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Analyse
Exclusion de Mboup et Farba Senghor – Les «visiteurs de minuit» vus au grand jour ?
Le fait a été à l’ordre du jour dans la journée du mardi 28 mars 2017. Au cours de la soirée de lundi 27 mars, la hiérarchie du Pds sortait -comme annoncé en exclusivité par dakarposte- un communiqué pour annoncer l’exclusion des «frères» Pape Samba Mboup et Farba Senghor du parti de Wade.
Aussitôt, la presse s’est intéressée aux réactions de ces derniers et, dès les premières éditions du matin du mardi on pouvait connaître la réaction des incriminés. Ils avaient déjà répondu aux questions des «requins» de l’information tapis dans les rédactions des radios privées et leurs propos avaient fait la Une des quotidiens. Mboup en rigole encore, Farba Senghor ne décolère pas contre Karim Wade qu’il accuse d’être à la base de cette décision.
Si l’un et l’autre ont des attitudes différentes face à leur exclusion, les deux ne s’en remettent pas au fond car, hors du Pds ils perdent leur crédibilité et donc leur… âme politique.
En faisant montre de sarcasme, Mboup semble faire croire que le Pds ne l’intéresse guère car il n’y est devenu une personnalité importante que par le bon vouloir de maître Wade.
Or Wade ne peut plus revenir au pouvoir et… Karim était l’un des personnages qu’il n’a jamais pu piffer pendant les douze années d’opulence qu’il a connues aux côtés d’un président de la République. De même que Farba Senghor dont l’arrogance et le manque de culture urbaine avaient largement participé à la perte du pouvoir par le régime de Wade. Le même Farba Senghor a toujours combattu tous les numéros deux que Wade avait librement choisis.
De Mame Madior Boye à Idrissa Seck, en passant par Macky Sall et Souleymane Ndéné Ndiaye, Farba Senghor a toujours été parmi les faucons les plus agressifs contre les numéros deux du Pds. Il a été de tous les combats pour virer les responsables les plus proches que le président et patron du Pds s choisissait mais il n’a jamais été apprécié ni par les militants libéraux, ni par les Sénégalais lambda qui, d’ailleurs ont largement exprimé cette opinion avec la défaite de Wade en 2012.
Tout comme Pape Samba Mboup, Farba Senghor n’a pas aimé la montée en puissance de Karim Wade et de la «Génération du concret» qui, de 2009 (date qui correspond aux élections municipales perdues à Dakar par le Pds) à 2012 a infiltré et infesté le parti en imposant ses militants à Pa’ Wade.
Mboup et Farba ont pourtant tous bénéficié de la générosité de Wade car leur cursus assez modeste ne leur aurait jamais permis d’atteindre les positions qu’ils occupaient entre 2000 et 2012. S’ils ont pu avoir villas, voitures et liquidités à volonté il leur manque sans doute un compte en banque très fourni ces derniers temps parce qu’ils ont «mangé leur pain en blé». Face à la dure réalité, incapables d’adhérer directement à l’Apr parce qu’ils tirent le diable par la queue mais ne souhaitent pas que cela se sche, ils sont sur la «voie de contournement» que décriait Abdoulaye Wade au lendemain de la perte du pouvoir.
On les appelle les «visiteurs de minuit de Macky Sall», non sans raison car la plupart d’entre eux ne peuvent justifier les  fortes dépenses en carburant, frais d’hôtels et «motivation» des troupes folkloriques qui les accueillent dans les départements et villages qu’ils visitent sans qu’ils ne soient mandatés par le Pds s’ils ne sont financés de manière occulte. Même s’ils prétendent avoir l’onction de Wade pour dire leur position car le Pds «accepte l’existence de courants en son sein», même s’ils prétendent que le candidat officiel du Pds, Karim Wade n’est pas libre de ses mouvements et qu’il convient en conséquence de préparer un plan B dans la perspective de la présidentielle de 2017, ce n’est pas une raison valable pour critiquer les décisions du Pds prises depuis Paris ou… Doha car c’est de là que doivent provenir les directives des décideurs. Wade, premier décideur a imposé Karim, son fils comme candidat du Pds aux prochaines présidentielles alors que ce dernier était en prison. Il avait, auparavant décidé que son «intérimaire» dans le parti n’est autre qu’Oumar Sarr, celui qui hormis le défunt Laye Diop Diatta a toujours battu le Ps et les autres adversaires du Pds à Dagana.
Wade est donc toujours le chef du Pds malgré son âge et son retrait (et non pas sa retraite) dans sa résidence de Versailles. Comme le dieu du Pds, Oumar Sarr est son représentant sur la terre du Sénégal et s’opposer aux directives et recommandations de ce dernier correspond à… s’allier à Cheytaan Apr.
Farba Senghor et Pape Samba Mboup risquent de faire les frais de leur inconséquence car il ne leur reste plus, s’ils veulent aller au bout de leur logique qu’à rallier un «frère libéral» chef d’un parti où les transhumants sont les bienvenus juste lorsque leur nom apparaît dans la presse comme nouveaux membres de l’Apr. Transhumance par voie de contournement !
En vérité il n’y aura aucune conséquence majeure pour le Pds car ces deux responsables élus ont toujours été parachutés par Wade et, aujourd’hui, leur train de vie habituel est en cause. Mboup s’est fait élire à la municipalité de Grand Yoff au titre de conseiller du quartier Khar Yalla mais il n’a jamais siégé. Farba a quitté son village de Nguelou pour briguer la mairie du Plateau à Dakar, il a été écrasé. Ne pouvant donc, par leur absence de représentativité dans le Pds revendiquer légitimement leur présence sur une liste pour les législatives, ils ont multiplié les manœuvres pour se rapprocher du salon où l’on donne l’argent au-delà de minuit. C’est la vision d’un des analystes anonymes de Dakarposte et, à y regarder de près ceci explique sans doute cela.


Mbaye Ndiaye trop bavard sur l’affaire Khalifa Sall - Savoir remuer sept fois la langue…
Témoignage d’un ancien frère de parti, un militant Pds qui se réfugie dans l’anonymat : «Mbaye Ndiaye ? C’est un paysan qui s’est retrouvé du jour au lendemain à la table du roi. Il n’est pas cultivé, il manque d’urbanité et ne sait pas s’exprimer en public.D’ailleurs, son patron, le Président Macky Sall le sait si bien qu’il l’a viré dare-dare du ministère de l’Intérieur dont la gestion s’avérait trop lourde pour le peu d’éducation dont il dispose. Pour tout dire, il n’a pas sa place dans un gouvernement et les responsabilités qui lui sont confiées sont trop lourdes pour lui !». Envoyez, c’est pesé !
Sa ruralité transparait en effet dans son langage et son manque de retenue le conduit à faire des déclarations malheureuses à chaque fois qu’il lui est donné d’ouvrir la bouche.  C’est ainsi qu’il vient de s’attirer les foudres de ses camarades de parti en reconnaissant, le 10 mars dernier, que l’affaire Khalifa Sall est purement politique alors que la thèse officielle de l’Apr dénie à cette affaire tout caractère politique. Il marche à contre-courant sans le savoir et cela lui vaut un retour de bâton douloureux. Sans nuances, voici ce qu’il affirmait :
«Le Président Macky Sall a les moyens de combattre quiconque veut le combattre. Lorsque quelqu'un s'oppose à lui, il a le devoir de répliquer et de faire face. Il ne faut pas avoir honte de dire que Macky Sall a des moyens légitimes d'investiguer, d'auditer les affaires de la République. Il peut l'exercer sur tout dépositaire d'un mandat public, en particulier ceux qui s'opposent à lui. Si l'opposant ne fait pas dans la transparence, le Président peut le contrecarrer en utilisant cela légitimement contre lui». Et d’ajouter, comme pour s’en glorifier : «Un homme (Khalifa Sall) a décidé de renier tout cela alors que le mandat du Président n'est pas terminé. On a voulu tout faire pour le diaboliser et hisser le maire de Dakar au même niveau que l'institution suprême de la République. A partir de ce moment, tout coup donné doit recevoir une réplique». Puis de manière très claire, ce «flibustier de la politique» comme le surnomme notre militant libéral anonyme d’enfoncer le clou : «Si Pape Diop et Mamadou Diop s’étaient opposés au pouvoir, ils auraient subi le même sort».
On comprend pourquoi ses camarades de parti le vouent aux gémonies, eux qui présentent cette affaire comme purement judiciaire, contrairement à la majorité des Dakarois qui n’y voient que des relents politiques. En s’exprimant  de la sorte sans mesurer les conséquences de ses déclarations, Mbaye Ndiaye met ainsi du sable dans le couscous des apéristes et il n’est pas sûr que ceux-ci le lui  pardonneront de sitôt. Comme quoi, il faut savoir remuer sept fois la langue dans la bouche…


Affaire Khalifa Sall – Les "erreurs" d’Al Amine…
En s’exprimant sur l’affaire Khalifa Sall, Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine a commis sa première erreur. Car lorsqu’un guide religieux intercède auprès de la plus haute autorité de son pays en faveur d’un des siens, il ne doit pas le révéler en présence de tiers, probablement des adversaires politiques de ce dernier qui pourraient utiliser ces informations de manière tendancieuse.
La deuxième erreur du marabout se trouve dans son appréciation un peu simpliste de la situation : "J’ai instruit Khalifa Sall de ne pas faire de déclaration, de ne pas parler. Il a trop vite parlé et aujourd’hui il s’est empêtré dans ses déclarations…"
Est-ce à dire que lorsqu’il intervenait auprès du président de la République, ce dernier lui avait posé comme condition de l’arrêt des poursuites contre le maire de Dakar, le silence de ce dernier ? Se taire, arrêter ses activités politiques et se faire tout petit en échange de sa liberté ? C’est ce que semble suggérer la déclaration du porte-parole du Khalife général et cette révélation serait une grave erreur s’il s’avère que des conditions ont été posées par le président Macky Sall. Ce serait alors la preuve que le dossier est manipulé depuis la présidence de la République, même si Khalifa Sall n’est pas blanc comme neige.
Erreur également lorsque le marabout affirme qu’il a demandé la libération de Khalifa Sall ne serait-ce que parce qu’il porte le nom de son père… Combien d’homonymes de Khalifa Ababacar Sy ont connu des déboires politico-judiciaires sans qu’il ne lève le plus petit doigt ? Est-ce parce qu’il s’appelle Khalifa Ababacar que le maire de Dakar doit être libéré ou plutôt parce que ce dernier est innocent des accusations portées sur lui ? Le porte-parole devrait peut-être éviter de parler lorsque le Khalife ne le lui commande pas.


Caisse d’avance : A fond la caisse !
C’est, dit-on, pour avoir utilisé la caisse d’avance de la mairie de Dakar de manière peu orthodoxe que Khalifa Sall vient d’être envoyé en prison. Il est accusé de «détournement de deniers publics, complicité de détournement de deniers publics et blanchiment d’argent».

Accusations graves s’il en est, desquelles ce dernier se défend en affirmant avec force que cette caisse d’avance n’est rien d’autre qu’un «fonds politique» à la disposition du maire qui en fait l’usage qu’il veut.
A l’en croire, il s’agit d’une sorte de caisse noire dont l’utilisation n’est susceptible de justifications qu’a posteriori. Depuis plusieurs dizaines d’années, pour ne pas dire depuis toujours, cette caisse d’avance existe et a toujours fonctionné comme des fonds politiques. Si le débat fait rage aujourd’hui sur la légalité ou non de cette caisse, c’est simplement parce que son utilisateur n’est pas du même camp politique que le parti au pouvoir qui considère que les  fonds qui alimentent cette caisse peuvent servir de trésor de guerre à Khalifa Sall, dont la candidature pour les législatives et la présidentielle ne sont plus un secret pour personne. Car, gageons que si le maire de Dakar était un militant apéristes, cette caisse d’avance aurait été utilisée à fond la caisse pour des besoins politiques et l’on n’en aurait jamais entendu parler. Aussi convient-t-il de ramener les choses à leur juste proportion. La caisse d’avance est en vérité une caisse noire, l’on a seulement commis l’erreur de lui conserver l’appellation de caisse d’avance qui, en comptabilité publique, répond à des normes bien précises.
La caisse d’avance est en effet destinée au règlement de petites dépenses urgentes, dont le montant n’excède généralement pas 1 à 2 millions de francs. Mais même si les sommes décaissée ne sont justifiées qu’a posteriori, les dépenses à engager sont énumérées au détail et aucune dépense non inscrite sur la liste ne peut être engagée. De nombreuses administrations possèdent une caisse d’avance mais l’on sait, de source sûre, que les patrons de ces entreprises utilisent tous, ou presque, ces fonds comme des fonds politiques. Sauf que personne ne vient leur chercher des poux sur la tête parce qu’ils son généralement des responsables du parti au pouvoir.
Reste qu’il faut s’entendre sur une nouvelle dénomination de la caisse d’avance dans les mairies, car dans ces institutions décentralisées, toutes les activités sont politiques et aucun maire ne peut travailler, politiquement s’entend, sans avoir une caisse spéciale pour entretenir des militants ou venir en aide à des concitoyens dans le besoin. Les élus devraient avoir le courage de réclamer l’existence d’une caisse noire dans les grandes mairies et exiger qu’elle s’appelle véritablement CAISSE NOIRE au lieu de caisse d’avance. C’est aujourd’hui le combat que doivent mener les hommes politiques,  ceux du pouvoir comme de l’opposition car les activités politiques des élus en dépendent. On ne peut pas être maire de Dakar et ne pas disposer de fonds que l’on peut mettre de façon discrétionnaire à la disposition des populations de la cité qui sont dans le besoin car les budgets réservés aux aides sociales sont tellement insignifiants qu’il faut trouver des voies de contournement pour faire véritablement du social. La caisse d’avance est un instrument politique, c’est une caisse noire qui ne dit pas son nom et il est d’usage courant que les maires en fassent profiter leurs administrés.
Si le président de la République, un élu dispose d’une caisse noire votée à l’Assemblée nationale, si le président de l’Assemblée nationale et le président du Haut conseil pour les collectivités territoriales en disposent, les maires des grandes villes sont en droit de demander à être dotés d’une pareille caisse ou, à défaut, supprimer les caisses noires du président de la République et des présidents de l’Assemblée nationale et du Haut conseil pour les collectivités locales. C’est une question d’équité.


Echec de la candidature de Bathily à la tête de la commission de l’Union africaine – Les dés étaient pipés d’avance
C’est à cause d’un mauvais casting diplomatique que le candidat sénégalais, Abdoulaye Bathily qui briguait le poste prestigieux de Président de la Commission de l’Union africaine a été battu à plate couture. Même si à son retour au Sénégal ce dernier ne manque pas de fanfaronner en clamant que "tout le monde là-bas a dit que j’étais le meilleur candidat…", force est de reconnaître que les dés étaient pipés d’avance.

Les choses se sont gâtées en effet depuis l’introduction, par le Président Macky Sall, de la demande de réintégration du Royaume du Maroc au sein de l’Union africaine. Parce que cette requête était assortie de l’exclusion de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), il était évident qu’elle fâcherait certains gros contributeurs financiers de l’Union africaine, parrains de la RASD au moment où ce bout de désert entre le Maroc, la Mauritanie et l’Algérie réclamait son indépendance à l’Espagne, pays colonisateur.
Il s’agit principalement de l’Algérie, du Nigeria, de l’Ethiopie et de l’Afrique du sud, chantres du «droit des peuples à l’autodétermination» qui ont toujours considéré l’autorité du Royaume chérifien sur le Sahara Occidental comme une «recolonisation» alors que le colonisateur espagnol lui avait accordé son indépendance.
C’est parce que ces pays (et beaucoup de leurs alliés) ont parrainé l’intégration de la RASD au sein de l’ancienne organisation panafricaine, l’OUA que le Maroc avait décidé, souverainement, de quitter ce cadre.
Pourquoi s’est-il appuyé sur la diplomatie sénégalaise pour le réintégrer au lieu de revenir, souverainement comme il avait quitté ?

Qui plus est, le sport étant une sorte de prolongation de la diplomatie politique, le Maroc a récemment décliné l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations de football pour cause… d’épidémie de fièvre Ebola, raison que la plupart des pays africains avaient trouvé fallacieuse car, quelques semaines plus tard le royaume organisait la compétition de Coupe du monde des clubs champions.
Alors pourquoi le Sénégal devait-il être le bras diplomatique du Maroc pour chasser la RASD de l’Union africaine ?
Voilà la vraie question qui a fâché tous les pays qui n’ont pas soutenu la candidature d’Abdoulaye Bathily. Si 44 pays sur 54 ont voté contre notre compatriote, c’est véritablement parce que le président Macky Sall et sa diplomatie du «tout la France» , pour reprendre l'autre, n’ont pas bonne presse auprès de l’Union africaine. Surtout que le Maroc est perçu par nombre d’Africains au sud du Sahara comme le petit frère de la France, une sorte de membre occulte de l’Union européenne dont les grandes entreprises de Btp et les banques et établissements financiers appartiennent en majorité à des sociétés françaises…
Et ce sont les mêmes entreprises marocaines qui ont investi massivement au Sénégal, raflant au passage tous les marchés de gré à gré que dénonce l’opposition depuis plusieurs années. Ceci expliquant cela, qu’il ait été le «meilleur candidat» n’était pas le meilleur atout de Bathily, il aurait plutôt fallu qu’il soit aidé par une meilleure attitude diplomatique du Sénégal.

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