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PROCES- COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES - Ndeye Maty Fall, la dame qui avait ébouillanté ses belles-filles, risque 3 ans ferme

Rédigé par Dakarposte le Jeudi 28 Mai 2020 à 06:18

Accusée de coups et blessures volontaires, Ndeye Maty Fall risque de passer les 3 prochaines années de sa vie en prison. Elle avait ébouillanté ses belles-filles, leur occasionnant de graves blessures. La prévenue sera fixée sur son sort, le 3 juin prochain.


PROCES- COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES -  Ndeye Maty Fall, la dame qui avait ébouillanté ses belles-filles, risque 3 ans ferme
C’était hier. La guerre des Ndoye s’est poursuivie, ce mercredi 27 mai 2020, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Ndeye Maty Fall, dépeinte comme la belle-mère méchante, risque une peine ferme de 3 ans de prison ferme. Pour avoir ébouillantée ses belles-filles, le 18 avril passé, dans leur domicile sis à Gueule Tapée, à la rue 63x64, non loin du centre de santé Elisabeth Diouf, elle a été jugée. Apres 4 renvois pour la comparution d’Amy Ndoye l’une des victimes qui était admise en réanimation aux urgences de l’hôpital Principal de Dakar, l’affaire a finalement été  retenue. Face au juge, la prévenue a reconnu avoir  ébouillanté ses belles-filles Amy, Oumy Ndoye et Ndeye Fatou Sylla avec une cafetière remplie d’eau, leur occasionnant de graves blessures.  Un aveu qui pousse le procureur à requérir à charge. Poursuivie pour coups et blessures volontaires, elle sera fixée sur son sort le 03 juin prochain. 

«Mes belles-filles avait longtemps muri le plan de me tuer»

Ndèye Maty Fall a 45 ans et elle est mère de deux enfants. Femme élancée, elle a, dans son «meulfeu» pour dissimuler son corps, regretté son acte. Dans ses déclarations, Madame Ndoye avance  la légitime défense, alléguant la thèse de l’excuse de provocation. D’après elle, ses belles-filles lui ont rendu la vie dure depuis 6 ans. Les filles de son mari ne l’ont, explique-elle, jamais accepté et lui ont fait des croques en jambes depuis  son union avec leur père. « Le 17 avril passé Ndeye Fatou Sylla avait frappé ma bonne. Elle l’a blessé. La fille a voulu porter plainte au commissariat central de Dakar. Mais avec le Covid-19, elle n’a pas déposé la plainte. Le lendemain, Ndeye Fatou Sylla m’a apporté un dîner dans ma chambre. Alors qu’elles ne m’ont jamais servi de dîner. J’étais étonnée», lance la prévenue avant de poursuivre. «Quand j’ai ouvert la porte, Amy Ndoye a brandi un couteau. Elle s’est acharnée sur moi. Je me suis débattue. Elle m’a blessé sur le bras. Pour sauver ma peau, j’ai pris la cafetière d’eau que j’étais en train de bouillir pour donner le bain à mes enfants. Sans réfléchir,  je l’ai versé sur Amy Ndoye qui était sur le point de courir. Mais l’eau a aussi atteint Oumy et Ndeye Fatou qui étaient à la porte du salon. Elles ont souvent l’habitude de me provoquer. Elles sont bagarreuses. Je me suis méfiée d’elle pendant 6 ans», raconte-t-elle. Revenant à la charge, le juge dira: «Vous les avez surpris au tour du bol.» La prévenue hausse le ton : « je n’ai même pas l’habitude d’ouvrir la porte de mon salon. Car elle me cherche souvent. C’est pourquoi, je me suis séparée de 23 domestiques à cause de leur harcèlement. Les faits se sont déroulés dans mon salon et non au tour du bol de dîner. Des témoins ont soutenu cet aspect pour m’enfoncer», a-t-elle-contestée     

«Au contraire, c’est elle qui me dit des méchancetés. Elle m’accuse même de la mort de ma mère »

Sa version a été réfutée par la dame Amy Ndoye. Trop bavarde elle déclare: « Au contraire, c’est elle-même qui a l’habitude de me provoquer. Elle ne cesse de me dire des méchancetés.  Elle m’a même accusé d’être la meurtrière de ma mère. Ce jour-là,  je ne l’ai pas attaqué. En réalité, c’est elle qui m’a menacé de mort la veille. Et elle vous a surpris au tour du bol. Elle nous a versé de l’eau chaude. J’étais admise en réanimation, je suis sortie le 20 mars passé. On m’a rasé la tête à cause de blessures, raconte-elle, en montrant ses plaies.» Sa sœur Omy Ndoye a confirmé ses propos. Ainsi que sa nièce, Ndeye Fatou Sylla, qui affirme avoir apporté le dîner à la  tante Maty. « Je lui ai donné son dîner. J’ai appelé tout le monde à venir manger. Ndeye Maty nous a ébouillantés autour du bol», soutient-elle.   

«Mes filles sont insupportables, elles rendent la vie difficile à ma femme»

Entendu à titre de simple renseignement, Idrissa Ndoye, époux de la prévenue,  a tenté de la tirer d’affaire. Comme une bataille rangée, il s’est dressé contre ses enfants, expliquant comment  celles-ci rendent la vie difficile à leur belle-mère. «J’étais dans l’autre chambre. J’ai entendu les cris. Subitement je suis sorti. J’ai vu Amy en train de tirer la porte du salon. Je ne les ai pas vu autour du bol. J’ai trouvé de l’eau ruisseler devant la porte. D'ailleurs, j’ai glissé à cause de cette eau quand je suis intervenue pour les empêcher d'accéder au  salon. Car elles voulaient lyncher ma femme. Pourtant je les avais convoqué, la veille, pour une réunion de famille afin de faire revenir la paix dans la maison», a déclaré le père de famille. Pourtant, dans ses témoignages faites à l’enquête préliminaire, le vieux avait soutenu qu’il est tombé sur la sauce. Poursuivant, monsieur Ndoye a révélé que ses filles sont insupportables. Elles ont l’habitude de provoquer leur tante. Dans le but de la faire sortir de la maison. A son tour,  El Hadji Racine Sene, époux d’Oumy Ndoye, a défendu la cause de sa douce moitié :  «Maty nous nous a surpris autour du bol. C’est la seule version à retenir», dit-il. Ndeye Maty Fall réplique « Je ne suis pas sortie de mon appartement», insiste-t-elle.  

200 millions de dommages et intérêts demandés 

Les conseils des parties civiles, Mes Arona Bass, Ibrahima Diaw Abdoulaye Sene, Abdoul Daff ont soutenu la préméditation. Les avocats ont réclamé 200 millions FCfa pour la réparation du préjudice. Dans ses observations, le parquet a constaté une incohérence dans la déclaration de la prévenue. Pour le procureur, les faits sont établis. Et l’excuse de provocation et la légitime défense ne peuvent être retenues dans cette affaire.  La défense assurée par Mes Youssou Gueye et Demba Ciré Bathily a pris le contrepied du procureur pour plaider la relaxe pure et simple sur la base de l’excuse de provocation et de la légitime défense. Pour les robes noires,  Ndeye Maty Fall n’est pas une belle-mère méchante. Pour eux, les parties civiles ne cherchent qu’à obtenir la tête de leur cliente. Le tribunal tranchera. 



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