Le tableau figure en page 155 de l’ordonnance de renvoi, au chapitre de « l’activisme de Bernard Tapie ». Tiré des archives de la présidence de la République, il recense, date par date, les 50 rendez-vous de l’homme d’affaires avec différents interlocuteurs à l’Élysée entre juin 2007 et avril 2012. Le président Sarkozy (12 fois), son secrétaire général Claude Guéant (16), son conseiller économique François Pérol (7)…
Les juges en conviennent : « Certaines de ces visites étaient peut-être sans rapport avec l’arbitrage. » Mais s’affirment convaincus que « nombre d’entre elles », avant et après l’arbitrage, « étaient directement en lien avec l’affaire Adidas » - y compris après 2011, en raison des procédures engagées contre la sentence.
Tapie connaît Sarkozy depuis 1983
Ce lundi, après six ans d’instruction, Bernard Tapie et cinq co-prévenus seront de retour devant la 11e Chambre du tribunal correctionnel de Paris pour « escroquerie et détournement de fonds publics », et ce jusqu’au 5 avril. Au cœur du procès : l’arbitrage rendu en 2008 en faveur de Bernard Tapie dans la vente d’Adidas, pour lequel il a touché à l’époque 403 millions d’euros (M€) afin de régler le litige qui l’opposait au Crédit lyonnais, la banque qui a orchestré la vente de l’équipementier sportif. Les juges considèrent cet arbitrage « frauduleux ».
Quel rôle Sarkozy, alors président, a-t-il joué dans ce dossier ? Son « implication semblait réelle mais difficile à mesurer », constatent les juges, frustrés semble-t-il des refus de l’ex-président, protégé par son immunité pénale, de témoigner dans ce dossier. « On a essayé de l’accrocher, c’est lui qu’on visait ! » tonnait Bernard Tapie en 2017 sur le plateau d’un 20 heures de France 2. Dix ans auparavant, l’ancien ministre de Mitterrand, atout dans la stratégie « d’ouverture » du candidat de la droite à la présidentielle, avait été un précieux soutien. Au point que l’arbitrage ait pu être un renvoi d’ascenseur ?
Durant l’instruction, Tapie a expliqué connaître Sarkozy « depuis qu’il est maire de Neuilly » (1983). Mais il s’est défendu d’être son ami, ou que Claude Guéant le soit. « Je n’étais pas au Fouquet’s. » Lui s’est décrit comme un conseiller occasionnel du président. « Il existe ce qu’on appelle les visiteurs du soir. J’avais la même relation qu’avec François Mitterrand avant qu’il fasse de moi son ministre. » Dans l’entourage aseptisé des chefs de l’État, où la plupart « n’osent pas les critiquer ou les contredire », c’est son franc-parler (« Moi je dis ce que je pense ») qui lui aurait valu ce nombre important de rendez-vous.
Les juges en conviennent : « Certaines de ces visites étaient peut-être sans rapport avec l’arbitrage. » Mais s’affirment convaincus que « nombre d’entre elles », avant et après l’arbitrage, « étaient directement en lien avec l’affaire Adidas » - y compris après 2011, en raison des procédures engagées contre la sentence.
Tapie connaît Sarkozy depuis 1983
Ce lundi, après six ans d’instruction, Bernard Tapie et cinq co-prévenus seront de retour devant la 11e Chambre du tribunal correctionnel de Paris pour « escroquerie et détournement de fonds publics », et ce jusqu’au 5 avril. Au cœur du procès : l’arbitrage rendu en 2008 en faveur de Bernard Tapie dans la vente d’Adidas, pour lequel il a touché à l’époque 403 millions d’euros (M€) afin de régler le litige qui l’opposait au Crédit lyonnais, la banque qui a orchestré la vente de l’équipementier sportif. Les juges considèrent cet arbitrage « frauduleux ».
Quel rôle Sarkozy, alors président, a-t-il joué dans ce dossier ? Son « implication semblait réelle mais difficile à mesurer », constatent les juges, frustrés semble-t-il des refus de l’ex-président, protégé par son immunité pénale, de témoigner dans ce dossier. « On a essayé de l’accrocher, c’est lui qu’on visait ! » tonnait Bernard Tapie en 2017 sur le plateau d’un 20 heures de France 2. Dix ans auparavant, l’ancien ministre de Mitterrand, atout dans la stratégie « d’ouverture » du candidat de la droite à la présidentielle, avait été un précieux soutien. Au point que l’arbitrage ait pu être un renvoi d’ascenseur ?
Durant l’instruction, Tapie a expliqué connaître Sarkozy « depuis qu’il est maire de Neuilly » (1983). Mais il s’est défendu d’être son ami, ou que Claude Guéant le soit. « Je n’étais pas au Fouquet’s. » Lui s’est décrit comme un conseiller occasionnel du président. « Il existe ce qu’on appelle les visiteurs du soir. J’avais la même relation qu’avec François Mitterrand avant qu’il fasse de moi son ministre. » Dans l’entourage aseptisé des chefs de l’État, où la plupart « n’osent pas les critiquer ou les contredire », c’est son franc-parler (« Moi je dis ce que je pense ») qui lui aurait valu ce nombre important de rendez-vous.