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Gilbert Diendéré prend le pouvoir à Ouagadougou : l’ombre de Blaise

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 18 Septembre 2015 à 13:00

A 55 ans, le général Gilbert Diendéré, qui a pris le pouvoir au Burkina Faso, a été pendant plus de 30 ans le binôme de Blaise Compaoré, chassé du pouvoir il y a un an.


Gilbert Diendéré prend le pouvoir à Ouagadougou : l’ombre de Blaise

Qui es-tu Gilbert Diendéré ? Il s’est autoproclamé président du Conseil national de la démocratie (Cnd) après avoir renversé le Président de transition Michel Kafando au Burkina Faso. Il est le patron historique du Régiment de sécurité présidentielle (Rsp). De­puis 20 ans, il dirige ces soldats d’élite qui constituent les éléments les plus choyés de l’Armée burkinabè. Les mieux entraînés. Les mieux armés. A Ouagadougou, le Rsp est considéré comme un cancer qui ronge la démocratie naissante du Faso. «C’est l’événement le plus grave en lien avec le Rsp», disent les spécialistes. Smockey, héraut du Balai citoyen, crache sur ce régiment. «Nous avons compris que nous sommes dans un véritable nid de serpents préparé depuis longtemps», dit-il sur Rfi. Guy Hervé Kam, du Balai citoyen renchérit : «Le Rsp est une plaie dans la démocratie.» C’est l’échelle de ses ambitions.

Qui es-tu Gilbert Diendéré ? C’est l’ombre de Blaise Com­paoré, chassé du pouvoir par la révolution populaire d’octobre 2014. Depuis 1981, les deux hommes partagent les mêmes secrets, font ensemble les sales besognes, régentent la vie du Faso. Quand Compaoré a hérité du commandement du Centre national d’entraînement commando (Cnec) de Pô, il a fait de ce jeune sous-officier son adjoint. Mais, il a connu son quart d’heure de gloire le 4 août 1983. Jeune officier, il est au cœur de la prise du pouvoir par les révolutionnaires après avoir mené les troupes jusqu’à Ouag­adougou. C’est lui qui annonce à la radio le coup d’Etat. Il est 22 heures. «Peuple de Haute-Volta, le capitaine Thomas Sankara vous parle…» Il était le 5ème pilier de la révolution derrière Thomas, Blai­se, Jean-Baptiste Lingani et Henri Zongo. 
C’est lui aussi qui a défait Thomas Sankara. Le 15 octobre 1987, c’est lui qui a «supervisé» l’arrestation de Sankara, qui tourne au bain de sang. Le 18 septembre 1989, selon Jeune Afrique, il déjoue une tentative de coup d’Etat qui -selon la version officielle- aurait été fomentée par Jean-Baptiste Lingani et Henri Zongo, ses deux vieux compagnons d’armes. Lingani lui aurait fait part de leur plan et Diendéré en aurait informé Compaoré avant de procéder aux arrestations des présumés putschistes. Ils seront passés par les armes dans la nuit. Quelques jours plus tard, Diendéré est nommé Secrétaire général du comité exécutif du Front populaire autrement dit numéro deux du régime. Le voilà chargé de la Défense et de la Sécurité. Il n’a que 30 ans. Il est l’homme de confiance de Blaise et est resté son chef d’Etat-major particulier jusqu’à sa chute. Il a tiré toujours son épingle du jeu. Patron des renseignements généraux, il avait échappé à la mutinerie du Rsp en 2011.

Homme-lige de Blaise
Qui es-tu Gilbert Diendéré ? Il est resté longtemps dans l’ombre de son mentor. Il a toujours privilégié la discrétion du temps de la splendeur de Blaise. Depuis l’exil de Compaoré, il jouait toujours au pyromane-pompier. Il attisait le feu même s’il avait perdu le commandement du Rsp. Car, il a toujours eu la mainmise sur ses 1 300 hommes après son limogeage. Cette duplicité a surpris les hommes politiques burkinabè qui ont pensé qu’il avait rompu les liens avec son parrain qui vit de l’autre côté de la frontière. Saran Sérémé, candidate du Parti pour le développement et le changement (Pdc), est surprise par son acte : «Il (Gilbert Diendéré) est calme, effacé et plein de sagesse, je ne comprends pas qu’il se laisse aller dans cette tentative de vouloir récupérer la lutte du Peuple burkinabè.»
A 55 ans, il réalise le rêve de sa femme, ex-députée du Cdp de Compaoré, dont la candidature à la Présidentielle a été invalidée par le Conseil constitutionnel. Long­temps, il a été au cœur du système. Mais, il n’a jamais été à la tête de l’Etat qu’il expérimente probablement sous les ordres de Blaise. Comme toujours. Il nie tout sur Rfi : «Blaise Compaoré n’est pas au courant de ce que nous avons fait. Je ne l’ai pas appelé, ni contacté non plus, ni avant ni après cette action. Il ne m’a pas appelé, après cette action. Je peux dire qu’il n’est mêlé ni de près ni de loin à ce qui se passe.» Qui le croirait ?

Macky à Ouaga aujourd’hui
Après le putsch à Ouagadougou, la Communauté internationale  se mobilise pour rétablir l’ordre constitutionnel dans ce pays. En sa qualité de Président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao, le Président Macky Sall se rend ce matin au Burkina Faso pour essayer d’engager un dialogue avec les putschistes. 

lequotidien.sn




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