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Agression contre REWMI : une classe politique en sursis

Rédigé par Dakarposte le Mardi 11 Octobre 2016 à 09:02

Agression contre REWMI : une classe politique en sursis
C’est grave. C’est gravissime ! Cette attaque sanguinaire contre le siège de Rewmi devrait inquiéter les Sénégalais et amener les autorités d’Etat et les acteurs politiques à prendre toutes leurs responsabilités. 

Des gens du parti d’Idrissa Seck commencent déjà à porter des soupçons sur Oumar Sarr, un ancien du parti qui a récemment fait des déclarations en disant que d’ici décembre 2016, Idrissa Seck n’aurait plus le temps de s’opposer. Une relecture de cette menace lui serait bien défavorable. En politique, quelle que soit l’adversité, la parole pèse lourdement dans certaines situations.

 Le Procureur va-t-il s’autosaisir ? Qui sont ces dizaines de nervis qui ont envahi le siège du parti Rewmi ? Qui les a ou qui les ont commandités ? Ces questions devraient avoir de promptes réponses. La lumière devrait impérativement être apportée pour enlever tout soupçon sur le pouvoir et donner la preuve que l’Etat du Sénégal a la puissance qu’il faut pour démasquer ceux qui menacent la sécurité des personnes et des biens.

Perpétrée à la veille de la Marche de l’Opposition, cette attaque violente doit obligatoirement être clarifiée par une enquête minutieuse et concluante et avoir une suite judiciaire pour que les responsabilités soient situées. S’il s’agit de gens de Rewmi ou de gens de partis d’opposition, ce serait la preuve de l’existence d’une classe politique pernicieuse et dangereuse à effacer du champ public. S’il s’agit de gens de partis au pouvoir ou de responsables politiques proches du pouvoir et animés par une haine sauvage, ce serait l’illustration d’une inconscience qui présage une perte de confiance.

La seule chose qu’il faut craindre est que ces actes barbares et primitifs ne connaissent pas de suite. Ce serait extrêmement grave. Aujourd’hui, le jeu politique sénégalais passe du langage ordurier aux actes barbares. Après les attaques contre l’amour-propre et l’honneur, on passe aux attaques contre l’intégrité physique.

Ce n’est pas parce que c’est un parti d’opposition que l’Autorité d’Etat devrait se montrer atone et indifférente devant cette attaque sauvage qui pouvait même aboutir à la mort de personnes. Et il est tragique de constater que des responsables politiques encagoulés commanditent des actes de violence de cette nature en fuyant honteusement le champ des idées et des arguments pour investir l’espace de l’insulte et de  la bestialité.

Certes quand l’Etat est fort, il écrase. Mais quand il est faible, la Nation périt. Les adversités politiques sont devenues au Sénégal une expression de haine. Dans les partis, mêmes les tendances et les affrontements entre clans, virent vers une violence qui met en sursis militants et responsables politiques. Et le plus souvent, ce sont les responsables politiques eux-mêmes qui fomentent des complots et commanditent des actes de violence en utilisant de pauvres personnes à qui ils donnent de modiques sommes en les exposant à la vindicte populaire ou à un embastillement.

On en a vu aussi bien dans beaucoup de partis et c’est toujours l’enjeu du pouvoir et l’avoir qu’il procure, qui opposent les acteurs politique et jamais l’intérêt national ou l’intérêt même du parti. La lutte pour des sinécures est devenue la principale raison d’être des politiciens de ce pays. Ils trichent et se laissent impunément aller à la facilité.

Il est aujourd’hui impératif que ce qui s’est passé au siège de Rewmi connaisse une suite. Au cas contraire, ce ne sera pas seulement la classe politique qui serait en sursis, mais ce serait toute la Nation sénégalaise qui serait menacée.
(Dakarmatin)



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