
"Mon rôle est de tout faire pour réduire l'opposition à sa plus simple expression". C'était l'une des déclarations fortes de Macky Sall, lors de son face à face avec la presse à Kaffrine, le 16 avril dernier. Le chef de l'Etat et de l'Apr justifiait ainsi son apologie de la transhumance par un moyen d'obtenir un second mandat. Au-delà de ce coup dur porté à l'éthique qui devrait prévaloir, le ralliement de Djibo Kâ au camp présidentiel, qui a ému l'opinion, est justement, d'après Le Quotidien, ce vœu - pas seulement pieux finalement - de réduire les potentiels adversaires à leur "plus simple expression". Il s'agit également pour le Président, en quête d'un second bail, de mettre un pied dans cette fourmilière du "Grand rassemblement" formé en mai dernier par Mamadou Diop Decroix (Aj/Pads), Idrissa Seck (Rewmi), Oumar Sarr (Pds), Abdoulaye Baldé (Ucs), Pape Diop (Bokk gis gis), Cheikh Bamba Dièye (Fsd/Bj) et Djibo Kâ (Urd). Un front en gestation qui pourrait peser lourd dans la balance. Il fallait alors, non pas parce que le leader de l'Urd, un poids plume dans la "coalition des coalitions", peut apporter grand chose au grenier électoral, mais parce qu'il faut diviser pour régner. C'est un grand pas pour Macky Sall. Et dans la bataille psychologique, cela peut contribuer à démotiver le groupe des opposants.