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Torture et longues détentions préventives au Sénégal : les acteurs de la justice diagnostiquent le mal

Rédigé par Dakarposte le Lundi 3 Avril 2017 à 12:43

Torture et longues détentions préventives au Sénégal : les acteurs de la justice diagnostiquent le mal
Au regard de l'opinion et des défenseurs des droits de l'homme, les longues détentions préventives ajoutées à la surpopulation carcérale, aux conditions de détention et à l'exiguïté des cellules, constituent une violation des droits humains. Forts de ce constat, les participants sénégalais à la Session Sous Régional de la Formation aux Droits Humains (SRFDH 2016) ont organisé le samedi 1er avril un atelier de formation sur la prévention de la torture et sur les délais de traitement des dossiers des détenus.

Au cours de cette activité qui s'insère dans le cadre de la mise en œuvre du projet "Prévention de la torture au sein de la Francophonie", le magistrat Birane Sène a reconnu l'existence de la torture dans les lieux de détention. "On ne peut pas nier l'existence de la torture", admet-il non sans préciser que tous les décès ne découlent pas de la torture. "Ce n'est pas parce qu'on est décédé au niveau des locaux de la police ou de la brigade de gendarmerie qu'on a forcément été torturé", martèle-t-il. Et pour s'expliquer, il donne l'exemple de personnes mortes en prison alors que l'autopsie révèle une mort naturelle. Un fait qui le pousse à affirmer que "la situation n'est pas lamentable". "Il ne faut pas trop vite aller en besogne. Il faut des enquêtes établies pour pouvoir mettre la main sur un agent", estime le magistrat Sène.

Par ailleurs, pour ce qui est des contraintes liées aux longues détentions, le magistrat souligne une "insuffisance chronique" des ressources humaines et celles financières. Déplorant à cet effet le sous-effectif qui mine des corps comme la police et la gendarmerie, Birane Sène pense qu'il faut impérativement procéder à un recrutement pour combler le gap.

L'atelier qui a constitué un cadre d'échanges entre greffiers et officiers de police judiciaire a permis à ces derniers d'approfondir leurs connaissances sur les instruments juridiques de promotion et de protection des droits humains relatifs à la lutte contre la torture. Il a également permis aux participants d'être mieux outillés pour pouvoir améliorer le traitement des dossiers des détenus en réduisant les délais de traitement.
 
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