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ENQUÊTES SUR LES MORTS EN DÉTENTION - QUAND LA VERITE TARDE A ECLATER

Rédigé par Dakarposte le Dimanche 1 Septembre 2019 à 15:18

La mort des détenus Cheikh Ndiaye et Babacar Mané à la Maison d’arrêt de Rebeuss (Mar) dans la soirée du mardi 27 août, remet sur la table les décès en détention dont les résultats des enquêtes ne sont toujours pas connus. Le cas d’Ibrahima Mbow, mort lors de la mutinerie de Rebeuss, en septembre 2016, en est un exemple.
 
Dans la nuit du mardi 27 août, Cheikh Ndiaye et Babacar Mané ont perdu la vie dans la chambre 11 de la Maison d’arrêt de Rebeuss (Mar). Le communiqué de l’Administration pénitentiaire, envoyé aux medias à la suite de leur décès, faisait état d’un mouvement de foule suite à des étincelles qui s’échappaient d’un ventilateur.

Pour le moment, le Certificat de genre de mort délivré par les médecins légistes de l’hôpital Aristide Le Dantec, établit «une légion de brulure électrique au cerveau et à l’épaule droite, congestion généralisée et intense des visières secondaires et une défaillance cricuhetone brute». Il reste maintenant à savoir si l’enquête annoncée par l’Administration pénitentiaire après livrera ses conclusions. En effet, il est très fréquent qu’après des évènements malheureux dans des lieux de détentions, que des enquêtes soient annoncées sans qu’elles n’aboutissent aux effets escomptés. Ce fut le cas dans l’affaire Elimane Touré, du nom de ce transitaire mort dans les locaux du Commissariat spécial du port, le mardi 20 février 2017. A l’époque, la version donnée par la Police était un suicide à l’aide d’un drap. Pourtant, le médecin légiste avait conclu à une asphyxie mécanique due à une pendaison. La famille de la victime a toujours réfuté ces deux thèses, continuant de réclamer justice. Dans ce dossier, le Procureur de la République avait saisi la Brigade prévôtale pour enquête, mais jusqu’à présent les résultats ne sont pas connus.

LES CONDITIONS DE DECES D’IBRAHIMA MBOW TOUJOURS PAS CONNUES

Des morts en détention sans une réelle connaissance des causes, des organisations de défense des droits l’homme en ont déploré. Dans son rapport 2016-2017, Amnesty International décompte au moins 6 morts dues à un recours excessif de la force. Les Etats-Unis ont produit aussi un rapport qui accable le Sénégal sur le respect des droits humains. Dans le rapport du département d’Etat américain couvrant les années 2012 et 2013 publié en 2014, il était dénoncé les nombreuses pertes en vies humaines dans les prisons, sans que les conclusions nécessaires ne soient tirées. Le cas le plus illustratif des dossiers en attente d’être élucidés est celui d’Ibrahima Mbow, mort lors de la minuterie de Rebeuss, le 20 septembre 2016.
En conférence de presse, dans la journée du 3 septembre 2017, le Procureur de la République, Serigne Bassirou Gueye, annonçait que l’auteur du tir fatal n’est toujours pas connu. «Nous avions été instruits de procéder à une enquête urgente et indépendante pour faire toute la lumière.

La Division des investigations criminelles (Dic) en a été chargée et l’enquête suit son cours. En toute responsabilité, à ce stade de l’enquête, l’auteur des faits n’a toujours pas été identifié. L’enquête se poursuit, toute personne pouvant contribuer à la manifestation de la vérité sera la bienvenue. Je comprends parfaitement car quand on perd un parent proche, le seul souci qu’on a, c’est que justice soit faite. Mais, il s’est agi, comme dans la plupart des cas, d’un mouvement de masses, il n’est pas toujours évident de connaître l’auteur des faits», avait dit Serigne Bassirou Gueye. Quelques jours après, il a été annoncé que le chef du parquet a transmis le dossier au Doyen des juges d’instruction. Jusqu’à présent, la famille du défunt n’a toujours pas obtenu la justice qu’elle a tant réclamée.






SUD Quotidien
 



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