"La nuit dernière, les forces extrémistes ont tenté de prendre d'assaut les bâtiments administratifs, le département de la police de la ville d'Almaty, ainsi que les départements locaux et les commissariats de police", a déclaré le porte-parole de la police Saltanat Azirbek, cité par les agences Interfax-Kazakhstan, TASS et Ria Novosti.
Le porte-parole de la police a déclaré qu'une opération "antiterroriste" était en cours dans l'un des quartiers d'Almaty.
Depuis deux jours, des milliers de personnes occupent les rues et des bâtiments publics d'Almaty, la capitale économique du pays. Le président Kassym-Jomart Tokaïev a demandé l'aide de la Russie et de ses alliés pour réprimer les émeutes en cours dans son pays, œuvre selon lui de "terroristes" entraînés à l'étranger. Ses alliés ont annoncé dans la soirée l'envoi d'une "force de maintien de la paix".
Kassym-Jomart Tokaïev est apparu à plusieurs reprises à la télévision d'Etat ce mercredi. Lors de sa dernière allocution en date, il a indiqué avoir "appelé aujourd'hui les chefs des Etats de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) à aider le Kazakhstan à vaincre la menace terroriste", ajoutant que des "gangs terroristes" ayant "reçu un entraînement approfondi à l'étranger" étaient à la tête des manifestations.
Un peu plus tôt, toujours à la télévision, le président Tokaïev avait indiqué que ces troubles avaient mené à "des attaques massives contre les forces de l'ordre" et celles-ci ont dans leurs rangs des morts et des blessés.
Le ministère kazakhstanais de l'Intérieur a indiqué plus que tard qu'au moins huit membres des forces de l'ordre et militaires ont été tués et que 317 membres de la police et de la Garde nationale ont par ailleurs été blessés "par la foule déchaînée".
Jusqu'à lors, la présidence du Conseil de sécurité nationale était assurée par Noursoultan Nazarbaïev, qui a dirigé cette ex-république soviétique jusqu'en 2019, mais qui conserve une grande influence. Des slogans tels que "Le vieillard dehors!" ont été ainsi scandés par les manifestants présents dans les rues d'Almaty.
Plus tôt dans la journée de ce mercredi, le président Tokaïe avait limogé son gouvernement sans parvenir à calmer la situation.
Internet et les téléphones portables sont bloqués dans le pays, où l'état d'urgence a été décrété sur l'ensemble du territoire.
Ces manifestations déroulent dans un pays autoritaire où ce type de rassemblement sont rares et où les rassemblements doivent recevoir l'autorisation préalable des autorités. Elles font suite à un mouvement de colère qui a éclaté dans plusieurs villes depuis dimanche.
Cette crise est la plus grande menace à ce jour pour le régime mis en place par l'ancien président Noursoultan Nazarbaïev.
L'état d'urgence, d'abord décrété dans plusieurs régions dont Almaty et la capitale, Nur-Sultan –récemment rebaptisée ainsi en l'honneur de M. Nazarbaïev –, a été étendu sur l'ensemble du Kazakhstan dans la soirée de ce mercredi. Un couvre-feu nocturne y sera en vigueur de 23h à 7h locales.
Bâtiments publics assiégés
Débuté dimanche dans une ville de province, le mouvement de colère s'est étendu à Almaty, la plus grande ville du pays, dans la nuit de mardi à mercredi, lorsque près de 5 000 personnes ont été dispersées par la police à coup de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogène.
Mercredi après-midi, un groupe de plusieurs milliers de manifestants a pris d'assaut le bâtiment de l'administration de la ville, parvenant à pénétrer à l'intérieur malgré les tirs de grenades et de gaz de la police. Des vidéos, relayées sur le compte Telegram du site d'information local Zakon.kz, montrent l'édifice, en proie à un incendie, cerné par les manifestants.
Des hommes en uniforme de police ont été aperçus déposant leurs bouclier et leurs casques en une pile pour embrasser les protestataires. "Ils passent de notre côté!", a lancé une femme en enlaçant un autre manifestant.
Les autorités ont fait état de plus de 200 arrestations, accusés d'avoir "violé l'ordre public" en bloquant les routes et en attaquant des véhicules, lors des manifestations qui se sont produite la nuit dernière.
Aucun décompte officiel s'agissant des blessés du côté des manifestants n'a pour l'instant été communiqué.
La Russie, pays historiquement très proche du pouvoir kazakh, a réagi en fin de matinée. Moscou appelle au "dialogue", pas aux "émeutes".
La Pologne, qui a pris la présidence de l'OSCE pour l'année 2022, indique par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Zbigniew Rau, assure "suivre de près les récents développements au Kazakhstan. La violence n'est jamais une réponse appropriée pour résoudre les défis actuels", ajoutant appeler "à la désescalade de la situation et à l'ouverture d'un dialogue dans le plein respect des règles de l'OSCE".
L'Union européenne, par l'une de ses porte-paroles a également réagi. "Compte tenu des manifestations qui se déroulent actuellement au Kazakhstan, l'UE suit de près l'évolution de la situation. Toutes les parties concernées doivent agir avec responsabilité et retenue et s'abstenir de toute action susceptible de conduire à une nouvelle escalade de la violence" a ainsi indiqué sur Twitter, Nabila Massrali, en charge des questions relatives aux affaires étrangères.
Le gouvernement américain a appelé les autorités du Kazakhstan à la "retenue" et souhaite que les manifestations s'y déroulent "de manière pacifique", a dit mercredi la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki.
"Panne" d'internet
Alors que certaines sources avancent que les téléphones portables étaient bloqués dans le pays, Internet tourne aussi au ralenti. En effet, vers 13h, heure de Bruxelles, ce qui correspond à 18h à Almaty, l'ONG NetBlocks, spécialisée dans la surveillance du web, a indiqué que le Kazakhstan est en proie à "panne d'internet à l'échelle nationale".
NetBlocks ajoute que cette "panne" s'est produite "après une journée de perturbations de l'internet mobile et de restrictions partielles", soulignant également que cela "est susceptible de limiter sévèrement la couverture des manifestations antigouvernementales qui s'intensifient".
En liaison avec cette panne, des témoignages sur place indiquent que certains distributeurs de billets ne fonctionnent plus dans le pays.
Limogeage
Un arrêté publié sur le site présidentiel indique que Kassym-Jomart Tokaïev a accepté la démission du gouvernement dirigé par le Premier ministre Askar Mamin. Le vice-Premier ministre Alikhan Smailov assumera le rôle du Premier ministre par intérim jusqu'à la formation d'un nouveau cabinet.
"Ne répondez pas aux provocations venant de l'étranger et de l'intérieur du pays. Ne répondez pas aux appels à prendre d'assaut les bâtiments officiels. C'est un crime pour lequel vous seriez puni", avait déclaré le chef de l'Etat de 68 ans, qui gouverne le pays depuis 2019.
Le gaz, l'étincelle ?
Le Kazakhstan, première économie d'Asie centrale habituée par le passé à des taux de croissance à deux chiffres, souffre de la baisse des prix du pétrole et de la crise économique en Russie, qui a mené à la dévaluation du tenge kazakh et une forte inflation.
Le mouvement a débuté après une hausse des prix du gaz naturel liquéfié (GNL), dans la ville de Janaozen, dans l'ouest du pays, avant de s'étendre à la grande ville régionale d'Aktau, sur les bords de la mer Caspienne.
Mardi soir, les autorités avaient pourtant tenté de calmer la situation en concédant une réduction du prix du GNL, le fixant à 50 tenges (0,1 euro) le litre dans la région, contre 120 au début de l'année.
Janaozen a été par le passé le théâtre des troubles les plus meurtriers ayant secoué le Kazakhstan depuis son indépendance de l'URSS en 1991. En 2011, au moins 14 ouvriers d'un site pétrolier avaient été tués quand la police avait réprimé une manifestation contre les conditions de travail et les salaires.
La région de Mangystau, où est située la ville de Janaozen, dépend du GNL comme principale source de carburant pour les voitures et toute hausse de son prix entraîne celle des produits alimentaires, déjà à la hausse depuis le début de la pandémie de coronavirus.
Le porte-parole de la police a déclaré qu'une opération "antiterroriste" était en cours dans l'un des quartiers d'Almaty.
Depuis deux jours, des milliers de personnes occupent les rues et des bâtiments publics d'Almaty, la capitale économique du pays. Le président Kassym-Jomart Tokaïev a demandé l'aide de la Russie et de ses alliés pour réprimer les émeutes en cours dans son pays, œuvre selon lui de "terroristes" entraînés à l'étranger. Ses alliés ont annoncé dans la soirée l'envoi d'une "force de maintien de la paix".
Kassym-Jomart Tokaïev est apparu à plusieurs reprises à la télévision d'Etat ce mercredi. Lors de sa dernière allocution en date, il a indiqué avoir "appelé aujourd'hui les chefs des Etats de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) à aider le Kazakhstan à vaincre la menace terroriste", ajoutant que des "gangs terroristes" ayant "reçu un entraînement approfondi à l'étranger" étaient à la tête des manifestations.
Un peu plus tôt, toujours à la télévision, le président Tokaïev avait indiqué que ces troubles avaient mené à "des attaques massives contre les forces de l'ordre" et celles-ci ont dans leurs rangs des morts et des blessés.
Le ministère kazakhstanais de l'Intérieur a indiqué plus que tard qu'au moins huit membres des forces de l'ordre et militaires ont été tués et que 317 membres de la police et de la Garde nationale ont par ailleurs été blessés "par la foule déchaînée".
Jusqu'à lors, la présidence du Conseil de sécurité nationale était assurée par Noursoultan Nazarbaïev, qui a dirigé cette ex-république soviétique jusqu'en 2019, mais qui conserve une grande influence. Des slogans tels que "Le vieillard dehors!" ont été ainsi scandés par les manifestants présents dans les rues d'Almaty.
Plus tôt dans la journée de ce mercredi, le président Tokaïe avait limogé son gouvernement sans parvenir à calmer la situation.
Internet et les téléphones portables sont bloqués dans le pays, où l'état d'urgence a été décrété sur l'ensemble du territoire.
Ces manifestations déroulent dans un pays autoritaire où ce type de rassemblement sont rares et où les rassemblements doivent recevoir l'autorisation préalable des autorités. Elles font suite à un mouvement de colère qui a éclaté dans plusieurs villes depuis dimanche.
Cette crise est la plus grande menace à ce jour pour le régime mis en place par l'ancien président Noursoultan Nazarbaïev.
L'état d'urgence, d'abord décrété dans plusieurs régions dont Almaty et la capitale, Nur-Sultan –récemment rebaptisée ainsi en l'honneur de M. Nazarbaïev –, a été étendu sur l'ensemble du Kazakhstan dans la soirée de ce mercredi. Un couvre-feu nocturne y sera en vigueur de 23h à 7h locales.
Bâtiments publics assiégés
Débuté dimanche dans une ville de province, le mouvement de colère s'est étendu à Almaty, la plus grande ville du pays, dans la nuit de mardi à mercredi, lorsque près de 5 000 personnes ont été dispersées par la police à coup de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogène.
Mercredi après-midi, un groupe de plusieurs milliers de manifestants a pris d'assaut le bâtiment de l'administration de la ville, parvenant à pénétrer à l'intérieur malgré les tirs de grenades et de gaz de la police. Des vidéos, relayées sur le compte Telegram du site d'information local Zakon.kz, montrent l'édifice, en proie à un incendie, cerné par les manifestants.
Des hommes en uniforme de police ont été aperçus déposant leurs bouclier et leurs casques en une pile pour embrasser les protestataires. "Ils passent de notre côté!", a lancé une femme en enlaçant un autre manifestant.
Les autorités ont fait état de plus de 200 arrestations, accusés d'avoir "violé l'ordre public" en bloquant les routes et en attaquant des véhicules, lors des manifestations qui se sont produite la nuit dernière.
Aucun décompte officiel s'agissant des blessés du côté des manifestants n'a pour l'instant été communiqué.
La Russie, pays historiquement très proche du pouvoir kazakh, a réagi en fin de matinée. Moscou appelle au "dialogue", pas aux "émeutes".
La Pologne, qui a pris la présidence de l'OSCE pour l'année 2022, indique par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Zbigniew Rau, assure "suivre de près les récents développements au Kazakhstan. La violence n'est jamais une réponse appropriée pour résoudre les défis actuels", ajoutant appeler "à la désescalade de la situation et à l'ouverture d'un dialogue dans le plein respect des règles de l'OSCE".
L'Union européenne, par l'une de ses porte-paroles a également réagi. "Compte tenu des manifestations qui se déroulent actuellement au Kazakhstan, l'UE suit de près l'évolution de la situation. Toutes les parties concernées doivent agir avec responsabilité et retenue et s'abstenir de toute action susceptible de conduire à une nouvelle escalade de la violence" a ainsi indiqué sur Twitter, Nabila Massrali, en charge des questions relatives aux affaires étrangères.
Le gouvernement américain a appelé les autorités du Kazakhstan à la "retenue" et souhaite que les manifestations s'y déroulent "de manière pacifique", a dit mercredi la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki.
"Panne" d'internet
Alors que certaines sources avancent que les téléphones portables étaient bloqués dans le pays, Internet tourne aussi au ralenti. En effet, vers 13h, heure de Bruxelles, ce qui correspond à 18h à Almaty, l'ONG NetBlocks, spécialisée dans la surveillance du web, a indiqué que le Kazakhstan est en proie à "panne d'internet à l'échelle nationale".
NetBlocks ajoute que cette "panne" s'est produite "après une journée de perturbations de l'internet mobile et de restrictions partielles", soulignant également que cela "est susceptible de limiter sévèrement la couverture des manifestations antigouvernementales qui s'intensifient".
En liaison avec cette panne, des témoignages sur place indiquent que certains distributeurs de billets ne fonctionnent plus dans le pays.
Limogeage
Un arrêté publié sur le site présidentiel indique que Kassym-Jomart Tokaïev a accepté la démission du gouvernement dirigé par le Premier ministre Askar Mamin. Le vice-Premier ministre Alikhan Smailov assumera le rôle du Premier ministre par intérim jusqu'à la formation d'un nouveau cabinet.
"Ne répondez pas aux provocations venant de l'étranger et de l'intérieur du pays. Ne répondez pas aux appels à prendre d'assaut les bâtiments officiels. C'est un crime pour lequel vous seriez puni", avait déclaré le chef de l'Etat de 68 ans, qui gouverne le pays depuis 2019.
Le gaz, l'étincelle ?
Le Kazakhstan, première économie d'Asie centrale habituée par le passé à des taux de croissance à deux chiffres, souffre de la baisse des prix du pétrole et de la crise économique en Russie, qui a mené à la dévaluation du tenge kazakh et une forte inflation.
Le mouvement a débuté après une hausse des prix du gaz naturel liquéfié (GNL), dans la ville de Janaozen, dans l'ouest du pays, avant de s'étendre à la grande ville régionale d'Aktau, sur les bords de la mer Caspienne.
Mardi soir, les autorités avaient pourtant tenté de calmer la situation en concédant une réduction du prix du GNL, le fixant à 50 tenges (0,1 euro) le litre dans la région, contre 120 au début de l'année.
Janaozen a été par le passé le théâtre des troubles les plus meurtriers ayant secoué le Kazakhstan depuis son indépendance de l'URSS en 1991. En 2011, au moins 14 ouvriers d'un site pétrolier avaient été tués quand la police avait réprimé une manifestation contre les conditions de travail et les salaires.
La région de Mangystau, où est située la ville de Janaozen, dépend du GNL comme principale source de carburant pour les voitures et toute hausse de son prix entraîne celle des produits alimentaires, déjà à la hausse depuis le début de la pandémie de coronavirus.
