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Insécurité et série de meurtres: Oumar fait...Maal aux Sénégalais

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 2 Décembre 2016 à 08:22

Insécurité et série de meurtres: Oumar fait...Maal aux Sénégalais
Le sang jaillit, coule et coule encore. Les esprits et les regards des citoyens sont alors immédiatement tournés vers la Police nationale et la Justice. Alors que le Procureur de la République Serigne BassirouGueye s’en indigne et convoque une application impitoyable de la Loi dont la plus punitive est la perpétuité aux travaux forcés, le Directeur général de la Police nationale, Oumar Maal, semble banaliser en parlant de violences domestiques qui relèvent de l’intimité familiale.

« Les gens se sentent en insécurité, mais en réalité, il n’y a pas d’insécurité ambiante » (sic). Catastrophe ! Cette appréciation a surpris et fait mal aux Sénégalais. Mr Maal s’appuie sur « violences domestiques que la Police ne peut pas gérer, parce qu’elle n’a pas le don d’ubiquité pour être partout et nulle part. »(Sic). Et il cite les cas de Fatoumata Matar Ndiaye et du douanier poignardé par son fils.

C’est l’appréciation maladroite pour un DG de la Police nationale. Les agressions meurtrières, les attaques d’une pharmacie, de services privés et publics, ne seraient donc que des violences domestiques. Et la gymnastique des chiffres et des pourcentages l’amène à voir dans le contexte actuel une baisse de la criminalité et considérer qu’ « il n’y a pas d’insécurité au Sénégal »

Cette appréciation du DG de la Police nationale ne fait que rendre les Sénégalais plus que jamaisinquiets et craintifs avec un esprit gagné par la psychose du sang. En jouant au Sociologue pour réfuter l’existence d’une insécurité publique au Sénégal, en tentant d’en donner une lecture si rudimentaire, Oumar Maal fait mal.

 Une Police peu garnie avec des méthodes arbitraires
En prenant service en Octobre 2016, Oumar Maal promettait de mètre le citoyen au cœur du management sécuritaire de proximité. Mais il n’en est pas encore le cas. Le plus souvent, c’est lemédecin après la mort.

Dans beaucoup de Commissariats, les normes d’objectivité ne sont pas respectées. Deux personnespeuvent, par exemple, être suspectées et interpellées. L’une peut être relaxée grâce à l’intervention d’une tierce personne et l’autre maintenue. A ces méthodes arbitraires et constatables dans beaucoup de lieux d’autorités policières, s’ajoutent aussi la violence policière, la violence verbale qui blesse l’amour-propre même du coupable, ce qui l’expose à des dérives fatales, et le comportement également violent de certains policiers. Oumar Maal n’en parle pas.

Et puis, des Agents de Sécurité de Proximité sont massivement recrutés sans aucune expérience, ce qui explique le modique salaire qu’ils reçoivent et qui les expose à des forfaitures. Autant la société sénégalaise a des tares, autant la Police qui devrait la protéger a ses limites et ses informités morales etprofessionnelles.

Violences domestiques ou violences publiques ?

Le rapport 2015 du Département américain rendu public, signale des failles du système sécuritaire auSénégal. Là encore, comme il l’a fait à la Foire de Dakar où il visitait le stand de la Police nationale,Oumar Maal a répliqué : « par rapport à ce rapport, la réponse est nette, claire et précise. Dans aucun pays du monde, aucune sécurité n’est fiable à 100% » !

 Pour la sécurité intérieure, la violence domestique en est une réalité. Mais elle ne représente rien, absolument rien face aux violences publiques qui se soldent par des découvertes macabres, des agressions mortelles et une circulation permanente d’armes blanches. Pendant les Nawétane, les batailles rangées se multiplient face un menu nombre de policiers composé généralement de jeunes sans expérience dont le seul moyen est la violence qui attise des braises.
Les violences sont plus publiques que domestiques. Et ce sont ces actes publics que la Police doit juguler, non en brimant des innocents comme elle le fait souvent et non en s’en prenant à candides citoyens jusque dans leur logis. La Police sénégalaise a un génie en matière d’enquêtes qu’elle charrie au devoir de réserve et de respect de la présomption d’innocence. Nul n’en disconvient.

Mais elle doit se revoir et revoir sa stratégie de lutte contre l’insécurité dans ce pays où les citoyens sont devenus paranoïaques, anxieux et tourmentés. Mais quand on jouit d’une excellente protection, on ne peut en mesurer la dimension.

Le Piroguier



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