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Deuxième concert de casseroles et de klaxons, le 30 juin : Dr Momar Thiam livre les secrets du flop après la réussite de la première édition

Rédigé par Dakarposte le Lundi 4 Juillet 2022 à 11:31

Le dernier concert de casseroles et de klaxons appelé par le leader de Pastef, Ousmane Sonko, dont la candidature aux Législatives du 31 juillet a été compromise après l’invalidation de la liste des titulaires de la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi dont il était chef de file, n’a pas été couronné de succès. L’avis est du Dr en communication politique, Momar Thiam. Interpellé par Sud Quotidien, le Directeur de l’école des Hautes études en information et en communication (Heic Dakar) a donné plusieurs raisons de ce flop.


Interpellé par Sud Quotidien, le Docteur en communication politique Momar Thiam livre son diagnostic des deux concerts de casseroles initiés le 22 et 30 juin dernier par le leader de Pastef, Ousmane Sonko, et la coalition YAW. Estimant que la première édition de ce concert de casseroles a été une grande réussite, le spécialiste en communication soutient que cette prouesse se trouve principalement dans la nouveauté de cette manifestation appelée par Sonko qui incarne aujourd’hui la figure du chef de l’opposition au Sénégal, après le ralliement dans le camp du pouvoir d’Idrissa Seck arrivé deuxième lors de la dernière élection présidentielle. « La première édition a bien marché parce qu’il y a ce qu’on appelle, en communication, l’effet de nouveauté. L’effet de nouveauté faisant, forcément, les gens adhèrent parce qu’il y a ce qu’on appelle la curiosité qui fait que les gens veulent savoir ce que cela donne. Donc, vous avez des partisans et non moins adhérents de Pastef et des suiveurs d’Ousmane Sonko qui vont le faire et d’autres qui ne sont pas forcément des sympathisants ou des partisans d’Ousmane Sonko qui vont s’y mettre parce que tout simplement, il y a l’effet de nouveauté», a-t-il indiqué. Et cela, en faisant remarquer par ailleurs que «c’est une forme de manifestation qui consiste à faire du bruit de manière particulière et ce n’est pas nouveau, on l’a vu déjà avec les gilets jaunes en France et effectivement, ça interpelle. »

Se prononçant par ailleurs sur le deuxième concert de casseroles appelé du 30 juin dernier dans la foulée de la décision de la conférence des leaders de Yewwi Askan Wi de suspendre le rassemblement prévu le 29 juin à Dakar et dans plusieurs départements mais interdits par les autorités préfectorales, Dr Momar Thiam a indiqué que ce dernier n’a pas été suivi comme la première.

Les causes de l’échec du deuxième concert

Poursuivant son analyse, il a évoqué plusieurs raisons pour justifier ce «délaissement» des Sénégalais. Ainsi, selon lui, la première raison est à rechercher dans la réaction de certains spécialistes qui ont parlé d’effets nocifs du bruit des casseroles et autres klaxons pour l’oreille, pour les tympans après de la réussite de la première édition. Poursuivant son analyse, Momar Thiam pointe le contexte de la préparation de la Tabaski. «La première édition a été une réussite et les gens, surtout les spécialistes ont parlé d’effets nocifs en tout cas pour l’oreille, pour les tympans etc. Et à partir de ce moment, les gens vont pouvoir se dire, et bien écoutez, une première fois, c’est bon une seconde fois ça suffit. Et que donc, il n’est pas question de renouveler l’expérience d’autant plus qu’il y avait une première expérience qui a réussi. », a-t-il fait remarquer. Avant d’ajouter :   « Et là, cet état de fait de délaissement rejoint ce qu’on appelle l’effet d’agenda qui est qu’un événement chasse en autre en communication. C’est quoi l’événement ? C’est la préparation de la Tabaski. C’est quoi l’événement ? C’est que les gens qui n’ont pas travaillé pendant la période où il y avait des perturbations, des grèves, des manifestations, se sentent l’obligation de travailler davantage et que donc de ne pas s’amuser entre guillemets avec des casseroles ou avec des couverts de marmite et là, c’est contre-productif forcément pour celui qui organise, pour la personne qui organise, pour passer et pour Ousmane Sonko ».

Manque de cohérence de la position de Yewwi

Poursuivant ainsi son analyse, l’expert en communication souligne que le leader de Pastef a manqué de cohérence dans sa logique en décrétant ce deuxième concert de casseroles et de klaxons dans un contexte où tout l’agenda est chargé pour l’opinion après la réussite de la première expérience. « Je pense que, à partir du moment où il avait dit qu’il n’était plus question de manifester parce que tout simplement les gens pensent à la Tabaski, il y avait les examens pour ceux qui sont à l’école, du même coup et dans le même registre, il ne fallait pas renouveler cette expérience de bruit avec les couverts de marmite, avec les casseroles etc. Tout simplement parce que, cela participe à la perturbation si vous voulez du quotidien des gens.  Et l’opinion de la sa grande majorité n’est pas partante pour cela. Ce qui explique quelque part les petits flops que ça eus en tout cas», a d’emblée campé le Dr en communication politique avant de faire remarquer au sujet de ce concert de casseroles que « c’est une forme de bataille, de manifestation, de communication pour se faire entendre et se faire remarquer. Et à partir de ce moment-là, une fois que l’expérience réussit, il faut trouver d’autres formes de manifestations, d’autres formes de batailles qui feront que, évidemment, vous allez afficher une certaine singularité dans votre démarche politique qui fera qu’effectivement, vous aurez de l’avance sur vos adversaires et non moins parti au pouvoir où coalition au pouvoir».

 « Il fallait passer à une autre forme de lutte »

Ainsi soulignant dans sa conclusion qu’« on ne renouvelle pas forcément une expérience qui a réussi … », le Directeur de l’école des Hautes études en information et en communication (Heic Dakar) estime que le leader de Pastef et ses proches ont commis une erreur en cherchant à forcer le deuxième concert de casseroles et de klaxons dans ce contexte actuel très chargé pour l’opinion. « Ça a été quand même assez dérisoire de vouloir renouveler l’expérience après la première qui a été une réussite. Il fallait garder cela et passer à autre chose parce qu’on ne renouvelle pas forcément une expérience qui a réussi dans un contexte où tout l’agenda est chargé pour l’opinion et surtout au Sénégal où on est à l’approche de la Tabaski, les examens dans les écoles primaires et autres. Et si vous regardez bien, qui s’adonnait à cette forme de bruit ? La plupart sont des jeunes, des enfants qui s’amusent avec. Vous avez peu d’adultes qui le font sauf peut-être les chauffeurs de taxi qui s’y sont donné à cœur joie. L’objectif de la première expérience étant atteint, il fallait passer à une autre forme de lutte, une autre forme de manifestation communicative pour se faire entendre».
























Sud Quotidien



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