
Le scandale des virements frauduleux qui éclabousse le secteur bancaire sénégalais prend une tournure bien plus tentaculaire que prévu. Si l’affaire Orabank avait déjà provoqué une onde de choc, de nouvelles révélations publiées par Libération révèlent que le réseau de cybercriminels impliqué avait déjà sévi à la Banque gabonaise et française internationale (BGFI), bien avant de frapper Orabank et la BICIS.
Au cœur de ce réseau, un nom revient avec insistance : Usman Danwudi Auwal, homme d’affaires nigérian, actuellement placé sous mandat de dépôt dans le dossier Orabank. Mais selon les dernières informations de Libération, il a été extrait de prison et déféré une nouvelle fois hier pour les mêmes chefs d’accusation dans une autre affaire liée cette fois-ci à la BGFI.
BGFI : Des bourses d’étudiants détournées via de faux e-mails
Tout commence par un compte ouvert à la BGFI au nom de l’Agence nationale des bourses du Gabon, destiné exclusivement au paiement des bourses des étudiants gabonais au Sénégal. Une convention signée le 5 avril 2023 permettait à la banque d’exécuter des virements sur la base d’instructions envoyées par e-mail ou via le réseau SWIFT.
Entre le 17 juillet et le 9 octobre 2024, la banque exécute quatre ordres de virements basés sur des courriels semblant provenir du directeur de l’Agence nationale des bourses. Les bénéficiaires sont M. Diatta, A. Cissé, C.B. Ndiaye, C.I. Mbacké, Usman Danwudi Auwal et une société dénommée Dakar Transit Transport.
C’est justement ce dernier virement qui va éveiller les soupçons : aucun lien n’existe entre cette société et la République du Gabon ou ses étudiants. Alertée, la banque contacte Ebe Hyan Jogael, directeur réel de l’Agence, qui déclare ne pas être à l’origine des instructions. L’enquête révèle alors que les ordres avaient été envoyés depuis une adresse e-mail quasi identique à celle de l’Agence, modifiée d’une seule lettre.
Un réseau organisé, des versions qui changent
Identifié comme l’un des bénéficiaires des virements frauduleux, Usman Danwudi Auwal reconnaît avoir reçu 9,5 millions de francs CFA sur son compte à la FBN-Bank le 26 août 2024. Mais ses explications sur l’origine des fonds varient selon les dossiers.
Dans l’affaire Orabank, il avait présenté « Muhammad » comme son employeur basé au Vietnam. Cette fois-ci, il prétend avoir reçu l’argent de ce même Muhammad, alias Abubakar Adam Rabiu, rencontré à Kaolack.
Autre incohérence relevée par les enquêteurs : un virement de 10 millions de francs CFA réceptionné par son ami M. Niass, sur instruction de Usman, pour son compte. Le mis en cause confirme avoir demandé à son ami d’encaisser la somme, toujours prétendument envoyée par Abubakar Adam Rabiu.
Un même gang, trois banques, des millions détournés
L’affaire prend une ampleur nationale, voire sous-régionale. Libération rappelle qu’après la fraude à Orabank, le même mode opératoire a été utilisé pour voler 211 millions de francs CFA à la BICIS. Les bénéficiaires ? Encore une fois, Usman Danwudi Auwal et Papa Oumar Samb, gérant de Pos Trading, tous deux actuellement écroués.
Le parquet a ouvert plusieurs procédures pour association de malfaiteurs, escroquerie, usage de faux, manipulation informatique et blanchiment de capitaux. Les montants détournés sont colossaux, les institutions financières fragilisées, et la piste du cybercrime organisé au sein même du territoire sénégalais est désormais privilégiée.
dakaracty
Au cœur de ce réseau, un nom revient avec insistance : Usman Danwudi Auwal, homme d’affaires nigérian, actuellement placé sous mandat de dépôt dans le dossier Orabank. Mais selon les dernières informations de Libération, il a été extrait de prison et déféré une nouvelle fois hier pour les mêmes chefs d’accusation dans une autre affaire liée cette fois-ci à la BGFI.
BGFI : Des bourses d’étudiants détournées via de faux e-mails
Tout commence par un compte ouvert à la BGFI au nom de l’Agence nationale des bourses du Gabon, destiné exclusivement au paiement des bourses des étudiants gabonais au Sénégal. Une convention signée le 5 avril 2023 permettait à la banque d’exécuter des virements sur la base d’instructions envoyées par e-mail ou via le réseau SWIFT.
Entre le 17 juillet et le 9 octobre 2024, la banque exécute quatre ordres de virements basés sur des courriels semblant provenir du directeur de l’Agence nationale des bourses. Les bénéficiaires sont M. Diatta, A. Cissé, C.B. Ndiaye, C.I. Mbacké, Usman Danwudi Auwal et une société dénommée Dakar Transit Transport.
C’est justement ce dernier virement qui va éveiller les soupçons : aucun lien n’existe entre cette société et la République du Gabon ou ses étudiants. Alertée, la banque contacte Ebe Hyan Jogael, directeur réel de l’Agence, qui déclare ne pas être à l’origine des instructions. L’enquête révèle alors que les ordres avaient été envoyés depuis une adresse e-mail quasi identique à celle de l’Agence, modifiée d’une seule lettre.
Un réseau organisé, des versions qui changent
Identifié comme l’un des bénéficiaires des virements frauduleux, Usman Danwudi Auwal reconnaît avoir reçu 9,5 millions de francs CFA sur son compte à la FBN-Bank le 26 août 2024. Mais ses explications sur l’origine des fonds varient selon les dossiers.
Dans l’affaire Orabank, il avait présenté « Muhammad » comme son employeur basé au Vietnam. Cette fois-ci, il prétend avoir reçu l’argent de ce même Muhammad, alias Abubakar Adam Rabiu, rencontré à Kaolack.
Autre incohérence relevée par les enquêteurs : un virement de 10 millions de francs CFA réceptionné par son ami M. Niass, sur instruction de Usman, pour son compte. Le mis en cause confirme avoir demandé à son ami d’encaisser la somme, toujours prétendument envoyée par Abubakar Adam Rabiu.
Un même gang, trois banques, des millions détournés
L’affaire prend une ampleur nationale, voire sous-régionale. Libération rappelle qu’après la fraude à Orabank, le même mode opératoire a été utilisé pour voler 211 millions de francs CFA à la BICIS. Les bénéficiaires ? Encore une fois, Usman Danwudi Auwal et Papa Oumar Samb, gérant de Pos Trading, tous deux actuellement écroués.
Le parquet a ouvert plusieurs procédures pour association de malfaiteurs, escroquerie, usage de faux, manipulation informatique et blanchiment de capitaux. Les montants détournés sont colossaux, les institutions financières fragilisées, et la piste du cybercrime organisé au sein même du territoire sénégalais est désormais privilégiée.
dakaracty