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AFFAIRE DES ARMES SAISIES A TOUBA: Les aveux de Saliou Thiam et Cheikh Lô

Rédigé par Dakarposte le Jeudi 23 Juillet 2020 à 20:27

 
Renvoyé récemment devant le tribunal correctionnel de Dakar, dans l’affaire des munitions saisies à Pékesse en novembre 2019, Cheikh Lô était, comme révélé par la presse, un des fournisseurs de Saliou Thiam arrêté avec un impressionnant arsenal de guerre à Touba. Devant les policiers, Cheikh Lô a nié les faits. Problème : un important lot de munitions de guerre a été retrouvé dans les…toilettes de son domicile, sis à Darou Mouthy. Libération quotidien a pris connaissance de tous les éléments de ce dossier explosif qu’il révèle dans son édition de ce jeudi 23 juillet 2020.
Libération révèle qu’avant de déférer devant le parquet Saliou Thiam et Cheikh Lô, impliqués dans l’affaire des armes saisies à Touba, la police a réalisé une seconde opération. Des sources autorisées renseignent qu’un important lot de munitions de guerre a été découvert, soigneusement caché dans les toilettes du domicile de Cheikh Lô, sis à Darou Mouthy.
Un arsenal de guerre dans l’atelier du menuisier métallique

Cette affaire, qui révèle l’existence d’une vraie mafia des armes commence le 18 juillet, à 16 heures, lorsque les éléments de la Brigade de recherches de Gouye Mbinde, exploitant une information émanant d’une source fiable, selon laquelle un trafic intense d’armes à feu et de minutions s’effectuait au marché «Ocass » et ses alentours, ont interpellé un individu nommé Saliou Thiam dans son atelier de menuiserie métallique, situé au quartier Madiyanna 2, à Touba. Une perquisition, effectuée sur les lieu, a permis de trouver cent dix (110) armes à feu composées de dix-huit (18) pistolets automatiques, vingt et une (21) armes de fabrication artisanale et soixante-onze (71) fusils de diverses marques ; huit cent sept (807) munitions réparties comme suit six cent trente-quatre (634) cartouches pour pistolet automatique (P.A), cinquante-trois (53) cartouches pour fusil anti-émeute, quatre-vingt-dix-huit (98) minutions de guerre, seize (16) chargeurs et deux (02) jumelles.
Les aveux dévastateurs de Saliou Thiam
Interpellé sur les armes et munitions qui étaient planquées dans la chambrette de son atelier, Saliou Thiam, âgé de 65 ans et domiciliant à Darou Khoudoss, déclare qu’elles sont destinées à la vente, à la réparation et à l’entretien. Il est immédiatement placé en position de garde et conduit au poste pour interrogatoire approfondi. Ce père de 15 enfants, marié à trois épouses, a fait des aveux explosifs face aux enquêteurs. « Des dignitaires religieux à Touba, Darou Mouhty, Dakar, Diourbel et Thiès me remettent des armes destinées à la vente ou à la réparation » a-t-il affirmé sur pv. Pour prouver sa bonne foi, Saliou Thiam, qui précise que le business est un héritage reçu de son père, a soufflé aux enquêteurs les noms de cinq autorités religieuses comme faisant partie de ses « clients ». « Dans le cadre de mes activités professionnelles, dès fois, j’achète des armes pour les revendre entre deux cent mille (200. 000) FCFA et trois cent mille (300. 000) suivant leurs qualités. Quant à la réparation et l’entretien, les tarifs varient entre deux mille (2000) et cinq mille (5000) Fcfa », a-t-il détaillé. Lorsque les policiers lui demandent s’il connaît d’autres trafiquants d’armes basés à Touba, il lâche : « Je connais pas mal de trafiquants dans la ville mais je préfère garder leurs noms et adresses professionnelles».
Cheikh Lô, un sombre récidiviste
Sur la provenance des munitions, Saliou Thiam avoue : « C’est le nommé Cheikh Lô qui m’approvisionne en munitions de différents calibres suivant la demande. Il m’a vendu 250 cartouches de calibre 12.70 mm à quatre-vingt-dix mille francs (90 000) de Fcfa ».
Renvoyé récemment devant le tribunal correctionnel de Dakar pour association de malfaiteurs, vente, achat et détention de munitions sans autorisation, Cheikh Diop avait été arrêté par la Section de Recherches dans l’affaire dite des munitions saisies à Pekesse, en novembre 2019, après le signalement d’un pompiste intrigué par les munitions se trouvant dans la voiture d’un des mis en cause alors qu’il lui vendait de l’essence. Cheikh Lô, qui était inculpé sous le régime du contrôle judiciaire, a été assigné devant le tribunal en même temps que Serigne Mbacké Sarr et Serigne Saliou Ndiaye. Rabih Fakih, directeur général de l’Armurerie dakaroise et sa caissière, Soraya Fakih ont, quant à eux, bénéficié d’un non-lieu. Le procès devrait se tenir dans les prochains jours.
Des munitions de guerre cachées dans les toilettes de son domicile
Pourtant, lorsque les enquêteurs convoque Cheikh Diop, ce dernier joue aux innocents : «Je connais Saliou Thiam depuis 30 ans. C’est un ami très proche avec qui j’ai partagé beaucoup de choses mais je m’inscris en faux contre ses allégations. Je ne suis pas son fournisseur de munitions. Il m’accuse à tort. Sa stratégie, consistant à vouloir se dédouaner, pour me mettre devant le fait accompli, ne passera pas. Je n’ai jamais vendu de munitions, ni d’armes à feu à quiconque. Je ne fais que des recommandations et je donne des conseils à des personnes voulant acquérir une arme à feu ».
Quand les policiers lui demandent, après avoir établi formellement qu’il racontait une légende, s’il dispose des autorisations administratives lui permettant de vendre des armes et munitions, Cheikh Lô confesse en partie : «En réalité, je dispose d’une attestation de détention d’arme qui était initialement un port d’arme. Ce document me permet de disposer d’une arme ainsi que de ses munitions. Je présente simplement mon autorisation de détention au fournisseur et sur cette base, il me livre la marchandise ».
Mieux, «pour mon fournisseur établi à l’avenue Ponty, il se nomme Rabih Fakih de l’armurerie «Dakaroise» (ndlr, inculpé et blanchi dans l’affaire des munitions saisies à Pékesse). L’armurerie « Cherrault», sur l’avenue Lamine Guèye, est également mon fournisseur », signale Lô. Lors d’une perquisition effectuée chez Cheikh Lô avant-hier, après son audition, les policiers ont mis la main sur plusieurs munitions de guerre cachées dans les toilettes. Cheikh Lô et Saliou Thiam ont été mis à la disposition du parquet de Diourbel, pour association de malfaiteurs, trafic d’armes de petite et grande catégorie. Le plus grave est que la police croit savoir que les armes, issues de ce trafic, circulent dans la sous-région et entre les mains de bandes spécialisées dans les braquages.
Libération quotidien



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