
Le nitrate d’ammonium est un produit potentiellement explosif. Ses composés figurent sur le tableau des substances dangereuses de Dmitri Mendeleiv, le chimiste russe qui avait travaillé sur la classification des éléments. La récente explosion d’un entrepôt à Beyrouth (Liban) a donné raison au scientifique russe. Au Sénégal, cette explosion, qui a dévasté la moitié de la perle du Moyen-Orient, remet sur la table la gestion de quelque 3.000 tonnes de nitrate d’ammonium entreposées dans une zone de transit dédiée aux marchandises du Mali, au Port autonome de Dakar (Pad).
Des scientifiques, qui ne sont pas dans des prédictions alarmistes, avertissent que ce stockage comporte des risques. Surtout que des institutions telles que la Présidence de la République, le siège de la Bceao, des banques, l’Hôpital Principal, l’Hôpital Fann, l’Hôpital Le Dantec, le Building administratif, l’Assemblée nationale sont presque dans un rayon de moins de 5 km du port. La déflagration au port de Beyrouth, qui a occasionné des dégâts sur 10 km, a été entendue jusqu’à 200 km. « C’est un produit dangereux qui ne doit pas être stocké pendant longtemps dans un endroit où travaillent plusieurs centaines de personnes. L’explosion de 2.000 tonnes de nitrate d’ammonium a détruit la moitié de Beyrouth et a entraîné la mort de plusieurs centaines de personnes », a rappelé Ibrahima Faye, spécialiste de la sécurité et de la prévention des risques, chargé de cours à l’Institut des sciences de l’environnement (Ise) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Il a ainsi déconseillé le stockage de cette substance près d’une source de chaleur. En plus des explosions, le nitrate d’ammonium provoque chez l’individu des irritations, des céphalées et des infections respiratoires aiguës (Ira).
Le transfert de ces produits est également soumis à des préalables. Il s’agit, entre autres, de la réalisation d’une étude. Cela a été déjà fait dans le cas du nitrate d’ammonium entreposé au Pad. « Il faut des études avant tout transfert de ces produits. Je crois que la direction de l’Environnement a déjà fait ses recommandations. Aujourd’hui, c’est le facteur temps qui joue », a souligné un chercheur de l’Ifan, qui a requis l’anonymat.
La gestion des déchets dangereux en question
Au-delà des risques potentiels d’explosion, Ibrahima Faye a abordé l’équation de la gestion des déchets dangereux en Afrique. Depuis le durcissement de la législation dans l’espace européen, des multinationales et des entreprises cherchent désespérément des sites de transfert dans des pays en voie de développement. « L’Afrique ne doit pas être un réceptacle de déchets dangereux. Faire de l’Afrique un réceptacle de ces déchets peut être considéré comme un acte criminel. Les autorités portuaires de notre continent doivent prendre les dispositions idoines pour traquer les épaves de bateaux et les renvoyer », a recommandé M. Faye. En réunion de Conseil des ministres, mercredi dernier, le Président de la République, Macky Sall, a demandé un plan national de recensement, d’audit et de sécurisation des dépôts de produits chimiques dangereux.
Le transfert des déchets dangereux est régi par la Convention de Bâle. Cette dernière interdit l’exportation de tous les rejets dangereux vers d’autres pays si les conditions d’élimination écologique ne sont pas réunies. Les parties (les pays signataires de la Convention) doivent « prendre les mesures requises pour que les mouvements transfrontaliers de déchets dangereux et d’autres déchets ne soient autorisés que si l’Etat qui exporte ne dispose pas des moyens techniques et des installations nécessaires ou de sites d’élimination en question selon des méthodes écologiquement rationnelles et efficaces », indique la Convention de Bâle.
La formule pour prévenir les explosions
Le nitrate d’ammonium est composé du cation d’ammonium et de l’anion nitrate de formule NH4NO3. Depuis le XXe siècle, il est possible de l’obtenir à partir d’un mélange d’ammoniaque et d’acide nitrique. Il se présente sous forme de poudre soluble dans l’eau. « Dans certaines conditions, le fait que les deux réactions sont exothermiques et ont des produits gazeux conduit à un emballement de la réaction et le processus de décomposition devient explosif. Cela a entraîné dans le passé de nombreuses catastrophes », lit-on dans un site visité. La formule utilisée pour prévenir des explosions, c’est de le mélanger avec de la craie ou calcite pulvérisée et parfois avec de la dolomie, des argiles, des marnes…Le nitrate d’ammonium intervient dans la fabrication des produits comme l’engrais. C’est également un oxydant des métaux comme le zinc, le plomb.
Le Soleil
Des scientifiques, qui ne sont pas dans des prédictions alarmistes, avertissent que ce stockage comporte des risques. Surtout que des institutions telles que la Présidence de la République, le siège de la Bceao, des banques, l’Hôpital Principal, l’Hôpital Fann, l’Hôpital Le Dantec, le Building administratif, l’Assemblée nationale sont presque dans un rayon de moins de 5 km du port. La déflagration au port de Beyrouth, qui a occasionné des dégâts sur 10 km, a été entendue jusqu’à 200 km. « C’est un produit dangereux qui ne doit pas être stocké pendant longtemps dans un endroit où travaillent plusieurs centaines de personnes. L’explosion de 2.000 tonnes de nitrate d’ammonium a détruit la moitié de Beyrouth et a entraîné la mort de plusieurs centaines de personnes », a rappelé Ibrahima Faye, spécialiste de la sécurité et de la prévention des risques, chargé de cours à l’Institut des sciences de l’environnement (Ise) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Il a ainsi déconseillé le stockage de cette substance près d’une source de chaleur. En plus des explosions, le nitrate d’ammonium provoque chez l’individu des irritations, des céphalées et des infections respiratoires aiguës (Ira).
Le transfert de ces produits est également soumis à des préalables. Il s’agit, entre autres, de la réalisation d’une étude. Cela a été déjà fait dans le cas du nitrate d’ammonium entreposé au Pad. « Il faut des études avant tout transfert de ces produits. Je crois que la direction de l’Environnement a déjà fait ses recommandations. Aujourd’hui, c’est le facteur temps qui joue », a souligné un chercheur de l’Ifan, qui a requis l’anonymat.
La gestion des déchets dangereux en question
Au-delà des risques potentiels d’explosion, Ibrahima Faye a abordé l’équation de la gestion des déchets dangereux en Afrique. Depuis le durcissement de la législation dans l’espace européen, des multinationales et des entreprises cherchent désespérément des sites de transfert dans des pays en voie de développement. « L’Afrique ne doit pas être un réceptacle de déchets dangereux. Faire de l’Afrique un réceptacle de ces déchets peut être considéré comme un acte criminel. Les autorités portuaires de notre continent doivent prendre les dispositions idoines pour traquer les épaves de bateaux et les renvoyer », a recommandé M. Faye. En réunion de Conseil des ministres, mercredi dernier, le Président de la République, Macky Sall, a demandé un plan national de recensement, d’audit et de sécurisation des dépôts de produits chimiques dangereux.
Le transfert des déchets dangereux est régi par la Convention de Bâle. Cette dernière interdit l’exportation de tous les rejets dangereux vers d’autres pays si les conditions d’élimination écologique ne sont pas réunies. Les parties (les pays signataires de la Convention) doivent « prendre les mesures requises pour que les mouvements transfrontaliers de déchets dangereux et d’autres déchets ne soient autorisés que si l’Etat qui exporte ne dispose pas des moyens techniques et des installations nécessaires ou de sites d’élimination en question selon des méthodes écologiquement rationnelles et efficaces », indique la Convention de Bâle.
La formule pour prévenir les explosions
Le nitrate d’ammonium est composé du cation d’ammonium et de l’anion nitrate de formule NH4NO3. Depuis le XXe siècle, il est possible de l’obtenir à partir d’un mélange d’ammoniaque et d’acide nitrique. Il se présente sous forme de poudre soluble dans l’eau. « Dans certaines conditions, le fait que les deux réactions sont exothermiques et ont des produits gazeux conduit à un emballement de la réaction et le processus de décomposition devient explosif. Cela a entraîné dans le passé de nombreuses catastrophes », lit-on dans un site visité. La formule utilisée pour prévenir des explosions, c’est de le mélanger avec de la craie ou calcite pulvérisée et parfois avec de la dolomie, des argiles, des marnes…Le nitrate d’ammonium intervient dans la fabrication des produits comme l’engrais. C’est également un oxydant des métaux comme le zinc, le plomb.
Le Soleil