
Trois semaines après le meurtre de Jamal Khashoggi, un éditorialiste qui collaborait avec le Washington Post, dans le consulat de son pays à Istanbul, la pression internationale sur Riyad ne faiblit pas.
Dakarposte a appris de ses réseaux de renseignements que le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé mardi à punir "toutes les personnes impliquées, des exécutants aux commanditaires", sans cependant citer nommément le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, dit "MBS".
Le président turc a affirmé que les agents saoudiens avaient effectué des repérages dans une forêt près d'Istanbul et dans une ville du nord-ouest de la Turquie avant le meurtre, suggérant qu'ils cherchaient un lieu où cacher le corps. En outre, le circuit de vidéosurveillance du consulat avait été "désactivé" le matin du meurtre, a poursuivi Recep Tayyip Erdogan. Il a toutefois paru soucieux d'épargner le roi Salmane, se disant "confiant" dans le fait que ce dernier coopérerait avec la Turquie dans l'enquête.
"Les Uber et les JP Morgan de ce monde ont calculé qu'être associé en ce moment avec le nom de MBS, risque de leur coûter davantage que de perdre l'opportunité de s'emparer d'un morceau de l'économie saoudienne", explique Michael Stephens, expert au Royal United Services Institute.
Mais pour certaines entreprises occidentales, l'enjeu est trop important pour qu'elles se retirent de ce forum, même si elles n'envisagent pas de se faire représenter par les plus hauts dirigeants.
Ainsi, des banquiers d'investissement de HSBC et Crédit Suisse seront présents, alors que leurs PDG ont annulé leur venue, selon Bloomberg News.
Les sociétés chinoises et russes, elles, n'envisagent pas de boycotter la conférence, selon un organisateur.
Un large boycott occidental du forum pourrait accroître les risques d'instabilité politique en Arabie saoudite, premier exportateur de pétrole au monde, et porter un nouveau coup aux investissements directs étrangers (IDE) qui avaient déjà atteint l'année dernière leur niveau le plus bas en 14 ans, selon l'ONU.
"Malgré un discours (porté) sur les réformes, les IDE en Arabie saoudite se sont maintenus bas et le scandale (Khashoggi) ne fera qu'accroître l'incertitude des investisseurs", a souligné la société d'analyse Capital Economics.
- "Ca suffit" -
Depuis plusieurs mois, MBS, à qui le roi Salmane a de facto délégué les affaires courantes du royaume, semble avoir intensifié la répression contre tout signe d'opposition: hommes d'affaires, militants des droits de la femme et dignitaires religieux ont été arrêtés.
Suscitant l'inquiétude des investisseurs, Ryad a aussi pris la tête d'une coûteuse coalition intervenant militairement au Yémen contre les rebelles. Et elle a incité des pays alliés du Golfe à imposer au Qatar voisin un embargo.
En annulant leur venue au FII, "les grosses entreprises disent à MBS +ça suffit+ avec l'aventurisme, l'instabilité et l'incertitude", explique Cinzia Bianco, analyste pour le Moyen-Orient pour Gulf State Analytics.
Mais leur absence à la conférence risque de causer "des dommages irréparables" à leurs intérêts commerciaux en Arabie saoudite, prévient Ghanem Nuseibeh, fondateur du cabinet de conseil Cornerstone Global Associates, basé à Londres et qui a pris partie pour le pouvoir saoudien dans l'affaire Khashoggi.
La semaine dernière, des hommes d'affaires saoudiens ont appelé sur les réseaux sociaux les pays du Golfe et les alliés de Ryad à boycotter les entreprises annulant leur participation au FII.
Mais un tel risque de boycott ne semble pas affecter la détermination des entreprises à marquer une distance avec l'Arabie saoudite.
"Faire comme si de rien n'était? Pas à court-terme", a assuré Gregory Gause, spécialiste du royaume à l'Université A&M au Texas.
Dakarposte a appris de ses réseaux de renseignements que le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé mardi à punir "toutes les personnes impliquées, des exécutants aux commanditaires", sans cependant citer nommément le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, dit "MBS".
Le président turc a affirmé que les agents saoudiens avaient effectué des repérages dans une forêt près d'Istanbul et dans une ville du nord-ouest de la Turquie avant le meurtre, suggérant qu'ils cherchaient un lieu où cacher le corps. En outre, le circuit de vidéosurveillance du consulat avait été "désactivé" le matin du meurtre, a poursuivi Recep Tayyip Erdogan. Il a toutefois paru soucieux d'épargner le roi Salmane, se disant "confiant" dans le fait que ce dernier coopérerait avec la Turquie dans l'enquête.
"Les Uber et les JP Morgan de ce monde ont calculé qu'être associé en ce moment avec le nom de MBS, risque de leur coûter davantage que de perdre l'opportunité de s'emparer d'un morceau de l'économie saoudienne", explique Michael Stephens, expert au Royal United Services Institute.
Mais pour certaines entreprises occidentales, l'enjeu est trop important pour qu'elles se retirent de ce forum, même si elles n'envisagent pas de se faire représenter par les plus hauts dirigeants.
Ainsi, des banquiers d'investissement de HSBC et Crédit Suisse seront présents, alors que leurs PDG ont annulé leur venue, selon Bloomberg News.
Les sociétés chinoises et russes, elles, n'envisagent pas de boycotter la conférence, selon un organisateur.
Un large boycott occidental du forum pourrait accroître les risques d'instabilité politique en Arabie saoudite, premier exportateur de pétrole au monde, et porter un nouveau coup aux investissements directs étrangers (IDE) qui avaient déjà atteint l'année dernière leur niveau le plus bas en 14 ans, selon l'ONU.
"Malgré un discours (porté) sur les réformes, les IDE en Arabie saoudite se sont maintenus bas et le scandale (Khashoggi) ne fera qu'accroître l'incertitude des investisseurs", a souligné la société d'analyse Capital Economics.
- "Ca suffit" -
Depuis plusieurs mois, MBS, à qui le roi Salmane a de facto délégué les affaires courantes du royaume, semble avoir intensifié la répression contre tout signe d'opposition: hommes d'affaires, militants des droits de la femme et dignitaires religieux ont été arrêtés.
Suscitant l'inquiétude des investisseurs, Ryad a aussi pris la tête d'une coûteuse coalition intervenant militairement au Yémen contre les rebelles. Et elle a incité des pays alliés du Golfe à imposer au Qatar voisin un embargo.
En annulant leur venue au FII, "les grosses entreprises disent à MBS +ça suffit+ avec l'aventurisme, l'instabilité et l'incertitude", explique Cinzia Bianco, analyste pour le Moyen-Orient pour Gulf State Analytics.
Mais leur absence à la conférence risque de causer "des dommages irréparables" à leurs intérêts commerciaux en Arabie saoudite, prévient Ghanem Nuseibeh, fondateur du cabinet de conseil Cornerstone Global Associates, basé à Londres et qui a pris partie pour le pouvoir saoudien dans l'affaire Khashoggi.
La semaine dernière, des hommes d'affaires saoudiens ont appelé sur les réseaux sociaux les pays du Golfe et les alliés de Ryad à boycotter les entreprises annulant leur participation au FII.
Mais un tel risque de boycott ne semble pas affecter la détermination des entreprises à marquer une distance avec l'Arabie saoudite.
"Faire comme si de rien n'était? Pas à court-terme", a assuré Gregory Gause, spécialiste du royaume à l'Université A&M au Texas.