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Pouvoir-Opposition: un dialogue de sourds

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 30 Novembre 2016 à 08:13

Pouvoir-Opposition: un dialogue de sourds
Quand pouvoir et opposition se décident enfin à dialoguer, l’opinion manifeste des signes d’espoir pour un Sénégal apaisé où les citoyens se donnent la main afin de construire notre Nation qui a besoin de toutes les compétences.

La perception que l’on en fait est que les malentendus seront levés pour l’intérêt de tous. Mais, ce n’est là que vision chimérique. C’est une simple vue de l’esprit.

Il s’avère en effet que le dialogue entre le pouvoir et l’opposition est quasi impossible à l’heure actuelle. Pour la simple raison que le premier sait que le second fera tout ce qui est à son pouvoir pour le vaincre afin de prendre sa place. Et du côté de l’opposition, l’on est conscient du fait que le pouvoir ne se laissera pas faire, lui qui est prêt à tout pour se maintenir.

Entre ces deux jusqu’au-boutistes, le dialogue ne peut être que de sourd. Il s’agit de montrer, à l’opinion, sa bonne foi dans les dispositions à dialoguer, c’est-à-dire à tendre la main à l’autre camp tout en cachant un couteau dans l’autre main, prêt à se battre.

Sans jouer à l’oiseau de mauvais augure, on peut estimer qu’il est toujours heureux de voir les acteurs politiques s’assoir autour d’une table pour discuter notamment de certaines questions liées au processus électoral.

Mais, à y voir de près, tout le monde sait que la coalition Wattu senegaal a déjà formulé ses griefs contre le processus électoral, la nouvelle carte numérisée, le Ministre de l’Intérieur, les velléités de fraude et bien d’autres soucis. ur nombre de ces questions, l’Etat a déjà fait état de ses convictions,lesquelles ont été largement relayées par les médias.

Franchement, dans ces conditions, et à moins de six mois des échéances électorales, on peut s’interroger sur l’opportunité d’un dialogue. Et ceci d’autant plus que certains leaders de renom comme Idrissa Seck, Malick Gackou, Pape Diop et peut-être d’autres, ne seront pas de la partie. Ces futurs absents ne sont guère motivés à l’idée de faire face au Président Sall pour la forme. Ils savent que rien de vraiment concret ne sortira de cette rencontre.

La rupture est grande entre les deux camps, accentuée par les déclarations va-t’en guerre des différents états-majors.

Par exemple, dans le camp du pouvoir, l’on est convaincu que c’est la personne du Président de la République qui dérange certains caciques de l’opposition qui ne peuvent pas supporter qu’il soit sur le perchoir. La guerre politique a pris des relents de conflits de personnes.

Comment par exemple imaginer une seconde qu’un leader comme celui de Pasteef, Ousmane Sonko,limogé de la fonction publique, arrive au Palais avec le sourire, prêt à dialoguer avec celui qui l’a privé de travail ? Comment imaginer qu’Amsatou Sow Sidibé, Malick Ndiaye et bien d’autres comme les membres du Comité Directeur du Parti démocratique sénégalais, oublient leurs déboires pour aller dialoguer ?

Comment, du côté du pouvoir, peut-on oublier ce serment fait par Malick Gackou, coordonnateur de la coalition de l’opposition, de libérer le Sénégal d’une dictature rampante ?

En réalité, entre les deux camps, chacun affute ses armes. Les échéances électorales sont dans quelques mois et l’heure n’est pas aux civilités politiques. Et tout le monde en est conscient.

S’il y a rencontre, elle sera de pure forme où chaque camp va camper dans ses positions tout en réaffirmant sa disponibilité à discuter.

Ce sera tout simplement un dialogue de sourds.

Mais cela ne doit pas empêcher l’Etat à qui incombe cette responsabilité de tout faire pour améliorer l’acquisition, par les citoyens, de la carte d’identité et de sécuriser davantage le processus électoral.

L’inscription d’étrangers et les longues files de citoyens pour les cartes d’identités Cedeao posent problème.

 Assane SAMB/Dakarmatin



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