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Gideon Behar, envoyé spécial pour l’Afrique du ministère israélien des affaires étrangères : «Israël est prêt à partager son savoir-faire dans l’armement et autres domaine avec le Sénégal»

Rédigé par Dakarposte le Jeudi 29 Décembre 2016 à 06:07

Ancien ambassadeur de l’Etat Hébreu au Sénégal, Gideon Behar est aujourd’hui l’Envoyé spécial pour l’Afrique du ministère des Affaires étrangères d’Israël. En visite à Dakar la semaine dernière, le diplomate a expliqué à «L’Obs» les raisons de son retour au Sénégal et abordé la coopération israélienne avec le Continent noir.


Excellence, vous êtes de retour au Sénégal, après y avoir servi pendant des années. Comment avez-vous retrouvé le pays ? 

Cette visite m’émeut énormément parce que j’aime beaucoup le Sénégal. Avec ma famille, nous y avons eu un très bon séjour. J’ai beaucoup de rendez-vous avec des amis que je m’étais fait ici. C’est formidable de les revoir. 

Quel est l’objet de votre visite ? 

Je suis porteur d’un message de paix et d’amitié du chef du Gouvernement israélien à l’endroit du Sénégal. Je viens dans le cadre d’un renforcement des relations entre Israël et le Sénégal. Actuellement, je suis envoyé spécial pour l’Afrique. Je travaille au ministère des Affaires étrangères et nous voulons augmenter le niveau de coopération entre nos pays. J’ai eu quelques rendez-vous au ministère des Affaires étrangères. J’ai visité nos projets agricoles dans le cadre de l’accord trilatéral entre le Sénégal, Israël et l’Italie. 

Au-delà de la coopération, les questions sécuritaires interpellent le monde entier, avec la menace terroriste. Israël est à la pointe de l’armement, avez-vous signé des accords dans ce sens avec le Sénégal ? 

Nous sommes prêts à partager notre savoir-faire dans tous les domaines et c’est important de développer nos relations sur ces questions. Mais, le développement agricole reste, pour nous, une priorité au Sénégal. Nous avons même eu la chance d’avoir reçu la visite du ministère de l’Agriculture du Sénégal en Israël, il y a deux semaines. Il était venu dans le cadre d’une coopération avec la Cedeao, en compagnie de beaucoup de ses pairs de cette Communauté. 

Dans les relations entre le Sénégal et Israël, l’ouverture d’une Ambassade à Tel-Aviv ou à Jérusalem reste une demande en suspens. Au département Afrique du ministère des Affaires étrangères, considérez-vous toujours cela comme une priorité ? 

Oui, cela reste une priorité. Nous avons rouvert l’ambassade d’Israël au Sénégal en 1995. Depuis, le Sénégal n’a pas ouvert une ambassade en Israël. Ce qui, pour une relation avantageuse entre nos pays, est une nécessité. Cela permettra de faire face aux défis qui nous interpellent dans l’Agriculture, l’Eau, l’Energie solaire, l’Innovation, entre autres domaines dans lesquels Israël peut aider le Sénégal ou partager son savoir-faire. Avec une ambassade en Israël, le Sénégal pourra beaucoup plus profiter de notre offre. 

Israël est-il sensible à ce qui se passe en Gambie ? 

Israël n’est pas directement concerné par ce qui se passe en Gambie. Tout le contraire du Sénégal, premier pays concerné par cette situation. Tout ce que nous demandons, c’est le respect de la démocratie. 

Diplomatiquement, Israël n’est pas très impliqué en Afrique. N’est-ce pas temps de plus vous ouvrir à l’Afrique ? 

Tout à fait. Notre Premier ministre a annoncé qu’Israël va revenir en Afrique et que l’Afrique va revenir en Israël. Dans les années 70, nous avions beaucoup d’activités en Afrique, avec une trentaine d’ambassades dans sa partie subsaharienne. Nous voyons, aujourd’hui, un grand intérêt à améliorer nos relations avec l’Afrique et partager nos connaissances. Les changements climatiques menacent le monde entier et face à ce péril, nous devons agir de concert. Une grande partie d’Israël a été couverte par le désert. L’irrigation par le système goutte-à-goutte, le développement des zones rurales, entre autres questions, interpellent aussi le Sénégal et même l’Afrique, avec le processus de désertification. Nous croyons que c’est notre devoir, en tant qu’être humain tout court, de partager tous ce savoir-faire. Comme le dit un proverbe africain, «l’homme est le remède de l’homme.» 

Où en est le processus de paix concernant le conflit israélo-palestinien ? 

C’est vrai que la situation au Moyen-Orient reste très compliquée. Il y a une division interne en Palestine. Gaza est contrôlé par le Hamas, la Cisjordanie par l’autorité palestinienne. Il faut savoir que nous collaborons beaucoup avec l’Autorité palestinienne. Les gens pensent qu’il n’y a aucune relation entre Israéliens et Palestiniens. La réalité quotidienne est autre. Plus de 100 000 Palestiniens travaillent en Israël. Dans n’importe quel hôpital israélien, vous trouverez des patients palestiniens. Il y a quelques semaines, l’Autorité palestinienne a envoyé une équipe, nous aider pour venir à bout d’incendies qui s’étaient déclaré dans le pays. Nous échangeons dans le Commerce, l’Éducation etc. La réalité politique est une chose, mais la réalité quotidienne est toute différente. 

Mais, peut-on s’attendre à une paix entre Israël et la Palestine ? 

C’est ce que nous voulons. C’est même notre priorité. Le problème reste principalement, le Hamas qui contrôle la Bande de Gaza et refuse de reconnaître l’existence d’Israël. Il est toujours en train de menacer la sécurité de notre pays et nous ne pouvons ne pas réagir. 
iGfm 



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