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La face cachée du salaire des députés

Rédigé par Dakarposte le Samedi 10 Juin 2017 à 04:16

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La face cachée du salaire des députés
 
La face cachée des salaires des parlementaires 
  
L’explosion des listes pour les prochaines élections législatives démontre l’intérêt des hommes politiques sénégalais pour le poste de député, mais également pour ses nombreux avantages qu’il procurent.  
Un député simple au Sénégal gagne la somme 1, 3 million mensuel, bénéficie d’une dotation en carburant de 300 litres, d’une voiture 4X4 fortuner, d’un passeport diplomatique lui et son épouse. 
  
Un membre du bureau de l’Assemblée nationale, c’est à dire les vice-présidents au nombre de 8 et les secrétaires élus perçoivent chacun un salaire mensuel de 3 millions de francs CFA, bénéficie de deux voitures une 4X4 et une citroen, 1000 litres de carburant par mois et 500 000 francs de crédits téléphoniques. Les présidents des groupes parlementaires sont logés à la même enseigne et bénéficient du même traitement. 
  
Le président de l’Assemblée nationale gagne un salaire de 10 millions mensuels et bénéficie de 49 millions de fonds politiques par mois. De même, il bénéficie d’un parc automobile d’au moins 5 véhicules, d’une escorte et d’une sécurité personnelle assurée par les éléments des forces de sécurité nationale. 
  
Ainsi, sut la base d’un calcul, un simple député gagne pendant une législature de 5 ans 78 millions et consomme 18 000 litres de carburant. 
  
Un vice-président gagne 180 millions sur cinq ans. Le président de l’Assemblée nationale lui touche le jack-pot avec un revenu de 600 millions de salaire sur cinq ans et 2 milliards 940 millions de fonds politiques pendant la même durée. Pour le carburant, c’est 600 000 litres qui sont attribués au Président de l’Assemblée sur toute la période de la législature. 
  
Cependant une autre lecture s’impose avec ses chiffres. « C’est, certes, uns salaire important pour un Sénégalais moyen, mais la plupart des députés sont endettés ». En effet, ils prennent des crédits bancaires pour se construire une maison et le tiers de leurs revenus sert souvent à rembourser cet emprunt. Il s’y ajoute que leur train de vie augmente et face aux nombreuses sollicitations, ils n’arrivent plus à suivre. «Si vous êtes un député, vous vivrez le calvaire », prévient un ancien parlementaire. «Les gens qui vous ont élu pensent que votre salaire leur appartient et vous êtes sollicités du matin au soir pour des questions sociales », renseigne cet élu. 
  
Par exemple pour le carburant, ceux qui habitent en dehors de Dakar, risque de consommer plus  que cela dans leurs déplacements. «Le salaire des députés suscitent tous les fantasmes, mais beaucoup sortent d’une législature appauvrie ». Du reste, beaucoup d’anciens parlementaires ont fini par tenter… l’émigration vers des pays européens et devenir des Modou-Modou quand ils ne sont pas réélus. 
  
  
Beaucoup de députés demandent, par ailleurs, souvent de l’aide aux ministres et autres personnalités occupant des postes de responsabilités. «Si vous n’êtes pas aidé, c’est compliquer de s’en sortir avec des fins de mois difficiles, car c’est un salaire partagé ». L’histoire raconte que l’ancien  président du groupe parlementaire libéral, Doudou Wade, tenait une caisse noire que lui filait son oncle, Abdoulaye Wade, avec une quarantaine de millions mensuelle, pour arroser ses collègues. Parfois, il pouvait tenir de fortes sommes (on parle de plusieurs centaines de millions) pour « arroser » les députés à la veille de certaines lois polémiques. 
  
  
«Ceux qui se plaignent de nos avantages ne comprennent pas que cet argent est souvent partagé avec nos militants, une bonne partie des députés sont des caisses sociales ambiantes ». Et à part ses avantages qui ne satisfont pas les députés, «nous n’avons rien d’autre », fulmine-t-on souvent dans les couloirs de l’Assemblée nationale. «Sauf qu’il y a le statut d’honorable qui procure souvent, il faut le dire, une immense satisfaction sociale dans la vie de tous les jours, nous sommes au Sénégal ». 
  
Dans les pays développés, un député bénéficie d’une caisse pour recruter ses assistants parlementaires (affaire Fillon). «Mais au Sénégal, le député est laissé à lui-même et n’a aucun collaborateur qui permet de l’assister dans son travail. Le député sénégalais n’a même pas de secrétaire pour son travail ». 
  
A un moment donné, l’idée de renforcer les moyens de travail des députés a été émise. «Mais du fait de l’hostilité de l’opinion à tout ce qui touche les députés, on l’a  abandonnée ». «Mais il faut vivre l’Assemblée nationale de l’intérieur pour se rendre compte que c’est loin d’être une sinécure ». ​



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