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Terrorisme : Trois ans après sa condamnation à 15 ans de travaux forcés, Ibrahima Ly espère être acquitté par la Cour d'appel de la chambre criminelle.

Rédigé par Dakarposte le Lundi 29 Mars 2021 à 14:01

Contrairement aux deux premières affaires inscrites au rôle de la Cour d'appel de la Chambre criminelle, l'affaire Ibrahima Ly s'est retrouvée à nouveau devant la juridiction de recours du fait de la défense. Pour ainsi dire, les avocats du franco-sénégalais condamné le 9 avril 2018 en première instance à 15 ans de travaux forcés pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, ont interjeté appel.

Appelé devant la barre, Ibrahima Ly a fait le récit du périple qui l'a conduit en détention. De la France où il a vu le jour, il est venu au Sénégal où il dit avoir appris le Coran quand il avait 17 ans avant d'être gagné par le besoin d'approfondir sa connaissance en langue arabe. Il dit avoir été convaincu d'aller faire son apprentissage en Syrie. Le franco-sénégalais ajoutera qu'il a séjourné à Raqqa, alors capitale du groupe terroriste État Islamique en Syrie. C'est justement ce séjour qui est à l'origine des déboires judiciaires de Ibrahima Ly puisqu'il dit avoir été obligé de jouer des rôles pour montrer son allégeance à ce groupe. Parmi ces rôles, celui qui a marqué les esprits restera sans doute les photos sur lesquelles il est apparu avec des armes de guerre.

Dans la foulée des attentats contre Charlie Hebdo, le franco-sénégalais a été vu dans une vidéo menaçant les détracteurs du prophète Mohamed. 
Pour sa défense, il évoque la contrainte. Ses avocats l'appuie dans cette ligne de défense. Dans un exercice savamment préparé, Me Assane Dioma Ndiaye fera savoir qu'au même titre que plusieurs dizaines de jeunes, son client a été victime du groupe terroriste qui régna sur une bonne partie de la Syrie et de l'Irak. 

Mais pour le parquet général qui a suivi avec attention la plaidoirie de la défense, l'argument de la contrainte ne saurait prospérer dans le cas d'espèce. L'avocat général en appelle aux actes délibérément posés par l'accusé lors de son séjour à Raqqa.

À l'en croire, ce dernier n'a pas agi sous la contrainte quand il s'est fait prendre en photo devant un cyber de cette ville syrienne. Pour enfoncer le clou, le représentant du ministère public rappelle que le projet d'aller en Syrie est celui de l'accusé même si ce dernier cherche à faire croire qu'il a été amadoué par le nommé Omar Diakhaté dit Abou Khadija. 

Le parquet général d'en venir à la ruse de l'accusé qui, pour échapper à la justice française qui avait émis un mandat d'arrêt international contre lui, avait préféré être extradé au Sénégal après son transit en Turquie. Cet argument a surpris la défense qui dit ignorer l'existence de cet élément qui « n'a pas été versé dans le dossier ». 

Quoi qu'il en soit, l'avocat de la défense estime que l'accusé est encore jeune et a compris qu'on ne pouvait pas jouer avec certaines choses. Il a prêché pour que son client jouisse d'une seconde chance pour lui permettre de se resocialiser. Un processus que Ibrahima Ly aurait déjà amorcé en prison selon son avocat. « Les gardes pénitentiaires m'ont dit qu'ils n'ont jamais vu un jeune aussi correct », rapporte le droit-de-l'hommiste qui demande l'acquittement de son client au bénéfice du doute.

Le parquet général estime pour sa part,  que la décision rendue en première instance est excellente et qu'il ne saurait aller dans le sens contraire. Il demande à la Cour d'appel de s'en inspirer pour rendre son verdict annoncé pour le 26 avril. 

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