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MATAM - NOUVELLE REFORME DE L’HYDRAULIQUE- Les populations pas prêtes à déléguer la maintenance et la production d'eau de leur forage à des opérateurs privés

Rédigé par Dakarposte le Mardi 5 Janvier 2021 à 12:00

Dans la région de Matam, la nouvelle réforme promulguée par la Société des eaux en milieu rural (SDER), a du mal à obtenir l’adhésion de certaines localités où les populations ne sont pas prêtes à déléguer la maintenance et la production d'eau de leur forage à des opérateurs privés, à travers des contrats d'affermage ou de concession…


MATAM - NOUVELLE REFORME DE L’HYDRAULIQUE- Les populations pas prêtes à déléguer la maintenance et la production d'eau de leur forage à des opérateurs privés
La réforme de l’hydraulique rurale n’a pas, en effet, connu d’avancement dans bon nombre de localités de la région de Matam. On se rappelle que l’annonce avait même conduit les habitants de plusieurs villages comme Ndouloumadji Dembé, Funébé, Dondou, entre autres, à exprimer leur désapprobation en battant le macadam pour afficher leur refus. Face aux multiples agitations des populations, le Chef de l’Etat avait pris la décision, à l’époque, de suspendre la mesure, «le temps d’organiser une évaluation exhaustive de la réforme en question». Cette décision avait été positivement accueillie par la Fédération des Associations des usagers des forages (Asufor) de Matam dont les 114 villages adhérents n’avaient pas manqué de magnifier cette prise de position du Chef de l’Etat. Avant de renoncer à la grande marche qu’elle avait prévue d’organiser. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et le sentiment de refus est toujours présent. Les populations continuent d’opposer un niet catégorique à «la réforme du financement et de la gestion des forages ruraux où il sera question de déléguer la maintenance des forages ruraux et la production d'eau à des opérateurs privés, à travers des contrats d'affermage ou de concession».

LE FORAGE, CE BIEN DE LA COMMUNAUTE

A l’image de plusieurs localités du Fouta, plusieurs infrastructures sociales ou économiques de base ont été réalisées par les populations locales sur fonds propres, avec un appui consistant des émigrés. D'abord, dans le domaine sanitaire où la plupart des postes de santé et maternités sont le fruit de leur travail. Ensuite, dans le domaine de l’éducation, avec la construction d’écoles élémentaires, de collèges et de lycées. En plus des marchés, des postes, des mosquées et surtout des forages. Les forages restent aux yeux des populations, un bien de la communauté dont le système de gestion est socialement et économiquement supportable car intégrant la solidarité vis-à-vis des moins nantis avec une tarification du mètre cube d’eau qui varie entre 150 et 250 francs. En plus, note-t-on, l’accès à l’eau est aussi gratuit pour les mosquées, les écoles, les structures de santé et les cimetières. Au-delà d’un fonds dédié à l’entretien du forage, plusieurs Comités de gestion affirment avoir mis en place «un fonds de sécurité et d’investissement pour parer à d’éventuels pannes et participer à l’entretien des édifices publics de la localité».

Adama Abou Ba, membre la Fédération des Associations des usagers du forage (Asufor) de Matam déclare que les Asufor jouent un rôle important sur les initiatives de développement. «En dehors des actions sociales, les comités de gestion accompagnent des projets structurants au niveau des communautés. Comme en dernier lieu dans le village de Boinadji où un appui a été donné à la Société d’intensification de la production agricole (SIPA) pour l’installation du périmètre villageois. Les Asufor s’investissent aussi dans la préservation de l’environnement sain, en intégrant la collecte de déchets dans la facturation et en finançant un fonds vert pour la campagne de reboisement». Avant d’informer que «dans le cadre des actions menées cette année, la fédération a participé, à hauteur de 1 million 500 mille, à la réparation d’une grue et d’un camion (...)». Pourtant, la gestion de certains forages laisse à désirer au niveau de certaines localités du fait de la mauvaise gestion et du manque de transparence des Comités de gestion. Sur le fait, lorsque certaines localités qui affichent une bonne assise financière, avec des budgets variant entre 30 et 20 millions, multiplient les investissements, plusieurs autres ont du mal à faire face à leurs dépenses. Dans cette dynamique, les populations se tournent obstinément vers l’Etat pour la solution de certaines urgences.






























Sud Quotidien

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