Mahib Hanne : "J'ai été radié par le DG des ADS, Pape Mael Diop, mais (...) Ce que je retiens de Wade et Macky (...)""

M. Hanne, voulez-vous vous présenter aux lecteurs et lectrices de dakarposte ?
Vous conviendrez avec moi que c'est difficile de se présenter, mais je me nomme Mahib Hanne, natif du Sénégal, originaire de Dagana. Je suis un ancien chef du protocole des Aéroports du Sénégal, Diplômé en sciences politiques et sociales. Je suis par ailleurs expert en protocole et Organisations des événements diplomatiques, diplômé de l'école nationale d'administration à Paris. J'ai eu la chance d'apprendre les nouvelles pratiques du métier de Diplomate à l'Ena à Paris.

Votre métier consiste à quoi exactement ?
Aujourd’hui, le service du Protocole est une direction forte, avec à sa tête, le chef du Protocole, introducteur des Ambassadeurs, qui a lui-même rang d’Ambassadeur.
Au-delà des changements politiques, le Protocole reflète la permanence et l’unité de l’État. À la différence de nombreux pays, il n’y a en France qu’un seul Protocole qui fut toujours rattaché à la fonction diplomatique. Cette tradition fait son originalité et lui dicte ses missions.
Il est bien difficile d'exposer en une heure les règles du protocole et de la courtoisie qu'un administrateur doit connaître pour faire bonne figure dans le monde et faire honneur à la fonction éminente qu'il occupe dans le corps social. Le protocole est le cadre dans lequel les contacts diplomatiques peuvent être menés d'une manière ordonnée. 
De plus, le Protocole est chargé de l’accueil des hôtes étrangers de marque, de veiller à leur sécurité ainsi qu'à celle des missions étrangères. Cette Direction , je parle de la Direction du Protocole, gère également l'octroi des concessions nobiliaires et des distinctions honorifiques dans les Ordres nationaux, l’organisation de conférences internationales etc...

Dans quelles circonstances vous êtes-vous retrouvé dans la capitale française ?
Je me suis retrouvé dans la capitale française à la suite de ma radiation à l'agence des aéroports du Sénégal. Je n'ai pas perdu de temps, je suis allé très vite continuer mes études axées dans la diplomatie.
Après toutes ces années hors du pays, j'ai pris le temps de la réflexion, J'ai pu prendre le recul nécessaire et tirer beaucoup de leçons.
Vous savez, je suis fier de mon pays. J'aime le Sénégal. J'ai toujours su que je serai appelé un jour à prendre mes responsabilités et à participer au développement de mon pays. J'ai senti qu'il est temps de mettre mes compétences acquises en France, au service d'une plus grande cause, celle d'une grande nation, qui est le Sénégal.
Il est temps de tourner la page de l'opposition, penser à l'avenir de notre cher pays, de s'engager et de donner du temps pour notre patrie.

Pour vous prendre au mot, vous dites que vous avez été radié. Lequel des Directeurs des ADS vous a radié et pour quel motif ?
Vous savez, ma radiation des ADS a été très abusive... Je préfère m'en arrêter là car c'est une affaire qui a été dite partout, mais ce que je peux dire est que j'ai servi les ADS.
Je les ai servi avec croyance et espérance, et même au delà de mes capacités, avec force et détermination. Et je sais que le Directeur Général , Pape Mael Diop, regrette de m'avoir licencié. Mais, même s'il m'a licencié, je reconnais qu'il a fait quelque chose pour moi. C'est lui qui m'a recruté aux ADS, et il m'a permi une fois d'aller faire une formation en France. Je le remercie quand-même pour cela et je lui en serais éternellement redevable.
Vous n'êtes pas sans savoir que c'est difficile de vivre hors de son pays, il ya eu des difficultés au début, mais avec ma bravoure et mon courage, j'ai pu surmonter toutes ces difficultés. Je remercie le bon Dieu de m'avoir donné cette force. Je remercie mes parents qui ont toujours été à mes côtés mais également ma brave épouse qui a su surmonter. Mention spéciale à elle.
Cela dit, en France, j'ai continué mes études et j'en ai profité pour décrocher mon Master en Sciences politiques et sociales. J'ai eu à faire plusieurs stages dans beaucoup d'institutions de la République Française et c'est vraiment une chance pour moi. La France m'a donné cette  opportunité. Je remercie également le Président Emmanuel Macron, car vous savez, lors de son investiture, j'ai été la première personne, le premier Sénégalais qui lui a demandé de collaborer étroitement avec le Sénégal. Il m'a répondu qu'il ferait beaucoup pour ce pays.

Quelle image gardez vous de l'ancien Président Me Abdoulaye Wade que vous connaissez bien ?
Abdoulaye Wade est un homme riche en savoir, un homme de bonne foi, qui a tout donné pour son pays. Il a l'amour du Sénégal.

Quid de son successeur Macky Sall ?
Le président Macky Sall est en train de faire un travail extraordinaire et exceptionnel. Je pense que le Sénégal suit une voie très intéressante. Et l'exploitation maîtrisée des ressources pétrolières pourrait très rapidement, améliorer la qualité de vie des sénégalais. Je salue son engagement et son attachement à l'unité et à la prospérité du Sénégal, au bonheur et à la fierté des sénégalais. Le travail, l'effort et le dévouement sont ses principes au quotidien.

Quel commentaire faites vous des retrouvailles Macky/Wade ?
Les retrouvailles entre Wade et Macky vont être très bénéfiques pour le pays. Cette réconciliation permettra aux sénégalais de se réconcilier eux-mêmes. C'est une très bonne démarche et un acte très courageux de la part de Son Excellence Macky SALL. Qu'allah lui donne la grâce et la force dont il a besoin pour servir le Sénégal

Pour avoir blanchi sous le harnais, quel message lancez-vous à la jeunesse Sénégalaise ?
Miser sur la jeunesse sénégalaise, c'est miser sur l'avenir du Sénégal. J'appelle la jeunesse sénégalaise au travail car notre pays a besoin d'eux. J’aimerais dire à la jeunesse qu’il est possible de passer de la contestation à la construction, j’appelle à la réconciliation réelle. La solution réside dans la réconciliation entre la jeunesse et les élus, et c’est grâce à cette réconciliation réelle que nous pourrons avoir des fondations solides pour le bien de tous les sénégalais.

Un dernier mot ?
Pour finir, je formule l'espoir de voir une jeunesse engagée pour le pays. la jeunesse sénégalaise doit prendre toute sa place, car on ne prépare pas l’avenir sans ceux qui en seront les acteurs.