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Le monde inquiet face aux incendies en Amazonie

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 23 Août 2019 à 14:41

15 jours que la forêt brûle au Brésil. Zonalia Santos et ses voisins ont passé leurs journées à tenter de sauver leurs maisons et leurs récoltes des grands incendies dans l'Etat de Rondonia, dans l'ouest du pays.


"Nous avons essayé de combattre le feu nous-mêmes, raconte la jeune femme à Aljazeera. Mais cela prenait des pâturages, des arbustes, des cultures de cacao, du bois, des noix, des baies d'açai." Certaines familles ont tout perdu, rapporte la chaîne du Qatar. Les dégâts sont irréversibles. En seulement une semaine plus de 9500 nouveaux incendies ont été détectés dans la plus grande forêt tropicale du monde. Celle qu'on appelle le "poumon de la planète"

Dans l'Etat de Rondonia toutes les réserves autochtones ont été touchées explique Ivaneide, responsable d'une association de protection de l'environnement et des groupes indigènes.  "Le temps est constamment noir, les hôpitaux sont remplis de personnes souffrant de problèmes respiratoires" . Elle se réveille au milieu de la nuit, luttant pour respirer. "La situation dit-elle est mille fois pire que dans le passé. Les criminels sont renforcés par les paroles du gouvernement selon lesquelles ils peuvent brûler, déboiser, détruire l'Amazonie. " "Allez y c'est votre chance" dit le président Bolsonaro. Pendant que l'administration affaiblit les protections environnementales. 

Alors que les incendies dans la région sont parfois causés par erreur, les experts estiment que la récente vague de destruction est délibérée, liée à l'augmentation de la déforestation. Et les flammes ne montrent aucun signe de répit écrit The Brazilian Report. Le monde regarde avec étonnement la forêt amazonienne brûler avec un abandon inconsidéré. Les flammes se sont répandues sur des territoires préservés : des terres autochtones, des zones de conservation. Le parc national d'Ilha Grande, par exemple, a vu sa forêt détruite à 62 %. Une superficie trois fois plus grande que Paris.
Plus cette détérioration se poursuit, écrit le le site brésilien indépendant, plus l'Amazonie se rapproche du cycle dévastateur connu sous le nom de dépérissement. Quand une certaine proportion de la forêt sera détruite -les scientifiques estiment qu'un autre cinquième de l'Amazonie suffira à déclencher le processus- la région sera au-delà du salut. La forêt commencera à se dessécher et à brûler, tandis que la biodiversité amazonienne périra.

Le gouvernement Bolsonaro est sous le feu des critiques

Des avertissements venus du monde entier, que détaille O Globo le grand quotidien de Rio. Le sujet a encore eu plus de répercussions précise le journal après la publication sur les réseaux sociaux d'un message du président français " Notre maison brûle ! C'est une crise internationale." Emmanuel Macron promet d'aborder le sujet au G 7 à Biarritz. Et dans sa foulée, des réactions du premier ministre canadien, du président colombien, du maire de Londres ou encore du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. "L'Amazonie doit être protégée ! " 

Les flammes qui dévorent l'Amazonie brésilienne sont les mêmes qui alimentent l'indignation sociale contre le président brésilien écrit en Espagne, El Pais. Au-delà des réseaux sociaux, des marches sont organisées ce week-end dans au moins 8 villes du pays. 

Pour Bolsonaro, qui a débuté son mandat en janvier, c'est la première crise majeure écrit Die Welt . Et elle a le potentiel de devenir une menace réelle pour lui. Parce que la situation commence aussi à inquiéter les Brésiliens qui ne sont pas particulièrement intéressés par la situation de l'Amazonie. Le président s'est rendu compte que sa politique agricole agressive portait atteinte à son image, non seulement à l'étranger, mais également au cœur de la société brésilienne. A l'heure actuelle le gouvernement de Brasilia donne l'impression d'inaction. Un plan sur la façon de lutter contre les incendies ne semblent pas exister. 

Les nuages sombres qui obscurcissent le ciel de Sâo Paulo ne l'aident pas. Que ces nuages aient quelque chose à voir avec les incendies est loin d'être certain. Mais leur apparence, leurs hypothèses, sont aussi effrayantes pour la population que les gouttes grises qui tombent sur l'asphalte.  

Le fleuve Amazone est aussi éloigné des métropoles de Rio ou de Sâo Paulo que Francfort de Téhéran. La plupart des Brésiliens n'ont jamais mis les pieds dans la forêt tropicale. Mais maintenant, la catastrophe arrive chez eux, avec ce ciel noir. Dans un Brésil profondément religieux, un tel phénomène ne manque pas de faire son effet

Alors l'Apocalypse nous attend-il au XXIe siècle ? 
Des feux d'une ampleur et d'une puissance inédites, incontrôlables, qui se sont multipliés cet été. Début août, en Sibérie, ils ont réduit en cendres plus de 13 millions d’hectares. En Espagne, l’île de Grande Canarie a été "défigurée par les flammes ». Le phénomène des mégafeux nous oblige à repenser notre rapport à la nature estime la philosophe Joëlle Zask, dans les pages d'Usbek et Rica. Elle vient de sortir un livre "Quand la forêt brûle ".

La catastrophe, dit-elle, ce serait que ça continue. "On peut penser la catastrophe non pas comme quelque chose qui nous menace, d’extérieur à nous, qui serait déjà là. Mais comme le fait que nous ne trouverions pas en nous quoi que ce soit qui nous permette d’arrêter ce phénomène. Même le nouveau monde a été pensé comme la « terre promise », il y a toujours l’idée d’un retour. Ce n’est pas qu’on revient en arrière, c’est qu’on arrive là où on est bien. "

Là ou on est bien. Là où on est mieux. Et pourquoi pas au parc ? nous souffle The Guardian. Une nouvelle étude publiée dans People and Nature suggère que le bonheur estimé augmente quand on est dehors, dans le vert, en forêt. 

Pour avancer une telle affirmation, des scientifiques ont utilisé un hédonomètre –un outil qui analyse un grand nombre de tweets. "Dans toutes les publications, les gens sont plus heureux lorsqu'ils se trouvent dans un parc" explique un co-auteur de l’étude. Soit

La journaliste elle a décidé de s'installer à la campagne Je suis beaucoup plus heureuse ici. Et je n'ai pas besoin d'un hédonomètre pour le confirmer : plus c'est vert, mieux c'est ! 



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