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Le président déchu Omar el-Béchir inculpé pour le "meurtre" de manifestants

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 12 Avril 2019 à 21:58

Omar el-Béchir a été inculpé, lundi, pour "incitation au meurtre de manifestants" lors des protestations contre son régime. Par ailleurs, les généraux et les représentants de la contestation sont parvenus à un accord sur un "Conseil souverain".


Le procureur général soudanais l'a annoncé, lundi 13 mai. L'ex-président du Soudan, Omar el-Béchir, a été inculpé pour "le meurtre de manifestants" durant les protestations contre son régime.

"Omar el-Béchir et d'autres [personnalités] ont été inculpés pour incitation et participation au meurtre de manifestants", écrit-il dans un communiqué.

Le procureur a recommandé l'"accélération des enquêtes sur les meurtres d'autres manifestants".

Le 11 avril dernier, après plusieurs mois de manifestations de rue, l'armée soudanaise a évincé du pouvoir le président Omar el Béchir qui était à la tête du pays depuis 1989.

Les forces de l'ordre auraient tué 90 personnes depuis le début des manifestations le 19 décembre. C'est ce qu'avance une association de médecins proche de la coordination des protestataires, l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), tandis que les autorités parlent, elles, d'un bilan de 65 morts.

L'ex-président fait également l'objet de mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) qui souhaite le voir répondre à La Haye d'accusations de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre lors du conflit au Darfour (ouest du pays).

Le Conseil militaire de transition qui l'a remplacé avait indiqué, fin avril, refuser un transfert vers La Haye, laissant cette éventuelle décision à un futur gouvernement civil.

Accord pour un "Conseil souverain"

L'inculpation d'Omar el-Béchir coïncide avec un nouvel accord de transition trouvé, lundi 13 mai, entre les généraux soudanais et les représentants de la contestation populaire. "Au cours de la réunion d'aujourd'hui [lundi], nous nous sommes mis d'accord sur la structure d'un Conseil souverain qui inclura des représentants des militaires et des civils" a déclaré le général Taha Osman, ancien proche du président déchu, dont il a été l'un des plus influents conseillers. "Les discussions de demain [mardi] vont porter sur la composition du (nouveau) conseil."

Le général Chamsedddine Kabbachi, porte-parole du Conseil militaire, a confirmé les termes de l'accord. "Nous nous sommes entendus sur la formation des entités de la transition aux niveaux souverain, exécutif et législatif", a-t-il déclaré à la presse. "Demain, nous allons discuter des pourcentages de représentation (au sein de ces organes) et de la durée de la transition."

Jusqu'ici, les divergences entre les deux parties concernaient principalement la composition d'un Conseil souverain appelé à remplacer le Conseil militaire qui a pris le pouvoir après l'éviction d'Omar el-Béchir.

D'un côté, l'ALC, fer de lance de la contestation, veut qu'il soit dominé par les civils, de l'autre, l'armée cherche à ce que ce conseil comprenne une majorité de militaires. Concernant le délai de la période de transition, les généraux souhaitent opter pour une période de transition de deux ans, les protestataires, eux, demandent le double.

Dans les rues, les manifestants n'envisagent pas de cesser tant que leurs revendications ne seront pas entendues.

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