Thème: Enjeux et Défis sécuritaires liés à l'application par le Sénégal du protocole de la CEDEAO et de l'UA sur la libre circulation des Personnes (juillet 2019)
L’appel au dialogue du Colonel Assimi Goita du 10 janvier 2022, suite à la série de mesures prises à l’encontre de l’état du Mali, montre, s’il en est besoin encore, que les autorités maliennes, quoique surprises par l’ampleur des sanctions prononcées par la conférence des Chefs d’Etat, gardent leur sérénité et réaffirment leur appartenance et leur ancrage dans la CEDEAO. Ainsi, le Colonel Goita parle de trouver un équilibre entre le respect des principes fondamentaux de la CEDEAO, auxquels tous les états membres sont astreints, et la nécessité d’accorder un peu plus de temps au processus d’un retour à la vie institutionnelle démocratique normale. Ce qui indique que les bases d’une retrouvaille entre le Mali et sa famille CEDEAO sont déjà jetées, d’autant plus que la CEDEAO, dans son protocole additionnel de 2001, prévoit déjà les dispositions à prendre au besoin pour accompagner, encourager et soutenir tout état membre par le truchement du Conseil de Médiation et de Sécurité.
La conférence des Chefs d’Etat du 21 septembre 2021, tout en rappelant les principes constitutionnels communs, suite au coup d’etat au Mali, exprimait sa préoccupation face à « la lenteur dans la préparation des élections prévues en fin février 2022 » et avait invité les autorités militaires maliennes à « un respect strict du calendrier de la transition. »
Tenant compte du contexte de la région ouest africaine, marqué par la fragilité de la plupart des états souvent exposés à des coup d’état militaires, cas récents de la Guinée et du Mali, la position de la CEDEAO pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel peut se comprendre aisément. Car, seule la consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance dans tous les états membres peut être gage de la stabilité politique et sécuritaire, et du développement économique dans la sous-région.
La vague d’émotions et de protestations soulevée par les sanctions annoncées par la CEDEAO montre à suffisance que la majorité des citoyens des états membres, les acteurs de la société civile entre autres, maitrisent à peine les enjeux et les défis politiques, économiques et sécuritaires liés aux coups d’états militaires en Afrique de l’Ouest. Ils ont du mal, en effet, à comprendre l’esprit et les raisons objectives de la fermeté adoptée par la conférence des Chefs d’Etat .
Il est dors et déjà temps que les populations comprennent que les jalons de la CEDEAO des peuples sont ainsi posés grâce à une politique hardie d’intégration économique aboutissant à l’instauration de zone de libre-échange et à l’harmonisation des législations en matières de procédures douanières, de politiques budgétaires, de politiques de défense et de sécurité, de commerce etc. En somme, le niveau d’intégration dans la CEDEAO est arrivé à un point tel que le Mali, mais aussi tous les états membres portent en eux l’ADN de la CEDEAO. Et le processus d’intégration étant tout simplement irréversible, l’unique voie de sortie de crise ne peut être que le dialogue et la recherche de solutions dans la famille CEDEAO principalement, ceci dans le respect des principes fondamentaux et des intérêts des populations.
Par M. Sidy Same Directeur du CNRE
Master II Défense et Sécurité nationales au CHEDS/Dakar ( Centre des Hautes Études de Défense et de Sécurité)
L’appel au dialogue du Colonel Assimi Goita du 10 janvier 2022, suite à la série de mesures prises à l’encontre de l’état du Mali, montre, s’il en est besoin encore, que les autorités maliennes, quoique surprises par l’ampleur des sanctions prononcées par la conférence des Chefs d’Etat, gardent leur sérénité et réaffirment leur appartenance et leur ancrage dans la CEDEAO. Ainsi, le Colonel Goita parle de trouver un équilibre entre le respect des principes fondamentaux de la CEDEAO, auxquels tous les états membres sont astreints, et la nécessité d’accorder un peu plus de temps au processus d’un retour à la vie institutionnelle démocratique normale. Ce qui indique que les bases d’une retrouvaille entre le Mali et sa famille CEDEAO sont déjà jetées, d’autant plus que la CEDEAO, dans son protocole additionnel de 2001, prévoit déjà les dispositions à prendre au besoin pour accompagner, encourager et soutenir tout état membre par le truchement du Conseil de Médiation et de Sécurité.
La conférence des Chefs d’Etat du 21 septembre 2021, tout en rappelant les principes constitutionnels communs, suite au coup d’etat au Mali, exprimait sa préoccupation face à « la lenteur dans la préparation des élections prévues en fin février 2022 » et avait invité les autorités militaires maliennes à « un respect strict du calendrier de la transition. »
Tenant compte du contexte de la région ouest africaine, marqué par la fragilité de la plupart des états souvent exposés à des coup d’état militaires, cas récents de la Guinée et du Mali, la position de la CEDEAO pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel peut se comprendre aisément. Car, seule la consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance dans tous les états membres peut être gage de la stabilité politique et sécuritaire, et du développement économique dans la sous-région.
La vague d’émotions et de protestations soulevée par les sanctions annoncées par la CEDEAO montre à suffisance que la majorité des citoyens des états membres, les acteurs de la société civile entre autres, maitrisent à peine les enjeux et les défis politiques, économiques et sécuritaires liés aux coups d’états militaires en Afrique de l’Ouest. Ils ont du mal, en effet, à comprendre l’esprit et les raisons objectives de la fermeté adoptée par la conférence des Chefs d’Etat .
Il est dors et déjà temps que les populations comprennent que les jalons de la CEDEAO des peuples sont ainsi posés grâce à une politique hardie d’intégration économique aboutissant à l’instauration de zone de libre-échange et à l’harmonisation des législations en matières de procédures douanières, de politiques budgétaires, de politiques de défense et de sécurité, de commerce etc. En somme, le niveau d’intégration dans la CEDEAO est arrivé à un point tel que le Mali, mais aussi tous les états membres portent en eux l’ADN de la CEDEAO. Et le processus d’intégration étant tout simplement irréversible, l’unique voie de sortie de crise ne peut être que le dialogue et la recherche de solutions dans la famille CEDEAO principalement, ceci dans le respect des principes fondamentaux et des intérêts des populations.
Par M. Sidy Same Directeur du CNRE
Master II Défense et Sécurité nationales au CHEDS/Dakar ( Centre des Hautes Études de Défense et de Sécurité)


CEDEAO-MALI: Après l’émotion, le dialogue… (Par M. Sidy Same Directeur du CNRE)

