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Vie Privée- Michelle Obama se dévoile et démasque... Trump

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 9 Novembre 2018 à 21:01

Dans ses mémoires intitulés "Devenir", qui seront publiés en grande pompe mardi 13 novembre, l’ex-Première dame américaine Michelle Obama mêle vie intime et vie publique sans oublier d’égratigner Donald Trump.


Quand Michelle Obama sort un livre, c’est un événement. Les médias américains s’en arrachent les bonnes feuilles et il lui faut un stade entier plutôt qu’une librairie pour se lancer. C’est que l’ex-Première dame américaine est une rock star. Du moins dans le cœur de la moitié du pays. Qu’ils soient admiratifs de son parcours ou simplement nostalgiques d’un temps où la politique était un long fleuve presque tranquille, les démocrates américains l’ont érigée en icône.

Mardi 13 novembre, Michelle Obama lancera officiellement à Chicago la sortie de "Becoming", ses mémoires qui seront publiés le même jour en France aux éditions Fayard. L’événement, présenté par Oprah Winfrey, sera organisé dans un stade et les billets se sont vendus jusqu'à plusieurs milliers de dollars. L’Agence Associated Press et le Washington Post se sont procuré une copie de l'ouvrage.

L’ex-Première dame de 54 ans évoque son enfance dans la banlieue sud de Chicago, sa rencontre avec son mari Barack, ses difficultés à combiner carrière et vie de famille, son arrivée inattendue à la Maison Banche ainsi que sa réaction face à l’élection de Donald Trump. Peines, joies, espoirs, doutes, frustrations et colère sont au menu de ce parcours intime de 426 pages.

Donald Trump méprisé

Vendredi 9 novembre, la presse américaine commentait le sujet le plus croustillant du moment - un moment qui dure depuis deux ans : Donald Trump. Michelle Obama n’est pas tendre avec l’actuel président américain. Elle raconte son choc au moment de l'élection du milliardaire le 8 novembre 2016. Elle affirme ne pas comprendre comment des femmes ont pu voter pour un "misogyne" comme lui.

Elle dénonce aussi la campagne qu’il avait menée pour faire croire au monde que Barack Obama n’était pas né aux États-Unis. "C’était fou et mal intentionné, bien sûr, avec une intolérance et une xénophobie à peine dissimulées. Mais c’était aussi dangereux, délibérément destiné à agiter les débiles et les fous", écrit-elle. "Et si quelqu’un d’instable chargeait son arme et faisait route vers Washington ? Et si cette personne cherchait à s’en prendre à nos filles ? Donald Trump, avec ses sous-entendus lourds et dangereux, a mis ma famille en danger. Et pour cela, je ne lui pardonnerai jamais."

Interrogé au sujet du livre vendredi, Donald Trump a rendu coup pour coup : "Elle a été payée beaucoup d’argent pour ce livre, et ils (les éditeurs, NDLR) insistent toujours pour qu’on fasse dans la controverse", a-t-il affirmé, avant d’ajouter : "Moi je ne pardonnerai jamais (à Barack Obama, NDLR) ce qu’il a fait à notre armée en ne la finançant pas suffisamment."


Détails intimes

Autre thème qui a intéressé des médias américains dans les souvenirs de Michelle Obama : les détails, parfois très intimes, sur sa vie privée. Elle raconte ainsi sa rencontre avec Barack, dans le cabinet d’avocat où ils travaillaient tous les deux. Des collègues lui avaient montré une photo de lui ; elle lui trouvait "un air de geek". Mais lorsqu’elle le voit en chair et en os, la jeune Michelle est conquise par sa "voix riche et même sexy de baryton" et par "le mélange étrange" de calme et de puissance qu’il dégage. Lorsqu’elle se laisse enfin séduire, elle se souvient avoir été renversée par un "vent de désir, de gratitude, d’épanouissement et d’émerveillement".

Pourtant, le début de leur histoire ne fut pas un conte de fées. Michelle Obama confie que les jeunes mariés ont eu recours à la thérapie de couple et à la fécondation in vitro pour leurs deux filles après une fausse couche. Elle explique livrer ces secrets car ils sont trop souvent enfouis dans la vie des gens alors qu’ils sont pourtant très courants. "J’avais l'impression d’avoir échoué car je ne savais pas combien les fausses couches sont courantes, parce qu’on n'en parle pas", a-t-elle affirmé vendredi dans l’émission télévisée d’ABC "Good Morning America". "Nous restons englués dans notre propre douleur, en pensant que c’est de notre faute."

Avec ce livre, l’ex-Première dame entend montrer l’exemple. Elle souhaite que son parcours puisse servir de guide à d’autres femmes qui doutent. Elle raconte ainsi avoir souffert de l’étiquette de "femme noire en colère" qu’on lui collait au front. "J’étais une femme, noire et forte, ce qui pour certains se traduit par en ‘en colère’", écrit-elle. Un cliché selon elle "utilisé depuis toujours" pour écarter les femmes issues des minorités. Une fois arrivée à la Maison Blanche, elle a très vite compris que sa couleur de peau resterait un obstacle aux yeux de certains. Alors qu’on a prêté naturellement une forme d’aura de "grâce" aux Premières dames blanches avant elle, il lui faudrait faire ses preuves. Pour se donner confiance, elle se répète alors : "Est-ce que je suis assez bonne ? Oui, je le suis."

Pas populaire chez tous les Américains

À la Maison Blanche, Michelle Obama affirme que la cloison qui séparait ses activités de celles de son mari était très épaisse. Barack ne l’a appelée qu’une fois au Bureau ovale : c’était après le meurtre de 20 enfants et six adultes lors de la tuerie de Newtown en 2012. Le reste du temps, elle s’est concentrée sur ses propres programmes, notamment "Bougeons", destiné à lutter contre l’obésité chez les adolescents. Alors qu’une bonne partie des démocrates rêveraient de la voir se présenter à la présidentielle, Michelle Obama rejette cette idée : "Je n’ai jamais été une fan de politique, et mon expérience de ces dix dernières années n’y a rien changé ou peu. La méchanceté continue à me dégoûter."

Pour la spécialiste des Premières dames américaines Kate Andersen Brower, interrogée par France 24, "il y a un vide immense au Parti démocrate en ce moment, et les démocrates sont à la recherche désespérée d’une voix modérée, intelligente, captivante, et Michelle Obama est tout cela. Mais être présidente, cela ne l’intéresse pas. C’est peut-être pour ça qu’ils l'aiment tant : ils savent qu’elle n’a pas la soif du pouvoir." La journaliste, auteure de plusieurs livres sur le sujet, nuance cependant : "Il faut rappeler qu’il y a une partie de la population qui ne l’apprécie vraiment pas, et je suis surprise par les réactions au vitriol que j’obtiens quand j’écris à son sujet." Rock star certes, mais force est de constater que même Michelle Obama ne fait pas l’unanimité, dans un pays plus divisé que jamais.

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