​Le procureur Rokhaya Dione et Me Ameth Fall échangent des propos aigres-doux

Le tribunal des flagrants délits a chauffé, hier, lors du procès opposant le prévenu Baye Sidy Diop et sa victime Ngoné Ndaw. Pour rappel, ce n’est pas la première fois que le procureur Rokhaya Dione se dispute avec les avocats au cours de procès. Il y a quelques mois, elle avait eu à se disputer en plein procès avec des conseils et finalement, les juges s’étaient retirés et l’audience suspendue durant quelques minutes, afin de régler la situation. Hier, la même chose s’est répétée, dans une salle pleine à craquer et une chaleur d’étuve dans laquelle les débats évoluent à cause des climatiseurs en panne depuis quelque temps. L’assistance, le juge, ses assesseurs ainsi que le procureur se servaient de feuilles de papier en guise d’éventail pour se procurer de l’air frais. Et il ne manquait plus que cet incident pour en rajouter à la souffrance des personnes.

Alors que les interrogatoires avaient commencé depuis un bon bout de temps, une dispute éclata entre le procureur Rokhaya Dione et Me Ameth Fall, l’avocat du mis en cause Baye Sidy Diop. Au moment où Rokhaya Dione prenait la parole pour interroger la victime de l’agression, Ngoné Ndaw, en lui demandant s’il reconnaissait son cambrioleur, Me Ameth Fall est intervenu. Là, d’un air fâché et d’un ton dur la dame lui dit : «Ne vous immiscez pas dans mes interrogations, c’est incorrect ! Attendez qu’on vous donne la parole. Cela ne m’intéresse pas ce que vous êtes. Et je le répète, c’est incorrect ; vous ne dites pas la vérité», a-t-elle crié. Me Fall de répliquer : «Je suis avocat et j’ai le droit de poser des questions. Madame, je me comporte bien depuis que je suis avocat. Et ne répétez plus ce que vous venez de dire, sinon vous allez entendre autre chose. Ne me dites plus que je suis incorrect ; je ne suis pas un prévenu devant cette barre à qui vous vous adressez comme vous voulez. Vous êtes incorrecte», dit l’avocat. Le procureur de répondre avec la même véhémence : «Seules les personnes incorrectes se reconnaissent entre elles». La salle en ébullition, le président a fini par ramener tout le monde à la raison sans qu’il y ait une suspension et les plaidoiries ont continué.
Fatou Diouf (Stagiaire)

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