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Ce que l'on sait du séjour du président chinois en France

Rédigé par Dakarposte le Dimanche 24 Mars 2019 à 16:18

Le président chinois, Xi Jinping, entame, dimanche, une visite d'État de trois jours en France sur fond d'inquiétudes européennes sur les investissements tous azimuts de Pékin. L'UE est notamment divisée sur le projet de "routes de la soie".


Une visite d'État à Monaco puis un dîner privé avec le couple Macron : le président chinois, Xi Jinping, est attendu dimanche 24 mars sur la Côte d'Azur, placée sous haute sécurité, avant le début officiel de sa visite en France, lundi et mardi. Trois jours de présence sur fond d'inquiétudes grandissantes sur les investissements tous azimuts de Pékin qui poussent Paris, Berlin et Bruxelles à tenter de mettre en place une stratégie commune européenne face à cet allié "stratégique".

Au lendemain de la signature d'un protocole d'accord entre Rome et Pékin sur les "nouvelles routes de la soie" mettant à mal cette unité européenne, le dirigeant de la deuxième puissance économique mondiale sera accueilli par Emmanuel Macron à Beaulieu-sur-Mer (Alpes-Maritimes) pour un entretien suivi d'un dîner entre les deux couples présidentiels.

Après une séance de travail à l'Élysée et un dîner d'État lundi, une réunion se tiendra mardi au palais présidentiel avec le chef de l'État français, le président chinois, la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

"On a laissé faire une stratégie de concurrence interne et de division qu’il faut maintenant surmonter", souligne-t-on à l'Élysée pour expliquer la tenue de cette réunion, inédite dans ce format. "Le temps de la concurrence interne entre Européens doit s'achever, c'est ce changement de logiciel qui est aujourd’hui à l'œuvre".

Le chemin vers une coordination européenne s'annonce toutefois difficile. Certes, Paris, Berlin et Bruxelles affichent une détermination sans faille. Certes, les dirigeants européens ont durci le ton lors du Conseil européen vendredi à Bruxelles, où la Chine est désormais qualifiée de "rival systémique". Et l'UE est échaudée par la lenteur de l'ouverture de l'économie chinoise et la multiplication d'acquisitions chinoises dans des secteurs stratégiques européens.

Partition en solo de l’Italie

Mais dans les faits, les pays européens continuent d'agir en ordre dispersé, comme en témoignent les décisions unilatérales prises tant sur les questions des télécoms que sur celles relatives aux "nouvelles routes de la soie".

Lancé en 2013 par le président Xi Jinping et connu en Chine sous le nom de "Belt and Road initiative" (BRI), ce projet est un vaste plan de développement des liens terrestres et maritimes entre l'Asie, l'Afrique et l'Europe.

Plusieurs pays de l'UE, dont la Croatie, la Hongrie, la Grèce, la Pologne et le Portugal, ont d'ores et déjà conclu des protocoles d'accord avec Pékin dans le cadre de cette initiative, rejointe par Rome, et à laquelle Paris, Berlin et Londres refusent d'adhérer sans garanties de "réciprocité".

Sur la question de Huawei, l'équipementier des télécoms chinois soupçonné par des pays occidentaux d'être utilisé par Pékin à des fins d'espionnage, la coordination européenne peine également à se concrétiser. Monaco, où Xi Jinping sera dimanche, a signé un partenariat avec Huawei en septembre dernier.

Bilan bilatéral "satisfaisant"

Sur le plan bilatéral, un an après la feuille de route actée en janvier 2018 lors de la visite d'Emmanuel Macron à Pékin, Paris évoque un "bilan satisfaisant", citant entre autres la mise en service de l'EPR de Taishan, le lancement d'un satellite franco-chinois et la levée de l'embargo sur le bœuf français.

Lundi, lors de la visite de Xi Jinping qui intervient au moment symbolique du 55e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre Paris et Pékin, "il y aura des contrats", a-t-on indiqué à l'Élysée sans plus de précisions.

Autre point qui sera abordé lors de cette visite, la question des droits de l'Homme et de la situation des Ouighours, minorité turcophone, majoritairement musulmane, persécutée selon les ONG.



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