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Abus de confiance : Après avoir placé des Dirhams d'une valeur de 85 millions FCFA, entre les mains de son agent de change, A. Aïdara tarde à recouvrer ses fonds

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 15 Septembre 2021 à 12:50

Abus de confiance : Après avoir placé des Dirhams d'une valeur de 85 millions FCFA, entre les mains de son agent de change, A. Aïdara tarde à recouvrer ses fonds
Une affaire d'abus de confiance portant sur 84,400 millions FCFA a amené, ce 14 septembre, la chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar à condamner le prévenu S. Sylla qui, selon la cour n'a pas respecté le contrat de placement qui le lie à la partie civile, A. Aïdara.
 
En effet, le mis en cause, S. Sylla a été trainé à la barre par un de ses clients, A. Aïdara qui l'accuse d'avoir détourné ses fonds portant sur 84, 400 millions FCFA.
Il ressort des débats d'audience que le plaignant avait soumis en 2019 des devises en Dirham à son collaborateur qui devait pour sa part opérer à la conversion en euro, malheureusement, A. Aïdara tarde toujours à rentrer dans ses fonds.
Devant la barre, le mis en cause a nié avoir détourné l'argent,  mais évoque des difficultés de versement de ses acquéreurs dont certains sont basés à Dubaï.
"Au départ, je lui devais 84,400 millions FCFA, aujourd'hui, je lui dois 73,200 millions FCFA", a expliqué S. Sylla qui a soutenu avoir placé l'argent auprès de ses acquéreurs qui tardent encore à lui remettre la totalité de la somme.
Interpellé sur sa fonction et sur la faiblesse et la lenteur du remboursement, le prévenu relativise. "Je suis un homme d'affaires. Je ne sais pas exactement combien je lui ai remis parce que différents versements ont été régulièrement faits pour son compte. Tous les versements ont été répertoriés. Je sais que je lui dois 73,200 millions FCFA.", a-t-il dit.
 
Dans sa plaidoirie, la partie civile représentée par son conseil charge l'accusé en attirant l'attention de la cour sur un prêt à usage et non un prêt de consommation entre les parties.
"Cette affaire perdure M. le juge, c'est depuis 2019 et le sieur Sylla n'a versé que des sommes dérisoires depuis lors, 1 million par-ci, 500 mille par-là, de piètres sommes d'argent sur plus de 80 millions FCFA. Vous pouvez donc imaginer le préjudice subi", a confié l'avocat en attestant de la constance du délit d'abus de confiance à l'encontre du prévenu. Il a demandé qu'il soit déclaré coupable avec une peine qu'il plaira à la cour non sans réclamer la somme de 90 millions FCFA pour le préjudice subi par son client, A. Aïdara.
Dans son réquisitoire, le ministère public s'est interrogé sur le flou qui entoure le contrat liant les deux (2) parties et qui selon le procureur pose problème.
"Nous ne savons pas la nature exacte du contrat mais ce qu'on peut retenir dans cette affaire est que le délit d'abus de confiance est constant. Je plaide pour que le prévenu, S. Sylla soit déclaré coupable et qu'il soit condamné à 6 mois d'emprisonnement ferme", a requis le parquet.
 
La défense pour sa part, dans sa plaidoirie, a voulu clarifier la transparence qui entoure le contrat.
"C'est un contrat de placement. Ce n'est pas un prêt comme le pense la partie civile. Les parties ont conclu un protocole d'accord et la somme est bien investie, ça n'a pas été détourné. L'argent va venir, où est l'infraction M. le procureur ? En vérité, monsieur Aïdara ne pouvait pas directement placer ses dirhams à Dubaï, c'est pourquoi il est passé par l'entremise de S. Sylla qui a son bureau en ville et qui s'active légalement dans ses affaires", ont expliqué les conseils de la défense.
En s'appuyant sur une longue liste de la clientèle du mis en cause, S. Sylla, les robes noires tant bien que mal ont voulu démontrer la bonne foi de leur client.
"S. Sylla a contracté des sommes d'argent allant jusqu'au milliard qu'il a régulièrement payées à ses clients dont des banques de la place. Techniquement dans cette affaire, il n'y a pas d'abus de confiance. C'est vrai qu'il y'a eu des lenteurs dans l'exécution et vous n'êtes pas sans savoir que la covid-19 est passée par là, c'est une crise qui a affecté le monde entier", ont soutenu les avocats. 
Au plan pénal, les conseils ont demandé au juge de bien vouloir renvoyer S. Sylla des fins de la poursuite, car rassurent-ils, leur client va payer son dû.
 
Dans sa délibération, le juge de la chambre correctionnelle a déclaré coupable S. Sylla du délit d'abus de confiance et l'a condamné à 6 mois assorti de sursis. Il a notamment exigé au coupable le paiement de la somme de 80 millions FCFA à la partie civile en guise de  dommages et intérêts...



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