​Discours à la Nation du président de la République – La campagne électorale de Macky Sall a bel et bien commencé

C’est un chapelet de satisfecit que s’est décerné monsieur Macky Sall, président de la République lors de son discours traditionnel de vœu aux Sénégalais à l’occasion de la fin de l’année. C’est donc plus le candidat Macky Sall qui s’est exprimé que le président de la République. Car sur toutes les questions, il s’est donné le beau rôle en perspective de la présidentielle de février prochain.
Monsieur Macky Sall part de son élection à la tête de l’Etat en 2012 pour magnifier les avancées notables que notre pays connaît depuis lors grâce à la mise en œuvre du PSE. Puis de promettre de nouvelles perspectives plus heureuses à la faveur de la phase 2 de son fameux Plan Sénégal Emergent. A l’en croire, le secteur agricole est au mieux, celui de la santé est sain, les industries atteignent des performances record, le transport transporte les Sénégalais dans le plus grand confort, bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Dans un discours  "fleuve" de plus de 30 minutes, l'actuel "homme fort du pays" a assommé nombre de Sénégalais plutôt que de les tenir éveillés. Parce que la plupart ont compris que c’est le candidat à l’élection présidentielle qui s’adressait à eux, surtout que tout le monde a bien entendu l’appel du pied qu’il faisait à la Diaspora où il sait qu’il est de moins apprécié par nos compatriotes (à preuve, l'APR n'a jamais gagné une élection au Maroc).  Car il fait reconnaître que les avancées dont il se glorifie au plan économique ne sont par ressenties par une grande masse populaire dans les villes comme dans les campagnes, qui ont même du mal à assurer les trois repas quotidiens. Il n’y avait pas besoin de discourir pendant plus de trente minutes pour répéter ce que ministres, directeurs généraux et divers responsables de l’APR n’ont cessé de pérorer depuis près de trois ans sur les ondes des radios et plateaux de télévisions. A savoir qu’en comparaison de 2012 la croissance de notre pays est passée de très faible à appréciable, que le déficit budgétaire est passé d’abyssal à profondeur respectable, que la faible fourniture énergétique est devenue un vieux souvenir car les coupures d’électricité ont.. presque disparu. Selon le candidat Macky Sall donc, «notre pays est crédible» parce que sa «vision économique et sociale est cohérente». Ah ! Cela explique-t-il que le Groupe Consultatif de Paris lui ait accordé autant d’attention en lui «offrant» un pactole de plusieurs milliers de milliards de dettes que paieront les générations futures ? Et ce train prétendu «express régional» qui ne roulera que sur une trentaine de kilomètres de rails ? Et cette préséance accordée à la France et son secteur privé sur tous les grands projets et dans tous les secteurs économiques ?
C’est sur ce terrain que l’attendent les opposants à son second mandat car, comme une bonne partie des Sénégalais, ils ont apprécié ce discours comme une sorte de prélude aux meetings de l’Apr dans quelques semaines.