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​Air Sénégal : révélations sur le dernier scandale qui a emporté monsieur "je ne rends compte qu'au Président" - Bohn débarras !

Rédigé par Dakarposte le Samedi 20 Avril 2019 à 13:17

Réduit au rang de simple administrateur et remplacé par Ibrahima Kane, ci-devant directeur général du Fonsis, Philippe Bohn- qui tente de faire croire à ses contacts dans les médias étrangers qu'il a démissionné de ses fonctions- laisse une situation catastrophique à Air Sénégal qui devrait motiver l'ouverture d'une enquête préliminaire. Fait assez cocasse : le remplacement de Bohn fait partie des premiers à alerter sur les dérives de ce dernier lors du montage financier pour l'achat de l'A 330-900 auprès d'Airbus.


​Air Sénégal : révélations sur le dernier scandale qui a emporté monsieur "je ne rends compte qu'au Président"  - Bohn débarras !
Libération a révélé ces derniers jours toute la pagaille au sein d'Air Sénégal née par la faute d'un seul homme : Philippe Bohn. A l'issue d'une réunion du conseil d'administration hier, Bohn a été démis de ses fonctions de directeur général et remplacé par une compétence reconnue, en l'occurrence Ibrahima Kane qui dirigeait le Fonsis. Pour gérer les formes, Bohn a été nommé administrateur. Contrairement à ce que beaucoup pensent, il n'a pas été limogé à cause de la panne de l'A330-900 qui a entraîné une série de dysfonctionnements sur les vols d'Air Sénégal mais pour ses relations troubles avec la compagnie portugaise Hi Fly. Déjà, lorsqu'Air Sénégal devait démarrer ses vols vers Paris et que son appareil flambant neuf n'était pas fonctionnel, c'est auprès de Hi Fly que Bohn avait loué un appareil. 
A la suite de la panne récente de l'appareil- que Bohn a minimisé en parlant de problème de joint-, le désormais ex directeur général d'Air Sénégal a réédité le coup en louant deux avions, un A340 et un A330 auprès de la même compagnie portugaise. Et ce, sans informer le conseil d'administration ou l'actionnaire principal à savoir la Caisse des dépôts et consignation (Cdc). Il n'en fallait pas plus pour que le Dg de la Cdc, Aliou Sall, exige de Bohn une copie détaillé du contrat qu'il avait signé avec Hi Fly. Après un jeu de cache-cache, Bohn lui a envoyé le contrat, sans les engagements financiers, qu'il a barré au feutre en estimant que ces donnés étaient...confidentiels. Même pour l'actionnaire? Comme si le ridicule ne tuait pas. 
C'était  en tout cas la goutte d'eau qui a fait déborder le vase car quelques jours plutôt,  le même Bohn avait pris un nouveau local au Plateau, loué à 10 millions de Fcfa par mois, sans avertir personne, comme l'a révélé yérimpost. 
A vrai dire, Philippe Bohn n'en faisait qu'à sa tête et se bornait à toiser ses interlocuteurs avec son fameux "je ne rends compte qu'au Président". Un Président qui a justement exigé son limogeage et choisi, pour le remplacer, Ibrahima Kane. Une double humiliation pour Philippe Bohn car Ibrahima Kane a été le premier à alerter sur ses dérives. Lorsqu'il a fallu acheter l'avion auprès d'Airbus, le Fonsis et le ministère des Finances avaient fait un montage avec la Banque islamique de développement (Bid) qui devait permettre, avec la garantie de l'Etat, d'acheter l'appareil moins cher. Alors que tout était en place, Bohn a requis les services de cabinets français, à l'instar de Lazard, chèrement payés comme intermédiaires, et de la Société générale pour faire le "coup". Au final, l'opération aura coûté dans sa globalité pas moins de 150 milliards de Fcfa alors que le schéma proposé par le Fonsis allait permettre des économies de 10 milliards de Fcfa. "Bohn ne doit pas quitter le territoire national tant que toute sa gestion n'aura pas été passée au crible", tranche un connaisseur du dossier qui révèle d'ailleurs que la Cdc a décidé d'étudier point par point tous les contrats signés sous son magistère et qu'il refusait de communiquer. On espère que ces vérifications vont s'étendre aux fonds payés à l'agence Albg, qui règne sur la com d'Air Sénégal et dont la filiale sénégalaise a été montée le 7 février 2017, soit un an après la fondation d'Air Sénégal. La même boîte bénéficie aussi de juteux contrats de l'Apix notamment dans le cadre "l'élaboration d'une stratégie marketing et de promotion touristique". Que dire d'Africa Global qui édite "Téranga", le magazine d'Air Sénégal ? Nous y reviendrons. 
Cheikh Mbacké Guissé



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