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COVID 19, demain l’AFRIQUE ?

Rédigé par Dakarposte le Lundi 4 Mai 2020 à 12:36

Ça  a été largement  constaté et dit, cette crise sanitaire liée au Covid 19 est venue ébranler nos certitudes, très ancrées, qui nous faisaient croire que nous avions, grâce à la science, une maitrise sur le cours de nos vies et des événements qui les structurent.
Alain, philosophe français des 19ème et 20ème siècles disait qu’ « il n’y a rien de plus assassin que les certitudes ». 
Ce coup-ci, avouons-le,  elles ont couté déjà, à l’humanité, des millions de morts. Personnes ne peut avancer les vrais chiffres du bilan final, si autant est qu’il y’aura une fin dans les jours et  mois à venir.
Au   regard des débats entre scientifiques, alimentés à longueur de journée par les éditorialistes de la nouvelle presse instantanée marquée par une course effrénée aux scoops il devient évident que nul ne peut prédire une issue quelle qu’elle soit à la situation actuelle.
Penser au jour d’après relève dès lors d’une forme  d’exercice de prestidigitation.
Pour autant, la situation exsangue de nos économies et les risques que font peser sur elles un prolongement de la situation actuelle  obligent  à une réaction allant au-delà de celles en cours de mise en œuvre, partout, pour endiguer les premiers effets négatifs de cette crise sanitaire. 

Plus que jamais donc,  nous sommes obligés, malgré les rigueurs d’une gestion quotidienne difficile et chaotique de la situation, de jeter un pont sur l’horizon. 
C’est vrai que Comme dans une forme de cécité, volontairement entretenue, nous avions toujours refusé de voir que la vie était la raison profonde de l’activité humaine. 
Nous avons laissé s’installer insidieusement cette recherche du profit par tous moyens.
Le monde de  la finance  a fini  par mettre en place un système mondialisé qui impose les mêmes types d’exigences de performances  aux individus et aux pays.
 La course effrénée vers l’accumulation du capital  chez les individus corrélée aux recherches à tout prix du « cost killing » par les Etats dans les secteurs sociaux éducatifs et sanitaires a  fini de neutraliser l’efficacité des politiques orientées vers   le développement humain.
Partout il y a eu une forme de lissage des politiques devenues de plus en plus homogènes sans tenir compte des spécifiés de chaque pays.
Des règles d’or et autres critères de convergences ont été érigée en dogmes instaurés entre des Etats inégaux en tout, faisant ainsi de la marche du monde un éternel recommencement.
La croissance a été érigée en forme de religion pour toutes les économies sans que l’accent ait été mis sur son impact sur les services essentiels au bien-être des populations.
Dans cette forme de fatras,  où la  magie des chiffres est devenue une forme de gris-gris qui résolvait toutes nos interrogations, nous avons oublié que toutes nos actions auraient dû être orientées vers le service à l’homme.
Une nouvelle prise de conscience devient donc tout de suite nécessaire dans la préparation du jour d’après. 

Sur notre continent, surtout, nous devons commencer à être dans une dynamique nous permettant de renverser la table de l’ordre mondial actuel.
Nous ne pouvons pas rester neutralisés par une attente hypothétique du « Grand soir » de l’Afrique unie qui sonne comme  une chimère.
Il nous faut faire avec les  Afriques,  aussi diverses que variées.
Des Afriques qui  mettent en place des modes de gouvernance modernes, transparents, plaçant la vie, celle des populations, au cœur de leurs actions.
Ces  actions  permettront d’avoir un continent dynamique qui, par le développement des relations et des échanges entre ses entités sera un espace global fort.
Chaque pays doit travailler sur l’émergence d’un nouveau leadership qui agrège une masse critique de compétences de tout bord en rompant avec cette tyrannie de la démocratie représentative qui nous impose une rotation au niveau des responsabilités stratégiques sur la seule  base de l’appartenance au parti au pouvoir.
La souveraineté monétaire doit continuer à être une exigence « hic et nunc » pour permettre aux pays africains de la zone CFA  de reprendre la main dans leur politique économique et de disposer de ressources devant faciliter  la  relance  selon leurs propres choix de développement.
La formation et la recherche devront permettre à  nos universités de redorer leur blason terni par des coupes (au nom de l’austérité) sur leurs budgets de recherches imposées par des institutions de Bretton Woods et qui nous exposent à des fuites massives  de cerveau ,nous mettant  en position d’attente de résultats et de progrès venus d’ailleurs.
C’est à la faveur de mesures comme celles-ci que nous pourrons changer les paradigmes et profiter de l’opportunité de ce chaos pour opérer un « shift » synonyme de ce bond qualitatif  qui tel le « cheval d’échec » de  Claude Levi Strauss rompt avec cette linéarité qui nous oblige à marquer le pas derrière ceux qui ont déjà pris une avance considérable. 

Cheikh A T MBAYE


 




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