Dakarposte.com - Le site des scoops
Dakarposte.com
 

Tentatives De Liquidation De La Sar : Comment Des Lobbies Étrangers Et Nationaux Voulaient Contrôler Le Pétrole Au Sénégal

Rédigé par Dakarposte le Jeudi 6 Octobre 2016 à 06:50

Nettali.sn

Accusations, contre accusations, les déballages ne manquent pas depuis que des gisements de pétrole et de gaz ont été découverts au Sénégal. Au cœur de la polémique, Aliou Sall, le frère du Président de la République, accusé par certains de s’être «scandaleusement enrichi» dans les dossiers touchant le pétrole et le gaz au Sénégal. Les secteurs du pétrole et du gaz sont juteux, aiguisent des appétits et sont sources de conflits féroces entre acteurs ne partageant pas toujours les mêmes intérêts. Ce qui justifie toute cette tension notée ces derniers temps au Sénégal.




Des sources, bien au fait de ce qui se passe dans les secteurs du pétrole et du gaz, apprennent à Nettali que des scandales dans ce genre ne datent pas d’aujourd’hui au Sénégal. C’est ainsi, qu’elles indiquent comment, il y a quatre ans de cela, des lobbies se sont activés pour pousser l’Etat du Sénégal à fermer la Société africaine de raffinage (Sar). Ceci, pour de sombres desseins. Le Sénégal venait de vivre alors sa seconde alternance. Le successeur de Me Abdoulaye Wade à la tête de l’Etat, le Président Macky Sall venait de faire son entrée au Palais de la République. Abdoul Mbaye était nommé Chef du Gouvernement. Dans le marché de prospection du pétrole et de gaz, c’était déjà une certitude, toutes les tendances indiquent qu’au large des côtes du Sénégal, des gisements existent. En attendant que cela se confirme, et dans le but de faire main basse sur les futurs gisements de pétrole et gaz à exploiter au détriment des intérêts du peuple et de l’Etat du Sénégal, des lobbies conduits par des multinationales étrangères, ayant des relais au plan national, commencent à dérouler déjà une partie de leur plan.

L’ancien Pm Abdoul Mbaye dans le jeu

Il fallait convaincre le Président de la République, Macky Sall, d’accepter la fermeture de la Sar, mise en difficulté. Le Premier ministre d’alors, Abdoul Mbaye, joue sa partition. Toutes ses énergies, il les consacre pour que la Sar cesse ses activités. « Lui aussi aurait des intérêts dans le milieu du pétrole et la poursuite des activités de la Sar le gêne», confient les interlocuteurs de Nettali. Les partisans de l’arrêt des activités de la Sar avaient alors misé sur tout, sauf sur la forte résistance qu’allaient leur opposer les travailleurs de cette entreprise. Sous la houlette du Syndicat national des travailleurs du pétrole et du gaz (Sntpg), affilié à la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/Forces du changement (Cnts/Fc), leur combat va être rude. Ils restent intransigeants quant à la poursuite des activités de leur entreprise.

Le Président de la République, Macky Sall, mieux sensibilisé, opte non seulement pour la poursuite des activités de la Sar, mais que ses outils soient modernisés. Le Sénégal venait de se sauver d’une situation qui aurait mis son pétrole et son gaz entre les mains des puissances étrangères qui auraient profité de toute sa manne financière. Le secrétaire général de la Cnts/Fc, Cheikh Diop explique les risques auquel aurait fait face le Sénégal : «Si la Sar avait été fermée, on aurait assisté à ce scénario qui voudrait que ce soit d’autres puissances qui allait prendre tout le pétrole exploité au Sénégal pour l’exporter et procéder à son raffinage et ensuite l’importer et le vendre à l’Etat du Sénégal. C’est ce qui se passe au Nigeria où il n’existe pas de société de raffinage. Voilà pourquoi, le Nigeria ne tire pas suffisamment profit de ses ressources pétrolières».

Des multinationales alliées à des nationaux sans scrupules qui, dès qu’ils ont la main sur tout, se livrent parfois à des activités frauduleuses, comme c’est le cas toujours au Nigeria. «En cinq ans, plus de 17 millions de dollars, devant revenir au trésor nigérian, ont été détournés par ces multinationales. Et ce sont des situations de ce genre que ces dernières réservaient au Sénégal. Heureusement pour nous, cela a été déjoué», déclare Cheikh Diop.



Inscription à la newsletter






Vidéos & images