénégalais, qui se sont déplacés tout simplement parce que nostalgiques de la musique du "pays de la téranga".

Pourquoi Fally Ipupa, entre autres musiciens de renommée internationale ont posé un lapin à Pape Diouf? Ce dernier gagnerait à revoir sa copie, se retrousser les manches pendant qu'il est encore temps, s'appliquer sur des sonorités qui lui permettront de s'ouvrir à l'international au lieu de se recroqueviller sur le Mbalax pas du tout exportable. En atteste , soit dit en passant, que "You" son idole a été gratifié de distinctions grâce à des tubes "world" (à titre illustratif Seven Seconds). 

Mamadou Ndiaye, Dirpub dakarposte.com
mail: njaydakarposte@gmail.com




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