
Une enquête au vitriol. Un livre intitulé La Meute et qui sort ce mercredi décrit un système clanique autour de Jean-Luc Mélenchon et de sa compagne, la députée Sophia Chikirou. L'atmosphère dans le mouvement est décrite comme irrespirable et toute divergence considérée comme un motif d'éviction.
"Les côtés plus sombres" de Mélenchon
Cet ouvrage sort presque un an jour pour jour après l'éviction de Raquel Garrido et d'Alexis Corbière de La France insoumise. Le couple a pourtant été pendant des années "les petits chéris" de Jean-Luc Mélenchon, comme il l'avait expliqué dans plusieurs médias.
Mais à la surprise générale, ils n'avaient pas été investis par LFI lors des dernières législatives, après avoir pourtant été élus en 2022 avec l'assentiment du mouvement.
La relation entre eux et le parti s'est largement distendue après la présidentielle, débouchant sur leur absence au sein du bureau du mouvement en 2023. Leur tort: avoir critiqué le fonctionnement du parti, regrettant un manque de démocratie interne.
SMS rageurs
L'histoire s'est finie brutalement avec un SMS signé de Jean-Luc Mélenchon rapporté par La Meute : "Ne m'adresse plus jamais la parole".
Dans l'entourage de Jean-Luc Mélenchon, on avait alors expliqué se méfier de l'émergence de différentes sensibilités qui pourraient se rapprocher des "courants socialistes", son ancien parti.
Mais d'après cette enquête, la manœuvre relèverait bien plus d'un mode de fonctionnement dans lequel le septuagénaire "distribue les bonnes grâces", "flatte" puis "ignore" avant d'excommunier.
"Sciemment, il souffle le chaud et le froid, faisant parfois semblant d’avoir oublié un prénom pour signifier la distance. Il entretient ainsi un phénomène de cour", soulignent Charlotte Belaïch et Olivier Perou.
"Toi, achète-toi un cerveau"
De quoi alimenter une ambiance de peur parmi les cadres du mouvement. Même les lieutenants les plus en vue actuellement ne sont pas épargnés, à l'instar de Manuel Bompard, numéro 1 du mouvement depuis décembre 2022 après une désignation sous très haute tension.
Après l'échec de la campagne des européennes en 2019, Jean-Luc Mélenchon lui avait lancé devant plusieurs témoins: "Toi, achète-toi un cerveau."
Commentaire de Raquel Garrido: "Bompard a très mal vécu cette période où il a été puni, raconte Garrido. Il a rongé son frein. Quand il revient", il se dit que " jamais il ne voudra être puni une seconde fois, il sait ce que c’est."
Si celui qui se verrait bien à nouveau en lice pour une 4e candidature à la présidentielle en 2027 a accumulé lors de son long parcours politique de nombreuses ruptures, de Julien Dray à Danielle Simonnet, la députée Sophia Chikirou semble à l'origine de plusieurs évictions ces dernières années.
Sophia Chikirou décrite en "cheffe brutale"
Compagne de Jean-Luc Mélenchon, la députée de Paris, dans le viseur de la justice après son passage par la web-télé Le Média, "se présente toujours comme la femme du chef pour mieux imposer son autorité".
"On nous demandait d’être discrets sur cette relation mais elle ne l’était pas du tout, retrace l’un de ses collaborateurs. Elle est aussi décrite par ceux qui la côtoient comme une cheffe brutale, qui n’hésite pas à humilier les petites mains du mouvement", avance encore l'ouvrage.
Très présente dans les boucles Whatsapp du mouvement, elle n'hésite pas à menacer ouvertements certains députés, à l'instar de Clémentine Autain, qui siège désormais chez les écologistes.
"À La France insoumise, je peux leur dire ce que je veux. Comme je suis la femme du chef, ils obéissent", rapporte le livre, citant une discussion avec un élu parisien.
"Tu es comme Jiang Qing, l’impératrice rouge", le surnom de la veuve de Mao. Loin de s'en offusquer, Sophia Chikirou se dite prête "à prendre ça comme surnom".
De la "fiction" et des "informations inexactes"
Plus largement, le livre de Charlotte Belaïch et d'Olivier Pérou met en exergue un hiatus au sein du parti. Comment LFI qui est décrite dans leurs mots comme un mouvement où "la violence morale" est très banale peut aspirer à contruire une "société plus juste" et "radicalement démocratique", s'interrogent les auteurs de La Meute.
Du côté des proches de Jean-Luc Mélenchon, on fait le dos rond en banalisant le contenu de ce livre.
"C’est un collage de ragots et de fausses informations que je prends avec un peu de légèreté. On n'est pas critiques de fiction. Nous sommes députés. J’ai détecté des informations inexactes", a expliqué le coordinateur national du mouvement Manuel Bompard à la sortie d'un rendez-vous avec François Bayrou.
Même son de cloche pour la présidente des députés LFI. "Beaucoup de faits rapportés dans ce livre sont faux, ce sont des mensonges", a avancé Mathilde Panot lors de son point-presse hebdomadaire.
"Si on en croit ce livre, tout le monde se détesterait", a regretté la députée du Val-de-Marne, assurant que "ce n'était pas du tout ce qu'était LFI".
Le secrétaire national du PC Fabien Roussel, farouche comptemteur de Jean-Luc Mélenchon a dénoncé sur BFMTV ce mardi matin "une secte sous l'emprise d'un couple".
BFMTV
"Les côtés plus sombres" de Mélenchon
Cet ouvrage sort presque un an jour pour jour après l'éviction de Raquel Garrido et d'Alexis Corbière de La France insoumise. Le couple a pourtant été pendant des années "les petits chéris" de Jean-Luc Mélenchon, comme il l'avait expliqué dans plusieurs médias.
Mais à la surprise générale, ils n'avaient pas été investis par LFI lors des dernières législatives, après avoir pourtant été élus en 2022 avec l'assentiment du mouvement.
La relation entre eux et le parti s'est largement distendue après la présidentielle, débouchant sur leur absence au sein du bureau du mouvement en 2023. Leur tort: avoir critiqué le fonctionnement du parti, regrettant un manque de démocratie interne.
SMS rageurs
L'histoire s'est finie brutalement avec un SMS signé de Jean-Luc Mélenchon rapporté par La Meute : "Ne m'adresse plus jamais la parole".
Dans l'entourage de Jean-Luc Mélenchon, on avait alors expliqué se méfier de l'émergence de différentes sensibilités qui pourraient se rapprocher des "courants socialistes", son ancien parti.
Mais d'après cette enquête, la manœuvre relèverait bien plus d'un mode de fonctionnement dans lequel le septuagénaire "distribue les bonnes grâces", "flatte" puis "ignore" avant d'excommunier.
"Sciemment, il souffle le chaud et le froid, faisant parfois semblant d’avoir oublié un prénom pour signifier la distance. Il entretient ainsi un phénomène de cour", soulignent Charlotte Belaïch et Olivier Perou.
"Toi, achète-toi un cerveau"
De quoi alimenter une ambiance de peur parmi les cadres du mouvement. Même les lieutenants les plus en vue actuellement ne sont pas épargnés, à l'instar de Manuel Bompard, numéro 1 du mouvement depuis décembre 2022 après une désignation sous très haute tension.
Après l'échec de la campagne des européennes en 2019, Jean-Luc Mélenchon lui avait lancé devant plusieurs témoins: "Toi, achète-toi un cerveau."
Commentaire de Raquel Garrido: "Bompard a très mal vécu cette période où il a été puni, raconte Garrido. Il a rongé son frein. Quand il revient", il se dit que " jamais il ne voudra être puni une seconde fois, il sait ce que c’est."
Si celui qui se verrait bien à nouveau en lice pour une 4e candidature à la présidentielle en 2027 a accumulé lors de son long parcours politique de nombreuses ruptures, de Julien Dray à Danielle Simonnet, la députée Sophia Chikirou semble à l'origine de plusieurs évictions ces dernières années.
Sophia Chikirou décrite en "cheffe brutale"
Compagne de Jean-Luc Mélenchon, la députée de Paris, dans le viseur de la justice après son passage par la web-télé Le Média, "se présente toujours comme la femme du chef pour mieux imposer son autorité".
"On nous demandait d’être discrets sur cette relation mais elle ne l’était pas du tout, retrace l’un de ses collaborateurs. Elle est aussi décrite par ceux qui la côtoient comme une cheffe brutale, qui n’hésite pas à humilier les petites mains du mouvement", avance encore l'ouvrage.
Très présente dans les boucles Whatsapp du mouvement, elle n'hésite pas à menacer ouvertements certains députés, à l'instar de Clémentine Autain, qui siège désormais chez les écologistes.
"À La France insoumise, je peux leur dire ce que je veux. Comme je suis la femme du chef, ils obéissent", rapporte le livre, citant une discussion avec un élu parisien.
"Tu es comme Jiang Qing, l’impératrice rouge", le surnom de la veuve de Mao. Loin de s'en offusquer, Sophia Chikirou se dite prête "à prendre ça comme surnom".
De la "fiction" et des "informations inexactes"
Plus largement, le livre de Charlotte Belaïch et d'Olivier Pérou met en exergue un hiatus au sein du parti. Comment LFI qui est décrite dans leurs mots comme un mouvement où "la violence morale" est très banale peut aspirer à contruire une "société plus juste" et "radicalement démocratique", s'interrogent les auteurs de La Meute.
Du côté des proches de Jean-Luc Mélenchon, on fait le dos rond en banalisant le contenu de ce livre.
"C’est un collage de ragots et de fausses informations que je prends avec un peu de légèreté. On n'est pas critiques de fiction. Nous sommes députés. J’ai détecté des informations inexactes", a expliqué le coordinateur national du mouvement Manuel Bompard à la sortie d'un rendez-vous avec François Bayrou.
Même son de cloche pour la présidente des députés LFI. "Beaucoup de faits rapportés dans ce livre sont faux, ce sont des mensonges", a avancé Mathilde Panot lors de son point-presse hebdomadaire.
"Si on en croit ce livre, tout le monde se détesterait", a regretté la députée du Val-de-Marne, assurant que "ce n'était pas du tout ce qu'était LFI".
Le secrétaire national du PC Fabien Roussel, farouche comptemteur de Jean-Luc Mélenchon a dénoncé sur BFMTV ce mardi matin "une secte sous l'emprise d'un couple".
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