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Macky Sall: "LA GAY PRIDE N’EST PAS POSSIBLE AU SENEGAL"

Rédigé par Dakarposte le Jeudi 13 Février 2020 à 13:02

La légalisation de l’homosexualité au Sénégal, ce n’est pas à l’ordre du jour. D’un ton ferme au départ, mais diplomatique par la suite, le président de la République, Macky Sall, a réitéré sa position sur l’homosexualité hier, mercredi 12 février 2020, devant le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, en visite officielle de trois jours dans notre pays.


Macky Sall: "LA GAY PRIDE N’EST PAS POSSIBLE AU SENEGAL"
«La gay pride (ou marche des fiertés) au Sénégal, ce n’est pas possible.» Macky Sall est formel. Face à son hôte, Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, un défenseur de l’homosexualité, en visite officielle de trois jours au Sénégal à qui il accordé un entretien suivi d’un d’une conférence de presse conjointe au Palais de la République hier, mercredi 12 février 2020, le chef de l’Etat, Macky Sall, a réitéré sa position sur ce sujet. Répondant en Wolof, comme pour prendre l’écrasante majorité du peuple à témoin et s’adresser à l’opinion publique locale encore réfractaire à cette orientation sexuelle, Macky Sall a été sans équivoque.
 
«Je crois que Justin l’a bien dit, nous en avons parlé. Evidemment, je respecte son choix d’être défenseur des droits, je n’en suis pas moins un (défenseur des droits humains, ndlr). Seulement, les lois de notre pays obéissent à des normes qui sont le condensé de nos valeurs, de culture et de civilisation. Ces lois sont le reflet de cette vision, de notre manière de vivre et d’être. Cela n’a rien à voir avec l’homophobie. Le Sénégal est un pays de droit, c’est clair, un pays qui respecte les droits de l’homme. Mais, c’est un pays qui a des lois qui interdisent, en tout cas ce que dit le Code (de la famille, ndlr), en réalité, l’exhibition, les relations contre-nature, du point de vue de la législation. C’est cela qui est mis en œuvre. Mais ceux qui ont une orientation sexuelle, selon leur choix, ne font pas l’objet d’exclusion», explique Macky Sall.
 
Mieux, le président de la République déclare : «au Sénégal, nous sommes à l’aise avec nos lois» qui sont  «le reflet de nos manières de vivre et d’être. Cela n’a rien à voir avec l’homophobie... Pour l’instant, c’est ça qui est en vigueur au Sénégal», insiste-t-il. Le chef de l’Etat soutient ainsi qu’«on ne peut pas non plus demander au Sénégal de légaliser l’homosexualité, et demain, la gay pride (…) Ça, ce n’est pas possible», tranche-t-il. Et d’ajouter : «on ne peut pas avoir une vision globale du monde… Chaque pays a son propre métabolisme.»
 
Auparavant, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a assumé son choix de défendre les homosexuels. «Moi, comme vous le savez très bien, je défends toujours les droits humains, et j’amène ces enjeux-là partout où je vais. Le président Macky Sall connait très bien mes positions là-dessus, et on en a parlé brièvement, mais surtout on est en train de voir à quel point le Sénégal est un leader en matière de démocratie, et de valeurs. On a tous du travail encore à faire, mais on a eu de très bonnes discussions là-dessus», a soutenu M. Trudeau.
 
«TANT QUE JE SERAI LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, L’HOMOSEXUALITE NE SERA JAMAIS PERMISE ICI»
 
Ce n’est pas la première fois que le président sénégalais est interpellé, notamment par des dirigeants occidentaux, sur ce sujet. Déjà, en juin 2013, lors d’une conférence de presse conjointe avec Barack Obama, alors président des Etats-Unis d’Amérique (USA), en visite officielle au Sénégal, Macky Sall avait répondu avec la même fermeté, mais de manière diplomatique, qu’il n’est pas encore question de légaliser l’homosexualité au Sénégal. Deux ans plus tard, en octobre 2015, invité d’i-Télé en France, le président Sall n’a pas varié, sur sa position. «Nous avons notre Code de la famille, nous avons notre culture, nous avons notre civilisation. Il faut que les gens aussi apprennent à respecter nos croyances et nos convictions. Au nom de quoi on doit penser que parce que ailleurs, on pense que l’homosexualité doit être dépénalisée, que ça doit être une loi universelle ? Au nom de quoi ça doit être une loi universelle ?».
 
Le même débat ayant ressurgi lors de la campagne pour le Référendum de mars 2016, avec l’opposition et certains sénégalais qui soupçonnaient une volonté non avouée de dépénaliser l’homosexualité, avec l’introduction de nouveaux droits dans la Constitution, Macky Sall rassurera : «je ne suis pas le genre de président à qui on demande de tourner à gauche ou à droite et qui s’exécute». «Cette proposition de réforme est celle de la paix. Elle ne va jamais aller à l’encontre des principes édictés par l’Islam… Ceux qui le disent, je le répète, ce sont des détails… Et tant que je serai le président de la République, l’homosexualité ne sera jamais permise ici», martèlera le Chef de l’Etat.­­
 
MACKY SALL SUR LA CANDIDATURE AU CONSEIL DE SECURITE : «Le Canada aura le soutien du Sénégal»

 
«On a besoin de la voix du Canada au Conseil de sécurité des nations unies. Le Canada aura le soutien du Sénégal pour sa candidature au Conseil de sécurité.» C’est le président de la République, Macky Sall, qui promet ainsi au Premier ministre canadien, Justin Trudeau, le vote du Sénégal en faveur du Canada pour sa candidature au Conseil de sécurité des Nations Unies (Onu).
 
Lors de leur conférence de presse conjointe tenue au Palais de la République, Macky Sall, en plus de cette volonté affichée de soutenir le Canada dans sa conquête de siège au Conseil de sécurité de l’Onu a sollicité la contribution de pays de l’Amérique du Nord dans la Zleca. «On va voir également comment le Canada peut contribuer dans la zone de Libre-échange africaine (Zleca)».  
 
Pour ce qui est des relations diplomatiques entre les deux pays, Macky Sall, tout en rappelant que les deux pays partagent beaucoup de choses, en particulier la francophonie, il a informé que le Canada est prêt à aider le Sénégal dans les secteurs pétrolier et gazier. «Notre coopération avec le Canada date de 1962 et porte sur plusieurs secteurs dont l’agriculture. Et nous sommes disposés à fournir nos efforts pour que cette coopération soit beaucoup plus rigide. Et aujourd’hui, le Canada est disposé à contribuer au renforcement des capacités dans le secteur pétrolier et gazier», a-t-il révélé.
 
Revenant le sens que le Canada accorde à sa candidature au Conseil de sécurité de l’Onu, Justin Trudeau a dit : «on comprend l’importance des institutions comme l’Onu. Le Canada est très engagé pour l’obtention d’un siège au Conseil de sécurité des Nations Unies». Et d’ajouter : «on peut participer à la lutte contre la radicalisation des jeunes, dans certaines contrées du continent africain, en les aidant sur le développement de l’emploi et de l’entreprenariat des jeunes».
 
CANADA - FACILITATION DE L’ACCES AUX ETUDIANTS SENEGALAIS : Le Premier ministre Trudeau s’engage !
 
En visite officielle au Sénégal, le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a annoncé que son pays est entrain de préparer un programme pour faciliter l’accès aux étudiants sénégalais, en terre canadienne. «On est dans un monde qui change et l’éducation aussi change. On a besoin d’investir dans la science, la technique et on doit préparer l’économie de cette éducation. L’année passée, on a fait une augmentation de 20% pour les étudiants sénégalais. Actuellement, nous sommes en train de préparer un programme pour faciliter l’accès aux étudiants sénégalais et  marocains», a-t-il déclaré lors de sa conférence de presse conjointe avec  le président de la République Macky Sall à la Présidence, hier mercredi.  
 
Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, en visite officielle au Sénégal, a eu un entretien avec le chef de l’Etat, Macky Sall, hier mercredi. Une rencontre entre les deux hommes élargi aux délégations des deux pays. Par la suite, les deux dirigeants ont animé une conférence de presse conjointe suivie d’un déjeuner. Justin Trudeau, qui effectue une visite officielle de trois jours au Sénégal, est arrivé à Dakar mardi dernier 10 février. Il a été accueilli à l’aéroport international Blaise Diagne par le ministre d’État, secrétaire général de la Présidence de la République, Mahammed Boune Abdallah Dionne. Son séjour au Sénégal vise à «consolider les relations de coopération multiformes» entre Dakar et Ottawa.­­



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