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Coalition Manko Taxawu Senegaal: une alliance aux profils multiples

Rédigé par Dakarposte le Samedi 13 Mai 2017 à 13:42

Coalition Manko Taxawu Senegaal: une alliance aux profils multiples
La coalition Manko Taxawu  Senegaal regroupe des leaders issus à la fois des rangs de la mouvance présidentielle et des anciens membres du Parti démocratique sénégalais. Cependant, chacun de ces différentes personnalités a une raison spécifique d’encourager la liste commune de l’opposition.

 Me Wade : la locomotive

Le Pape du Sopi parmi les têtes d’affiche de la coalition Manko Taxawu Senegaal ? Si cela se confirme, ce serait un grand coup de pouce pour l’opposition. Abdoulaye Wade serait tout simplement l’élément hors du commun de cette coalition. Ce n’est pas pour rien qu’il est pressenti à la tête de la liste nationale commune de cette super structure politique. Il suffit juste de regarder les autres leaders de la coalition pour se rendre compte de l’envergure de Me Wade au sein de cette entité. Idrissa Seck, Modou Diagne Fada et Pape Diop sont tous sortis de l’école du Vieux. Jean Paul Dias aussi en fait partie, puisqu’il a été membre du PDS, avant d’en être exclu en 1995. Mamadou Diop Decroix a été aussi, pendant  des années, sous les ordres du patron des libéraux, en tant qu’allié. En d’autres termes, 5 des leaders qui composent la coalition Manko Taxawu Senegaal sont d’une manière ou d’une autre de la formation de Wade.

Mais le père de Karim, en dépit de son poids emblématique, a besoin de soutien derrière lui. En effet, son parti ne cesse d’être affaibli depuis la perte du pouvoir en 2012. Une dizaine de responsables de premier plan ont quitté, sans compter les autres de degré moindre. Wade est donc certes une bonne locomotive, mais il lui faut des wagons bien remplis pour convoyer la marchandise électorale. Ce que le PDS ne peut plus lui assurer. D’où la nécessité d’une coalition.

Decroix : l’éternel Wagon

De tous les leaders de l’opposition, il est sans doute celui qui a le plus besoin d’une coalition. Mamadou Diop Decroix est l’un de ces patrons des partis de gauche réputés être des faiseurs de roi, sans jamais être roi. Depuis la première alternance politique, son parti se fait remorquer par le PDS. Il est aujourd’hui difficile de dire ce que pèse cet homme. Lorsque son ex-patron Landing Savané a voulu  se démarquer du PDS après un long compagnonnage (on peut être avec des voleurs sans être voleur, disait Landing), le parti a été scindé en deux : AJ, version Decroix et AJ/authentique, version Landing.  Depuis lors, l’ancien numéro deux de AJ est resté avec les Libéraux. Son passé politique lui confère une certaine envergure au sein de cette grande entité de l’opposition. Mamadou Diop  Decroix a été le coordonnateur du Front patriotique pour la défense de la République (FPDR). Une coalition  dans lequel on retrouve pourtant le PDS. C’est qu’en l’absence de Wade, Decroix a de quoi faire valoir devant Oumar Sarr et  Cie. Il en est de même face aux autres plus jeunes que lui.

Khalifa Sall : l’étoile montante

N’eût été l’adversité dont il est la cible, Khalifa Sall prendrait sans doute le risque d’aller seul aux prochaines Législatives. Pour tester à nouveau sa côte de popularité. Il est à lui seul une équation pour le pouvoir, car son aura ne cesse de s’accroître. Mais avec la posture du parti présidentiel (APR) et de son parti le PS, le maire de Dakar a besoin de plus d’appui pour ne pas être noyé dans les eaux politiques de la presqu’île du cap vert. Le responsable socialiste, lâché par Tanor, a certainement tiré les leçons du référendum du 20 mars 2016. Tous les moyens ont en effet été déployés pour mettre à terre la coalition Taxawu Dakar. Face aux manœuvres du pouvoir, Alioune Ndoye et Doudou Issa Niass ont fini par quitter le navire. Jean Baptiste Diouf de Grand-Dakar, lui, a gardé une position ambigüe. Depuis le 7 mars dernier, l’édile de la capitale est en prison dans le cadre  de la caisse d’avance de la municipalité de Dakar. Une affaire considérée par ses partisans comme une tentative de liquidation judiciaire après l’échec des manèges politiques. Cet ancien ministre sous Diouf a donc plus que jamais besoin d’être bien entouré pour ne pas se faire encercler par ses adversaires.

Idrissa Seck : L’imprévisible

Avec Idrissa Seck, rien n’est encore clair. Ils sont certainement nombreux dans la coalition, et au-delà, à se demander si le numéro 1 de Rewmi acceptera de se ranger derrière un autre, tant l’homme est connu pour l’estime qu’il a de lui-même. Cet ancien Premier ministre aime se positionner en homme d’Etat. Or, dans la coalition, il y a des questions de fond à aborder, telles que le futur chef du gouvernement et le président de l’Assemblée nationale, en cas de victoire. Ces points ne seront certainement pas faciles avec les autres, mais encore moins avec lui qui se veut un leader naturel. Mais l’ancien maire de Thiès sait aussi évaluer ses chances. Certes, il reste le maître de la capitale du Rail, mais son électorat ne cesse de s’effriter au fil des élections aussi bien dans sa ville de Thiès que sur le reste du territoire national. Pendant ce temps, la majorité présidentielle ne cesse de gagner du terrain. Lui aussi a donc davantage intérêt à être dans une large coalition pour non seulement gagner Thiès aux Législatives, mais aussi se voir certainement attribuer la victoire, même si c’est le résultat de l’addition des forces.

Jean Paul : Le batteur de Dias

Entre lui et le chef de l’Etat, on sentait le divorce venir. Tant que la traque des biens supposés mal acquis était orientée vers Karim et autres responsables du PDS, Macky Sall pouvait avoir Jean Paul Dias à ses côtés. Mais depuis que Barthélémy a été touché, les notes du Dias en direction du pouvoir ont changé. Le fondateur du BCG, membre de Macky 2012, devenait de plus en plus critique.  On le sentait prendre la porte. A l’image d’un Mamadou Diop Decroix, il est difficile de définir son poids politique. Lui aussi est en éternel coalition ; et on ne lui connaît pas une base qui lui est acquise. Mais il est de ces vieux routiers de la politique qui savent s’opposer pour avoir blanchi sous le harnais. Ses prises de parole sont aussi redoutées. Jean Paul attaque sans mettre de gants. C’est donc un allié dans la bataille médiatique pour ceux qui veulent rester dans la diplomatie.  

Malick Gakou : La reconquête de Guédiawaye

Les élections législatives du 30 juillet prochain seront l’occasion pour certains candidats de se présenter pour la première fois. L’ancien ministre du Commerce sous Macky Sall  fait partie  de ce lot. Exclu de l’Alliance des forces de progrès (Afp), Malick Gakou crée sa propre formation politique (Grand parti) et se lance à la conquête de l’électorat à travers des tournées nationales. Aujourd’hui, l’enfant de Guédiawaye est membre de la coalition Manko Taxawu Senegaal dont il est le coordonnateur. Son intégration dans cette alliance n’est pas fortuite. En effet, le leader du Grand Parti qui convoite le fauteuil présidentiel ne peut pas prendre le risque de faire cavalier seul pour éviter une déroute et discréditer sa formation politique face à Alioune Sall et son parti. Les Législatives du 30 juillet 2017 lui permettront alors de jauger son poids électoral dans sa localité et ensuite viser le Palais présidentiel. Le leader du Grand parti peut sans doute rester optimiste car le 06 mai dernier, 21 partis politiques et mouvements l’ont choisi  pour en faire leur candidat aux joutes électorales de juillet.  

Cheikh Bamba Dièye : A l’assaut de Mansour Faye

L’ancien maire de Saint-Louis qui était jusque-là absent de la coalition Manko Wattu Senegaal a rejoint l’alliance électorale Manko Taxawu Senegaal. Cheikh Bamba Dièye est précisément passé par la coalition Initiative 2017 dirigée par Khalifa Sall pour intégrer la grande coalition de l’opposition. Le Leader du Front pour le Socialisme et la Démocratie/Benno Jubel (Fsd/Bj) fait partie des premiers dissidents de la coalition Bby. Cheikh Bamba Dièye a toujours évoqué les promesses non tenues par ses anciens alliés. Il dénonce entre autres  la mal gouvernance et la ‘’traque des opposants’’ initiée, selon lui, par l’actuel régime. Un ensemble de raisons qui ont poussé l’ancien ministre à rejoindre les rangs de l’opposition et faire face au beau-frère de Macky Sall, Mansour Faye dans son Saint-Louis d’origine.

Modou Diagne Fada : ‘’bunkeriser’’ Kébémer

L’ancien ministre de l’Environnement puis de la Santé sous Wade retrouve dans la coalition de l’opposition le Pds, son parti d’origine. Modou Diagne Fada qui a toujours été décrit par ses anciens ‘’frères’’ libéraux comme un pro Macky Sall, voire un cheval de Troie, a mis sur pied depuis mai 2016 sa propre formation politique : Ldr/Yessal. Tout comme Malick Gakou, l’ancien président du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates va jauger son nouveau poids électoral, après Waar-wi dissous dans le PDS au lendemain des Législatives de 2007. Malgré  les bonnes intentions, Modou Diagne Fada est convaincu qu’il sera difficile à l’opposition d’imposer une cohabitation à Macky Sall dans la divergence. Cet engagement  dans la coalition lui permettra de faire face au pouvoir dans le département de Kébémer dont il est le président du Conseil.

Mamadou Lamine Diallo : le profil économique

Le leader du Mouvement Tekki a tourné le dos à Macky Sall après le référendum du 20 mars 2016. Mamadou Lamine Diallo a progressivement engagé le combat au sein de l’opposition et a été le dernier coordonnateur de la coalition Manko  Wàttu Senegaal. Cependant, le parlementaire s’est toujours fait entendre sur les questions liées à l’économie et aux ressources naturelles, notamment le pétrole et le gaz. Aujourd’hui, il est persuadé que la fusion des forces de l’opposition est une obligation qui permettra d’imposer la cohabitation  et ainsi ‘’réhabiliter l’Assemblée nationale’’. Même si l’homme a un bon profil pour être député, notamment sur les questions économiques, il lui manque une assise politique pour gagner seul des élections.

Mansour Sy Djamil :  Le nouvel adhérent

Il a officialisé son adhésion à la coalition de l’opposition hier. Le départ de Mansour Sy Djamil de Benno Bokk Yaakaar a été récemment exigé par les militants de son parti. Leur argument est que Macky Sall n’a pas respecté ses engagements relatifs à la prise en compte des conclusions des Assises nationales dans sa politique. Mieux, ils en veulent au président de la République qu’ils accusent de ne pas considérer leur chef de file qui s’est pourtant battu pour le départ de Wade. Aujourd’hui, “le marabout intellectuel” semble répondre favorablement à leur interpellation. En effet, après Bby, Mansour Sy Djamil vient de se ranger du côté de l’opposition et entend battre campagne au sein de la coalition Manko Taxawu Senegaal.

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