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EMPLOI DES JEUNES AU SÉNÉGAL :La question en chiffres!

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 21 Juin 2017 à 17:34




Si le chômage des jeunes est un phénomène bien connu, son ampleur est devenue, en revanche, inquiétante au cours de ces dernières années. En effet, la récente crise économique mondiale a eu des conséquences importantes sur l’emploi en général, celui des jeunes, en particulier. C’est fort de ce constat que l’Etat du Sénégal, par le biais du ministère en charge de l’emploi, multiplie les forums sur la question. Actupublique, pour ses lecteurs, se charge de la synthèse d’un document sur l’emploi proposé par ministère de Mame Mbaye Niang.

D’après la Banque mondiale (2013), 200 millions de personnes dont une majorité de jeunes sont au chômage à l’échelle de la planète et cherchent activement du travail et 600 millions d’emplois devront être créés en l’espace de 15 ans rien que pour maintenir les effectifs employés à leur niveau actuel.

Entre 2005 et 2011, souligne le document ministériel, la population jeune est passée d’un effectif de 4,1 millions à 4,5 millions d’individus, soit une hausse moyenne de 8%. Cette croissance de la population jeune peut être un atout pour la vitalité de l’économie car elle est susceptible de favoriser une hausse de l’offre de travail, l’innovation et la créativité. Mais pour que l’économie tire un avantage du potentiel offert par cette population, il faut que les jeunes occupent un emploi productif. Cette progression de la population jeune peut ainsi être un handicap lorsqu’une forte pression s’exerce sur le marché de l’emploi, en particulier, dans des économies où peu d’opportunités d’emplois rémunérés existent et où la précarité au travail subsiste.

Le volume d’emplois escomptés à partir des initiatives des décideurs est relativement faible par rapport au flux important de jeunes qui arrivent chaque année sur le marché de l’emploi. La poursuite d’une trajectoire de croissance économique inclusive et riche en emplois constitue, dès lors, un défi majeur pour les décideurs au Sénégal, comme dans la plupart des économies engagées dans la poursuite des objectifs du millénaire pour le développement. En effet, le marché du travail constitue le principal canal de transmission des effets de la croissance sur la pauvreté dans laquelle sont confinés près de 47% des individus en 2011 au Sénégal.

Au Sénégal, différentes expériences de promotion de l’emploi ont été menées. Elles concourent à l’atteinte des objectifs de promotion de l’entreprenariat et de l’auto-emploi, de l’employabilité, de l’accès au financement et à l’information sur le marché du travail. Globalement, on distingue les expériences de promotion active et directe de l’emploi des jeunes des initiatives contribuant de façon indirecte à l’insertion des jeunes sur le marché du travail. Les initiatives ayant une incidence directe sur le marché du travail au Sénégal prennent souvent la forme de fonds ou d’agences de promotion de l’emploi et d’insertion. Deux expériences de fonds ont été menées au Sénégal : le fonds national de promotion de la jeunesse (FNPJ) et le fonds national d’actions pour l’emploi (FNAE). Le FNPJ a permis le financement de près de 2 600 projets qui ont abouti à la création d’au moins 12 626 emplois. De 2000 à 2011, le FNAE a fait bénéficier à 15 000 stagiaires de la convention État-Employeurs. Les entreprises qui ont été les plus actives dans le recrutement sont celles opérant dans les activités des centres d’appel. Le nombre de jeunes accueillis par les centres d’appel dans le cadre de la CNEE varie entre 1 000 et 1300 stagiaires par an.

Au plan institutionnel, la mise en œuvre des politiques et des programmes de promotion de l’emploi au Sénégal souffre d’un dédoublement des institutions de promotion de l’emploi et d’un manque de coordination des interventions de ces institutions. Le dédoublement des institutions de promotion de l’emploi apparaît au niveau des textes de décrets qui les régissent et des activités menées. En effet, l’Agence nationale pour l’Emploi des Jeunes (ANEJ) et l’Agence pour l’Emploi des Jeunes de la Banlieue (AJEB) assumaient des missions identiques d’information, d’orientation et d’insertion des jeunes. Ces deux agences qui sont devenues l’ANPEJ intervenaient dans les secteurs périurbain et informel et appuyaient les mêmes cibles c’est-à-dire les jeunes diplômés et les artisans. En effet, aucune de ces structures ne disposent de relais au niveau déconcentré. En conséquence, une bonne territorialisation des politiques et des programmes de promotion de l’emploi par création de relais dans les régions est nécessaire si l’on veut garantir une égalité de chances dans l’accès au marché de l’emploi. Car, l’objectif final d’une politique de l’emploi est la réduction du taux de chômage à confiner à son niveau minimal et, pour un pays en développement comme le nôtre, à soutenir la lutte contre le sous-emploi.

source: actupublique.com



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