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Goodbye, "Grand ABC"!

Rédigé par Dakarposte le Dimanche 29 Août 2021 à 01:11

Goodbye, "Grand ABC"!
J'ai quelque chose de gravé dans la tête,
Dans la mémoire,
Dans le coeur.
Quelque chose de pur, de magnifique,
C'est mon secret.
Ce secret, c'est notre amitié
Qui durera pour l'éternité,
Même si tu n'es plus de ce monde,
Tu resteras à jamais
Mon ami et "grand ABC", comme je te surnommais affectueusement.

Quel est ce mal être gravé en moi ?
Quelle est cette chose qui me ronge de tristesse ?
Quel est ce chagrin qui fait
que je ne suis pas dans mon assiette depuis l'annonce de ta disparition ?
Ce mal être,
Cette chose,
Ce chagrin date depuis que je t'ai perdu, il y'a de cela quelques heures
Toi,
Mon ami et "Grand ABC".

Pourquoi m'as tu porté en haute estime ?
Pourquoi m'as tu supporté ?
Pourquoi as tu été mon pote?
Je peux répondre à toutes ces questions que l'on me pose sur toi,
À part une seule qui me hante depuis l'annonce de ta mort :
Pourquoi es tu mort Grand ABC ?

J'aurais voulu te dire à quel point je tiens à toi Grand,
Mais on m'a toujours appris que les paroles s'envolent
et que les écrits restent.
J'aurais voulu  te prouver derechef que tu restes mon ami et confident,
Malheureusement, tu ne le sauras jamais
Car tu es prématurément décédé,

Et, comme disait mon regretté grand père, à la mort d’un proche, ami etc... prononcer un discours est sans doute la façon la plus personnelle et la plus touchante de lui rendre hommage en exprimant à la fois sa valeur, ses qualités, vos souvenirs communs. Mais il est parfois difficile de traduire ses sentiments en mots et de les coucher sur le papier.

Pourquoi toi Grand?

Il y'a de cela quelques semaines, je me tenais sur le rivage de la mer au Terrou Bi.

Un bateau appartenant au patron de cet havre de paix à moteur multicoques venait d'appareiller.

Il déployait  ses voiles blanches à la brise du matin et cinglait  vers l'océan.

C'est là un objet de beauté, et je restais à le regarder jusqu'à ce qu'enfin, il s'effaçait  à l'horizon, et que quelqu'un à mes côtés disait : " Il est parti".

Parti où ? parti de notre vue, c'est tout.

Il garde la même taille, mâts, bastingage, et coque, que lorsque je le voyais, et il est tout aussi capable de porter son fardeau et son fret vivant à sa destination.

Qu'il diminue, qu'il échappe totalement à ma vue, voilà qui est en moi, pas en lui ;

Et juste au moment où quelqu'un disait à mes côtés : " il est parti", voici que d'autres (plus tard) le regarderont revenir et d'autres voix s'élever : " Le voici, il vient ".

C'est cela qu'on appelle mourir. Pourquoi toi Grand?

Ce jour-là, je t'ai croisé sur le hall du Terrou Bi. Comme à l'accoutumée, ta douce moitié était là, avec son légendaire tact à ton image. 
Spontanément, tu m'as invité à te rejoindre à table. Nous nous sommes attablés avec deux de tes potes ( le célèbre  ami du Président Macky Sall, Abdourahmane Dabo plus connu sous le pseudo de Dialinké et le loyal Abdoulaye Fall). La conversation animée tournait autour de l'actualité du pays. Mais, je garde l'image d'un homme pondéré, qui  parlait à bon escient. 
Grand,  en  commis émérite de l'Etat, tu discutais avec sagesse.  
Ce jour-là, tu avais juste pris une tisane proposée par ta veille connaissance Dialinké et j'ai insisté pour que ta dame prenne le savoureux cocktail fait maison du Terrou Bi. 

Grand, ta famille, tes amis, tes collègues, tous ceux qui t'ont connu et apprécié… Tout le monde est là.
Nous sommes tous là pour te dire adieu et te rendre un dernier hommage.

Tu pars avant nous, bien trop tôt, bien trop vite… Et ta disparition nous rappelle comme une évidence que nous sommes finalement bien peu de choses et qu'il faut profiter de chaque seconde, de chaque minute ici bas…

J’ai été très heureux que tu m’en accordes quelques-unes… Toi, qui savais faire beaucoup avec si peu, toi qui savais cultiver  l’amitié, le sens rare du discernement dans cet univers futile et périssable… tu rendais ces moments rares...

Notre première rencontre à Guiguinéo  chez l'ex Premier Ministre, ton pote Me Souleymane Ndéné Ndiaye en 2006 restera à jamais gravé dans ma mémoire. "Jules Ndéné", comme on surnomme affectueusement, cet ami commun, avait convié ses proches au Saloum. Le cortège en partance pour Kaolack  avait fait une escale à Guiguinéo. Je garde de ce jour à marquer d'une pierre blanche l'image  du véhicule (une 406 bleue) de Lamine Touré (frangin de feu Me Khassimou Touré) bloqué des heures durant dans la boue après de fortes pluies.

Comment  oublier autant d'anecdotes jusque-là gardées entre nous ? Comment oublier l’ami fidèle et véridique, spontané, sincère, le collègue apprécié pour d'autres, le père attentionné, le mari aimant (pour ton calme épouse) que tu as toujours été ? Impossible. Ta mémoire sera toujours gravée dans nos coeurs.

Tu laisses un vide immense derrière toi. 

Je garde de toi l'image d'une âme qui s'est entièrement dévouée  aux difficultés du peuple Sénégalais. Tu me disais souvent: "Jeune frère, tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité."

 En somme, c'est avec beaucoup de tristesse et de compassion que je présente  mes plus sincères condoléances à ton épouse, à ta family, bref à tous tes proches...
Par cette présente, je leur présente  mon soutien dans ce moment douloureux.

Et pour mieux le surmonter, nous n’aurons qu’à nous souvenir de ton rire, de ta bonne humeur, de ta bonté et de ton éternel optimisme.

Il me faudra certainement très longtemps avant de réaliser que tu es parti,  que n’aurons plus nos discussions interminables, nos petites chamailleries,...

Il me faudra certainement très longtemps… Toute la vie même. Je ne t’oublierai jamais. Très à cheval sur tes principes, ton action courageuse, remarquable, connue de tous, restera pour toujours inégalée. Nous, Sénégalais, voire Africains, devons  nous inspirer de toi,  j'allais écrire de ta simplicité,   de ta  valeur intrinsèque, entre autres idéaux. 

En expert, tout en déjouant les pièges têtus des intérêts personnels ou de groupes,  tu savais distinguer dans l'écheveau emmêlé des faits quotidiens d'importance nationale ou internationale,...Tu savais distinguer la bonne graine de l'ivraie,  l'essentiel à réaliser coûte que coûte pour l'émergence du Sénégal...


Tu avais le don d'éclairer les esprits et d'éveiller les curiosités. Tu avais compris qu'il fallait placer l'humain et la nature au centre de tout. Ton intelligence (machallah) et ta voix chaleureuse aux accents  anglo-saxon nous manquent déjà.


Goodbye Grand ABC… et merci pour tout!

Que ton âme repose en paix et qu'elle demeure éternellement dans les  jardins de Firdawss sous lesquels coulent des ruisseaux!






Mamadou Ndiaye, journaliste d'investigations, Dirpub dakarposte
clounjay@yahoo.fr



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