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URGENT- L'armée est intervienue autour de la résidence de l'ex-président Boni Yayi

Rédigé par Dakarposte le Jeudi 2 Mai 2019 à 22:22

Des partisans de l'ancien président béninois Boni Yayi, qui entouraient sa résidence à Cotonou, ont été délogés par les forces de l'ordre jeudi. Le climat s'est tendu depuis les législatives auxquelles l'opposition n'a pas pu participer.


URGENT- L'armée est intervienue autour de la résidence de l'ex-président Boni Yayi
Climat d'incertitude et de tensions au Bénin. Au lendemain des violences survenues à Cotonou, l'armée et la police ont délogé, jeudi 2 mai, par des tirs d'armes automatiques, les centaines de manifestants qui entouraient la résidence de l'ancien président Boni Yayi, selon une source au sein de la résidence et une vidéo visionnée par l'AFP.

"Ils ont fait une incursion brutale", a témoigné un proche de l'ex-président Yayi, qui est actuellement dans sa résidence de Cotonou, la capitale économique. "Ils ont tiré des rafales de balles, trois personnes ont été tuées et tout le monde est parti", a expliqué ce proche à l'AFP. Selon l'AFP, une vidéo montre clairement des militaires tirant à l'arme automatique sur les manifestants, dont certains sont à terre.

"La situation s’est aggravée dans le quartier de la résidence de l’ancien président, confirme Emmanuelle Sodji, correspondante de France 24. L’armée a pris d’assaut aux alentours de 14 h, heure locale, la rue dans laquelle se trouve sa maison. Je suis à côté, j’ai entendu beaucoup de rafales de tirs. Les militaires ont quadrillé tout le quartier. Chaque rue est inspectée. Là je n’entends plus de tirs mais peu avant l’assaut, j’ai entendu un regain de tension au niveau des partisans de Boni Yayi. Une voiture a été brûlée. La situation est très confuse. Il y a sans doute des blessés car des gens sont à terre. Trois personnes auraient été tuées mais impossible d'en dire plus. Pour le moment la situation est vraiment très tendue ici".

Des heurts entre manifestants et policiers ont également éclaté dans d'autres parties de Cotonou, la capitale économique du pays. Les forces de sécurité, appuyées par des véhicules blindés, ont fait usage d'armes à feu pour disperser la foule, ont constaté deux journalistes de Reuters. On ignorait si les forces de sécurité avaient fait usage de balles réelles.

Dans la soirée, les Nations unies ont dit "suivre de près la situation au Bénin", via leur porte-parole à New York, Stéphane Dujarric. "Nous prenons acte avec inquiétude des tensions et des troubles en cours, qui ont débouché sur des déprédations et sur une riposte musclée des forces de sécurité", a déclaré à la presse le porte-parole de l'ONU.

Dans le même temps, la Cour constitutionnelle, qui devait proclamer les résultats définitifs des élections législatives, a finalement annoncé un taux de participation de 27,1 %. Soit un chiffre plus élevé que les 23 % précédemment évoqués par la Commission électorale dans les résultats préliminaires.

Des tirs entendus

Depuis mercredi après-midi, des jeunes partisans de Boni Yayi, qui avait appelé au boycott des législatives organisées le 28 avril, étaient rassemblés autour de son domicile, affirmant que la police venait arrêter leur leader. À ce moment là, des affrontements avaient déjà eu lieu entre les forces de l'ordre et des partisans de l'ex-chef de l'État. Une femme a succombé à ses blessures, jeudi. Un homme, blessé par balles était toujours soigné à l'hôpital, et "un autre a dû être amputé du bras, après avoir ramassé une grenade ", a détaillé à l'AFP une source au sein du CHU de Cotonou. La famille de l'homme blessé a également confirmé qu'il "avait reçu une balle dans le dos".


Un "coup d'État électoral"

Le ministre béninois de l'Intérieur Sacca Lafia a affirmé que les rumeurs de l'arrestation de l'ancien chef de l'État, très critique envers le pouvoir, étaient une "fake news" (fausse information), et que la police avait été déployée pour disperser une manifestation non autorisée. Sur RFI, le ministre a aussi reconnu que certains éléments des forces de sécurité "sont allés contre la consigne donnée" de ne pas faire usage d'armes létales. Il a promis une enquête et des sanctions à l'endroit des "forces de l'ordre qui sont passées outre la consigne donnée".

Les anciens présidents Boni Yayi (2006-2016) et Nicéphore Soglo (1991-1996) avaient lancé un ultimatum au chef de l'État, Patrice Talon, pour annuler le scrutin, le qualifiant de "coup d'État électoral". Élu en avril 2016, Patrice Talon est accusé d'avoir engagé un tournant autoritaire au Bénin, pays modèle de la démocratie en Afrique de l'Ouest. Amnesty International et de nombreuses associations locales de la société civile béninoise ont dénoncé les coupures d'Internet ainsi qu'un "niveau de répression alarmant" dans le pays.



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