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Presse - Pouvoir public : "Le régime de la 3e alternance politique nous a démontré qu'elle a une vision politicienne des médias", dénonce Mamadou Ibra Kane (CDEPS)

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 18 Juin 2025 à 22:47 modifié le Mercredi 18 Juin 2025 - 22:50

À l'occasion des journées de concertation du secteur de la presse, Mamadou Ibra Kane, président du Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS), a une fois de plus mis en lumière les maux qui gangrènent ce secteur crucial pour la démocratie.

Une régulation oui, mais sans entraver la liberté de la presse
Dans son discours, Mamadou Ibra Kane a exprimé le soutien de sa profession à une régulation, à condition qu'elle ne serve pas à brider les libertés fondamentales :

"Souveraineté, compte tenu des enjeux pour la démocratie, compte tenu du développement économique et social, oui, mais que ce soit encadré par la loi. Absolument, nous sommes d'accord. Sauf que la loi, ce n'est pas pour réprimer ni la liberté de presse ni la liberté d'expression. Et donc aujourd'hui oui, nous comprenons qu'une autorité de régulation des médias et de la publicité, c'est important, oui, d'y inclure la publicité parce que même les messages publicitaires sont des messages de communication. Que cela soit, disons, encadré par la loi, mais en aucun cas que pour la création de ces supports – toujours la presse écrite, la web radio, la web TV, le site d'information – que cela soit soumis à une autorisation administrative."

La presse privée sénégalaise en "misère profonde" sous le nouveau régime
Poursuivant son intervention, Mamadou Ibra Kane a déploré les relations tendues entre la presse et le régime en place, qu'il accuse d'avoir une "vision politicienne des médias" :

"Et comme je le dis, en réalité, quand on parle d'autorisation administrative, c'est une autorité politique parce que le régime de la 3e alternance politique nous a démontré qu'elle a une vision politicienne des médias. C'est ça qui a engendré que depuis 15 mois maintenant, les médias privés sénégalais sont dans la misère profonde. Je n'ai pas le temps de m'épancher sur les actes malheureusement hostiles que le nouveau régime a posé vis-à-vis de la presse privée. Mais vous connaissez la situation. Aujourd'hui, la plupart des entreprises de presse sont en situation de quasi faillite. Certaines sont menacées même de liquidation judiciaire tellement elles doivent à leurs fournisseurs, elles doivent aux organisations sociales, elles doivent surtout aux travailleurs. Aujourd'hui, beaucoup de nos confrères et consœurs vivent le calvaire. Ils sont menacés d'expulsion. Dans leur logique, ils n'ont plus les moyens de payer les charges liées à l'électricité et à l'eau. Leurs enfants sont également expulsés des écoles. Tout cela, parce que malheureusement, il y a une absence de dialogue, il y a une absence de résolution des problèmes économiques et sociaux. Donc pour me résumer, nous voulons un encadrement et c'est un encadrement nécessaire. Mais il faut que cela se passe dans le cadre du renforcement de l'État de droit parce que c'est ça la force du Sénégal. Nous n'avons pas encore un État de droit affirmé, mais nous avons au moins un embryon d'État de droit que nous devons renforcer."

Appel au renforcement de l'État de droit et de la liberté d'expression
Le président du CDEPS a conclu son discours par un vibrant appel en faveur du renforcement de l'État de droit et de la liberté d'expression, conditions essentielles, selon lui, pour une démocratie saine :

"Nous avons encore vraiment beaucoup à faire pour que l'État de droit ne soit pas déclaratif, pour que je puisse critiquer le président de la République, comme je le dis souvent, qui ne savait même pas calculer la TVA quand il rencontrait la convention des jeunes reporters. Que je puisse le dire en toute liberté, sans que ce soit une offense au chef de l'État, que quelques citoyens que ce soit puissent critiquer les actes posés par le gouvernement et ça c'est important pour que l'État de droit soit une réalité, ne soit pas simplement déclaratif et ça c'est notre capital à tous, que nous puissions renforcer l'État de droit. Comme je le dis souvent, il y va de l'intérêt de l'État, du régime en place, de l'opposition, de la société civile, des citoyens. Donc c'est important dans le cadre des textes qui seront mis en œuvre qu'on le fasse dans le cadre du respect des libertés fondamentales, consacrées par la Constitution du Sénégal", a-t-il affirmé.






















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