En Afrique, tous les regards sont tournés vers l'Inde. « Nous regardons avec une totale incrédulité ce qu'il se passe en Inde. La situation en Inde est très, très préoccupante pour nous en tant que continent », a déclaré jeudi lors d'un point presse John Nkengasong, directeur du Centre de contrôle et de prévention des maladies du continent, l'Africa CDC, qui dépend de l'Union africaine (UA). Ce samedi, par crainte que l'Afrique soit très rapidement débordée par les contaminations au coronavirus, les dirigeants des 55 pays vont se réunir afin de prendre des mesures urgentes s'il le faut pour éviter une situation similaire à celle de l'Inde. « Cela conforte l'idée que nous, en tant que continent, devons être prêts », a-t-il ajouté.
Un risque de résurgence en constante évaluation
L'Afrique, dont les structures sanitaires sont fragiles, a pour le moment été relativement épargnée par le coronavirus, recensant officiellement 3,1 % des cas et environ 4 % des décès, selon l'Africa CDC. L'Inde, comme de nombreux pays africains, avait pris des mesures strictes au début de la pandémie et avait réussi jusqu'à présent à être relativement épargnée malgré ses villes surpeuplées et la vétusté de son système de santé. Mais le deuxième pays le plus peuplé du monde avec ses 1,3 milliard d'habitants, soit une population comparable à celle de l'Afrique, fait face à une recrudescence exponentielle de la maladie, causée notamment par un nouveau variant et des rassemblements de masse. L'Inde, qui a déploré 3 645 décès en 24 heures, bat des records mondiaux de contaminations, avec près de 380 000 nouveaux cas.
« C'est une sonnette d'alarme. Nous ne pouvons pas être indifférents à ce qu'il se passe en Inde. Nous devons agir maintenant, résolument et collectivement », a alerté M. Nkengasong. L'Africa CDC a appelé à revenir à une application stricte des mesures barrières. « Les masques fonctionnent. Ils sont les seuls vaccins que nous avons », a ajouté son directeur.
Même son de cloche chez l'OMS Afrique, pour qui le risque de résurgence de la pandémie de Covid-19 reste élevé dans plusieurs pays africains en raison du manque de respect des mesures de santé publique. Au manque de respect des mesures de santé publique s'ajoutent la tenue de rassemblements de masse et la faiblesse des taux de dépistage et de vaccination, s'alerte le bureau régional de l'OMS situé à Brazzaville. « Nous ne pouvons pas nous laisser bercer par un faux sentiment de sécurité. L'augmentation dévastatrice des cas et des décès en Inde et le rebond manifeste observé dans d'autres régions du monde sont des signes clairs que la pandémie n'est pas encore terminée dans les pays africains. Une nouvelle remontée des infections par le Covid-19 est un risque réel dans de nombreux pays, même si le nombre de cas dans la région semble stable ces dernières semaines », a indiqué Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique.
Ralentissement sur les vaccinations
Surtout que les difficultés de l'Inde impactent directement les campagnes de vaccination en Afrique. Puisque le Serum Institute of India, qui fabrique les vaccins AstraZeneca pour l'initiative de solidarité internationale Covax, a cessé d'exporter depuis plusieurs semaines afin de répondre à la demande domestique. Or ce vaccin peu onéreux et facile à transporter constitue aujourd'hui l'essentiel des livraisons, même si Covax se fournit aussi en Corée du Sud. Covax espère livrer 238,2 millions de doses aux 142 pays qui y participent d'ici le 31 mai. L'objectif est de vacciner au moins 20 % de la population des 92 pays les plus défavorisés d'ici la fin de l'année. 17 millions de doses seulement ont jusqu'à présent été administrées en Afrique, dont 8,9 millions au Maroc. Les autres pays ayant le plus vacciné sont le Nigeria et l'Éthiopie.
L'UA tente d'acquérir des vaccins de manière bilatérale, hors du programme Covax. Johnson & Johnson a annoncé en mars qu?il rendrait disponible pour l?Afrique jusqu?à 400 millions de doses de son vaccin à une injection, mais les premières livraisons ne devraient pas intervenir avant le troisième trimestre 2021. L?Afrique du Sud a acquis de sa propre initiative des vaccins Johnson & Johnson, mais elle a suspendu leur administration après que les autorités américaines ont préconisé une pause en raison de doutes autour de cas de caillots sanguins. L?Africa CDC a également souligné que la réticence aux vaccins ? dont 17,9 millions de doses ont été administrées ? contribuait également à ce retard. Certains pays, dont la République démocratique du Congo, ont dû retourner des doses dont la date de péremption approchait, faute de candidats.
Un risque de résurgence en constante évaluation
L'Afrique, dont les structures sanitaires sont fragiles, a pour le moment été relativement épargnée par le coronavirus, recensant officiellement 3,1 % des cas et environ 4 % des décès, selon l'Africa CDC. L'Inde, comme de nombreux pays africains, avait pris des mesures strictes au début de la pandémie et avait réussi jusqu'à présent à être relativement épargnée malgré ses villes surpeuplées et la vétusté de son système de santé. Mais le deuxième pays le plus peuplé du monde avec ses 1,3 milliard d'habitants, soit une population comparable à celle de l'Afrique, fait face à une recrudescence exponentielle de la maladie, causée notamment par un nouveau variant et des rassemblements de masse. L'Inde, qui a déploré 3 645 décès en 24 heures, bat des records mondiaux de contaminations, avec près de 380 000 nouveaux cas.
« C'est une sonnette d'alarme. Nous ne pouvons pas être indifférents à ce qu'il se passe en Inde. Nous devons agir maintenant, résolument et collectivement », a alerté M. Nkengasong. L'Africa CDC a appelé à revenir à une application stricte des mesures barrières. « Les masques fonctionnent. Ils sont les seuls vaccins que nous avons », a ajouté son directeur.
Même son de cloche chez l'OMS Afrique, pour qui le risque de résurgence de la pandémie de Covid-19 reste élevé dans plusieurs pays africains en raison du manque de respect des mesures de santé publique. Au manque de respect des mesures de santé publique s'ajoutent la tenue de rassemblements de masse et la faiblesse des taux de dépistage et de vaccination, s'alerte le bureau régional de l'OMS situé à Brazzaville. « Nous ne pouvons pas nous laisser bercer par un faux sentiment de sécurité. L'augmentation dévastatrice des cas et des décès en Inde et le rebond manifeste observé dans d'autres régions du monde sont des signes clairs que la pandémie n'est pas encore terminée dans les pays africains. Une nouvelle remontée des infections par le Covid-19 est un risque réel dans de nombreux pays, même si le nombre de cas dans la région semble stable ces dernières semaines », a indiqué Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique.
Ralentissement sur les vaccinations
Surtout que les difficultés de l'Inde impactent directement les campagnes de vaccination en Afrique. Puisque le Serum Institute of India, qui fabrique les vaccins AstraZeneca pour l'initiative de solidarité internationale Covax, a cessé d'exporter depuis plusieurs semaines afin de répondre à la demande domestique. Or ce vaccin peu onéreux et facile à transporter constitue aujourd'hui l'essentiel des livraisons, même si Covax se fournit aussi en Corée du Sud. Covax espère livrer 238,2 millions de doses aux 142 pays qui y participent d'ici le 31 mai. L'objectif est de vacciner au moins 20 % de la population des 92 pays les plus défavorisés d'ici la fin de l'année. 17 millions de doses seulement ont jusqu'à présent été administrées en Afrique, dont 8,9 millions au Maroc. Les autres pays ayant le plus vacciné sont le Nigeria et l'Éthiopie.
L'UA tente d'acquérir des vaccins de manière bilatérale, hors du programme Covax. Johnson & Johnson a annoncé en mars qu?il rendrait disponible pour l?Afrique jusqu?à 400 millions de doses de son vaccin à une injection, mais les premières livraisons ne devraient pas intervenir avant le troisième trimestre 2021. L?Afrique du Sud a acquis de sa propre initiative des vaccins Johnson & Johnson, mais elle a suspendu leur administration après que les autorités américaines ont préconisé une pause en raison de doutes autour de cas de caillots sanguins. L?Africa CDC a également souligné que la réticence aux vaccins ? dont 17,9 millions de doses ont été administrées ? contribuait également à ce retard. Certains pays, dont la République démocratique du Congo, ont dû retourner des doses dont la date de péremption approchait, faute de candidats.