
Après plus de vingt-quatre heures de chasse à l’homme dans New York, la police de la ville a appréhendé mercredi l’unique suspect de la fusillade survenue la veille dans le métro à Brooklyn, laissant 23 personnes blessées dont dix par balles. Depuis mardi soir, Frank James était devenu l’unique suspect de l’enquête qui a conduit à son arrestation dans les rues de l’East Village, à Manhattan, après avoir été aperçu et signalé dans un McDonald’s non loin. Une récompense de 50 000 dollars avait été promise en échange d’informations permettant d’aboutir à sa capture. Selon la communication du procureur Breon Peace, il devrait être accusé de faits relevant du terrorisme dans un procès fédéral, où il encourt la prison à vie. «Mes chers concitoyens… On l’a eu, on l’a eu !» a rageusement triomphé le maire de New York, Eric Adams, ouvrant la conférence de presse post-capture par une allocution en stream vidéo depuis la résidence où il poursuit sa quarantaine post-Covid.
Tirades virulentes et paranoïaques
Mardi matin, à 8 h 24, alors qu’une rame de la ligne N marquait l’arrêt au cœur du quartier populaire et latino-américain de Sunset Park, dans le sud-ouest de Brooklyn, l’homme que les autorités soupçonnent d’être Frank James était assis dans un coin d’une des voitures quand il a enfilé un masque à gaz, enclenché une grenade fumigène, puis une autre, et fait feu sur les usagers qui l’entouraient, dans le métro comme sur le quai. Entre panique et dysfonctionnement des caméras de vidéosurveillance de la station, le tireur avait pu s’enfuir, et s’engouffrer trois quarts d’heure plus tard dans une autre station de métro, à quelques kilomètres de là.
Mais la police découvrit sur la scène de crime plusieurs objets qu’il semblait avoir égarés derrière lui, parmi lesquels un pistolet Glock (acquis chez un prêteur sur gage dans l’Ohio en 2011), trois chargeurs de munitions, une hachette, des feux d’artifice, un liquide identifié comme du carburant, une carte de crédit au nom de Frank James et la clé d’une camionnette, dont il s’avéra qu’elle avait été louée par ce dernier. L’historique de sa carte de crédit a permis d’établir qu’il avait récemment acheté un masque à gaz similaire à celui porté par l’assaillant. Et une entreprise de feux d’artifice du Wisconsin, où Frank James possède l’une de ses deux résidences connues, a fait savoir que ses dossiers portaient la trace d’une transaction avec un acheteur portant ce nom il y a un peu moins d’un an, incluant des produits identiques à ceux retrouvés par les enquêteurs.
Frank James, 62 ans, Africain-Américain domicilié entre Philadelphie et Milwaukee, était connu des services de police pour avoir été arrêté à au moins dix reprises depuis 1992, dont plusieurs fois à New York, où il était né dans le Bronx, en 1959. Dans les années 1990, il avait été jugé pour avoir proféré des «menaces terroristes» avant d’être finalement reconnu coupable de harcèlement. Mais en l’absence de condamnation significative, il fut autorisé à devenir propriétaire de l’arme retrouvée sur les lieux de la fusillade. Selon le portrait brossé par l’enquête et les médias à mesure que les soupçons convergeaient vers lui, cet homme à la vie très solitaire se répandait depuis des années en tirades virulentes et paranoïaques, postées notamment sur Facebook ou YouTube, sous le pseudonyme «prophetoftruth88».
«Je voulais tuer tout ce que je voyais»
Ces vidéos souvent longues de plusieurs dizaines de minutes, monologues peu cohérents où il se livrait parfois simplement au descriptif de ses trajets, brassaient des problématiques relatives à la violence, au racisme, mis en relation avec des faits d’actualité allant de l’invasion de l’Ukraine à la politique du nouveau maire de New York, Eric Adams. Dans un de ces posts, publié le 1er mars, il réagissait avec exaspération aux récentes annonces de ce dernier, visant à faire revenir plus massivement les usagers dans le réseau métropolitain en s’attaquant notamment aux problèmes de sécurité attribués à la présence de nombreux sans-abris qui y trouvent refuge.
Comme dans nombre d’autres de ses pamphlets filmés – dotés d’une audience infime jusqu’à l’attaque de mardi –, James déversait son acrimonie ordurière sur les autorités politiques comme les travailleurs sociaux, les Noirs et les femmes, les forces de l’ordre et les sans-logis : «Je voulais tuer tout ce que je voyais», répète-t-il alors à plusieurs reprises. Il y faisait aussi référence à ses propres problèmes passés de santé mentale, comme dans cette autre vidéo, du 20 mars, où il décrit son départ de Milwaukee (pour Philadelphie , soit à une heure et demie de New York) en direction d’un endroit qu’il désigne comme «danger zone». «Ça enclenche beaucoup de pensées négatives, bien sûr», affirme-t-il, «puisque je souffre d’un cas sévère de stress post-traumatique, causé par tout ce que j’ai enduré».
En dépit d’une aggravation récente de la violence dans le métro new-yorkais (comme dans le reste de la ville, et bon nombre de métropoles américaines, depuis le début de la pandémie), qu’Eric Adams s’est donné pour croisade de combattre, les faits marquent l’attaque criminelle ou terroriste le plus violente survenue dans les transports publics de la première ville des Etats-Unis depuis 1994, quand un analyste informatique, rendu fou furieux par la perte de son emploi, avait fait exploser deux rames avec des explosifs artisanaux, blessant grièvement des dizaines de personnes dans le sud de Manhattan.
Tirades virulentes et paranoïaques
Mardi matin, à 8 h 24, alors qu’une rame de la ligne N marquait l’arrêt au cœur du quartier populaire et latino-américain de Sunset Park, dans le sud-ouest de Brooklyn, l’homme que les autorités soupçonnent d’être Frank James était assis dans un coin d’une des voitures quand il a enfilé un masque à gaz, enclenché une grenade fumigène, puis une autre, et fait feu sur les usagers qui l’entouraient, dans le métro comme sur le quai. Entre panique et dysfonctionnement des caméras de vidéosurveillance de la station, le tireur avait pu s’enfuir, et s’engouffrer trois quarts d’heure plus tard dans une autre station de métro, à quelques kilomètres de là.
Mais la police découvrit sur la scène de crime plusieurs objets qu’il semblait avoir égarés derrière lui, parmi lesquels un pistolet Glock (acquis chez un prêteur sur gage dans l’Ohio en 2011), trois chargeurs de munitions, une hachette, des feux d’artifice, un liquide identifié comme du carburant, une carte de crédit au nom de Frank James et la clé d’une camionnette, dont il s’avéra qu’elle avait été louée par ce dernier. L’historique de sa carte de crédit a permis d’établir qu’il avait récemment acheté un masque à gaz similaire à celui porté par l’assaillant. Et une entreprise de feux d’artifice du Wisconsin, où Frank James possède l’une de ses deux résidences connues, a fait savoir que ses dossiers portaient la trace d’une transaction avec un acheteur portant ce nom il y a un peu moins d’un an, incluant des produits identiques à ceux retrouvés par les enquêteurs.
Frank James, 62 ans, Africain-Américain domicilié entre Philadelphie et Milwaukee, était connu des services de police pour avoir été arrêté à au moins dix reprises depuis 1992, dont plusieurs fois à New York, où il était né dans le Bronx, en 1959. Dans les années 1990, il avait été jugé pour avoir proféré des «menaces terroristes» avant d’être finalement reconnu coupable de harcèlement. Mais en l’absence de condamnation significative, il fut autorisé à devenir propriétaire de l’arme retrouvée sur les lieux de la fusillade. Selon le portrait brossé par l’enquête et les médias à mesure que les soupçons convergeaient vers lui, cet homme à la vie très solitaire se répandait depuis des années en tirades virulentes et paranoïaques, postées notamment sur Facebook ou YouTube, sous le pseudonyme «prophetoftruth88».
«Je voulais tuer tout ce que je voyais»
Ces vidéos souvent longues de plusieurs dizaines de minutes, monologues peu cohérents où il se livrait parfois simplement au descriptif de ses trajets, brassaient des problématiques relatives à la violence, au racisme, mis en relation avec des faits d’actualité allant de l’invasion de l’Ukraine à la politique du nouveau maire de New York, Eric Adams. Dans un de ces posts, publié le 1er mars, il réagissait avec exaspération aux récentes annonces de ce dernier, visant à faire revenir plus massivement les usagers dans le réseau métropolitain en s’attaquant notamment aux problèmes de sécurité attribués à la présence de nombreux sans-abris qui y trouvent refuge.
Comme dans nombre d’autres de ses pamphlets filmés – dotés d’une audience infime jusqu’à l’attaque de mardi –, James déversait son acrimonie ordurière sur les autorités politiques comme les travailleurs sociaux, les Noirs et les femmes, les forces de l’ordre et les sans-logis : «Je voulais tuer tout ce que je voyais», répète-t-il alors à plusieurs reprises. Il y faisait aussi référence à ses propres problèmes passés de santé mentale, comme dans cette autre vidéo, du 20 mars, où il décrit son départ de Milwaukee (pour Philadelphie , soit à une heure et demie de New York) en direction d’un endroit qu’il désigne comme «danger zone». «Ça enclenche beaucoup de pensées négatives, bien sûr», affirme-t-il, «puisque je souffre d’un cas sévère de stress post-traumatique, causé par tout ce que j’ai enduré».
En dépit d’une aggravation récente de la violence dans le métro new-yorkais (comme dans le reste de la ville, et bon nombre de métropoles américaines, depuis le début de la pandémie), qu’Eric Adams s’est donné pour croisade de combattre, les faits marquent l’attaque criminelle ou terroriste le plus violente survenue dans les transports publics de la première ville des Etats-Unis depuis 1994, quand un analyste informatique, rendu fou furieux par la perte de son emploi, avait fait exploser deux rames avec des explosifs artisanaux, blessant grièvement des dizaines de personnes dans le sud de Manhattan.